mardi 30 septembre 2014

38 - Avant d'aller dormir

Auteur : S. J. Watson
Éditeur : Sonatine
Publié en : 2011

Cela fait déjà un moment que ce livre est dans ma PAL, et c'est bien évidemment la sortie de l'adaptation au cinéma qui m'a poussée à l'ouvrir. J'aurais dû le faire bien avant, car une fois ouvert, j'ai eu beaucoup de mal à le refermer...

Avant d'aller dormir nous raconte l'histoire de Christine, une femme qui, suite à un accident il y a plusieurs années, se réveille tous les matins amnésique. Elle se souvient selon les jours de sa jeunesse, mais n'a aucune idée de la femme qu'elle a été. 20 années se sont évaporées de sa mémoire. C'est son mari, Ben, qui, chaque matin, lui explique patiemment qui elle est avant de la laisser seule pour une longue journée de doutes et de questions pendant qu'il est au travail. Un médecin très intrigué par son cas et persuadé de pouvoir l'aider, le Dr Nash, l'approche un jour et lui donne l'idée de tenir un journal dans lequel elle relate, chaque jour, les souvenirs qui lui reviennent, les événements qui marquent son présent si fugace. C'est ce journal que nous découvrons dans ce roman.

J'ai adoré cette lecture, que j'ai trouvé surprenante, intéressante et pleine de suspense. Le fait de lire le journal de Christine au jour le jour plonge le lecteur dans la même confusion, on se pose les mêmes questions, on élabore les mêmes hypothèses sur ce qu'a pu être sa vie, sur son accident, sur son entourage. Et, tout comme Christine, on suit avidement cette quête de vérité, cette recherche de soi-même, au point d'en vouloir toujours plus (ce qui rend très difficile le fait de devoir refermer le livre le soir pour dormir !). Le "grand final" s'annonce petit à petit et devient évident, mais on le savoure tout aussi bien.

Une vraie immersion donc, avec une histoire de fond prenante et intrigante. Une histoire que je vais m'empresser de revivre différemment dans les salles obscures très bientôt.


Que sommes-nous d'autre que la somme de nos souvenirs ?  

Tout ce que je veux, c’est me sentir normale. Vivre comme tout le monde, avec des expériences enrichissantes, chaque jour donnant forme au suivant. Je veux mûrir, apprendre des choses et accumuler du savoir.

Comme mon corps m'est étranger ! Comme il m'est inconnu. Comment puis-je être heureuse de l'offrir à quelqu'un d'autre, alors que je ne le reconnais pas moi-même ? 

mercredi 24 septembre 2014

Annie Sullivan & Helen Keller

Auteur : Joseph Lambert
Publié en : 2013
Éditeurs : çà et là / Cambourakis 

Annie Sullivan & Helen Keller est une bande dessinée nous relatant l'histoire vraie de ces deux femmes.

Fin du XIXe siècle. Annie Sullivan, fille d'immigrés irlandais vivant dans le Massachussets, perd pratiquement la vue à 5 ans. Après une enfance très dure et perturbée, orpheline livrée à elle-même après la mort de son jeune frère dans un hospice aux mœurs douteuses, Annie décide de prendre son destin en main et plaide sa cause auprès d'un représentant de l'État, afin d'intégrer l'Institut Perkins pour les aveugles. C'est à 14 ans que, dépourvue de toute éducation et de savoir vivre, Annie intègre la célèbre école dont elle ressortira diplômée 6 ans plus tard. 

Helen Keller, quant à elle, est une enfant sourde et aveugle depuis sa plus tendre enfance, des suites d'une maladie. Ses parents ayant épuisé leurs ressources auprès de multiples médecins décident de faire appel à l'Institut Perkins pour les aveugles, dernier recours pour inculquer un semblant de vie et de joie dans le quotidien de leur fille de 8 ans. C'est ainsi qu'Annie Sullivan fait la connaissance d'Helen Keller, dont elle devient la perceptrice dans un premier temps, puis l'amie la plus chère.

Le caractère d'Annie, forgé par ses jeunes années dures et solitaires, et l'incroyable volonté d'apprendre d'Helen sont le fondement de l'histoire qui nous est ici racontée par Joseph Lambert. Nous suivons page à page l'évolution d'Helen dans sa compréhension du monde qui l'entoure, un monde qu'elle ne peut se représenter ni par la vue, ni par l'ouïe, et qui pourtant va envahir son esprit de toute sa complexité, sa splendeur et ses couleurs. Une histoire vraiment émouvante qui mérite d'être lue, pour sa véracité et pour la belle leçon de vie qu'elle nous apporte.

J'ai eu un peu de mal à m'habituer aux graphismes de cette bande dessinée, mais je trouve tout de même que l'illustrateur parvient parfaitement à représenter le manque : l'absence de la vue, de l'ouïe, mais également la solitude, la colère, ressortent parfaitement.

Au final, une lecture très intéressante, émouvante, relatant l'histoire de deux personnes admirables qui ont marqué le monde de la recherche pour les aveugles, les sourds et malentendants.