lundi 29 décembre 2014

48 - L'Adversaire

Auteur : Emmanuel Carrère
Éditeur : Folio
Publié en : 2002

Fait divers (source Wikipedia) : Jean-Claude Romand, né le 11 février 1954 à Lons-le-Saunier, est connu pour avoir menti à ses proches pendant 18 ans sur sa vie réelle en s'inventant une profession de médecin et de chercheur et pour avoir assassiné sa femme, ses enfants et ses parents en janvier 1993, car ils étaient sur le point de découvrir la vérité.

Avouez qu'il y a là de quoi intriguer. Moi en tous cas, cette histoire vraie m'a intriguée, et on peut dire que ce drame a obnubilé Emmanuel Carrère pendant quelques temps. Dans L'Adversaire, l'auteur ne fait pas que nous raconter sa vision de cette tragédie, ce qu'il pense en être la raison. Il nous raconte comment, intrigué par cet homme qui a commis l'irréparable, il l'a contacté en prison afin de retracer sa vie, son parcours, et de comprendre comment une chose aussi impensable a pu se produire. Car il n'y a pas seulement le meurtre de sa famille, il y a également 18 ans de mensonges, d'une vie qui n'est et ne sera jamais la sienne, et que personne dans son entourage, pas même sa femme, ni son meilleur ami, n'ont pu soupçonner la supercherie.

Ce fait divers m'a intriguée, oui, et c'est bien ce qui m'a amenée à lire L'Adversaire jusqu'au bout. Car j'ai trouvé que ce n'était pas simple de lire Emmanuel Carrère. Le style est pompeux, lourd, assez indigeste, rendant la lecture pénible par moments. Heureusement que le livre est court, car je suis bien contente d'en être venue à bout.

Au final, le voile ne sera jamais complètement levé sur Jean-Claude Romand. Personne ne pourra jamais savoir qui il était réellement, pour la simple et bonne raison que, convaincu de ses mensonges, il ne le sait pas lui-même... Mais L'Adversaire apporte tout de même un éclairage intéressant, qui répond à pas mal de questions et assouvit sans problème ma curiosité.


Un ami, un véritable ami, c'est aussi un témoin, quelqu'un dont le regard permet d'évaluer mieux sa propre vie, et chacun depuis vingt ans avait sans faillir, sans grands mots, tenu ce rôle pour l'autre.

Les gens ne savent pas ce que c'est, la folie. C'est terrible. C'est ce qu'il y a de plus terrible au monde.

  

mardi 23 décembre 2014

Morwenna

Auteur : Jo Walton
Éditeur : Denoël
Publié en : 2014

Il est rare que j'abandonne un livre en cours de route, et pourtant celui-ci était prometteur. Je l'ai découvert sur le site elbakin.net, qui en faisait l'éloge, et les prix Hugo et Nebula du meilleur roman l'ayant récompensé en 2014, je me suis dit que Morwenna était une valeur sûre...

Mais voilà, ça fait 5 jours que j'ai lu les premiers mots de cette histoire, et je n'avance pas. Je n'en suis qu'à 100 pages, je m'ennuie ferme, rien dans l'intrigue ne m'a accrochée, ni les fées, ni l'histoire de Morwenna qui a perdu sa sœur jumelle, qui a une mère sorcière, et qui adore lire. En fait, j'ai juste l'impression d'avoir lu à la suite un arbre généalogique géant, un inventaire de livres de science-fiction et de fantasy, et l'histoire banale d'une ado qui se tracasse à propos de l'école, de sa famille, du sexe et des fées. 

Je devrais certainement persévérer encore un peu, on ne sait jamais, mais c'est ce que je me dis tous les matins. Alors tant pis pour Morwenna, je passe peut-être à côté de quelque chose de grandiose, mais je m'en vais de ce pas le rendre à la médiathèque.


PS : et pourtant la couv est sympa...

 

vendredi 19 décembre 2014

47 - Spiridons, la prisonnière du Kremlin

Auteur : Camille Von Rosenschild
Éditeur : Don Quichotte
Publié en : 2014

C'est grâce à un Masse Critique, par l'intermédiaire d'Ellane, que j'ai pu découvrir l'excellent Spiridons cette année. Et c'est grâce à un nouveau Masse Critique que j'ai pu dévorer la suite, La Prisonnière du Kremlin. Je sais que je le dis à chaque fois, mais encore une fois MERCI à Babelio et aux éditeurs, ici Don Quichotte, pour ces opérations qui nous mettent de véritables bijoux entre les mains.

C'est avec un grand plaisir que j'ai retrouvé dans ce tome Victor, ses spiridons, les Tziganes, les Boyarins, et même Olga. L'intrigue de La Prisonnière du Kremlin se situe tout de suite après les aventures de Spiridons, de manière tout aussi effrénée et inattendue. Mais nous voyageons également dans le temps, à la recherche des origines de toute cette histoire, que ce soit à l'époque d'Ivan le Terrible et de la "sorcière" Sonia, ou bien en suivant Olga au cours de sa vie. Et j'ai beaucoup aimé ce parallèle entre présent, passé proche et passé lointain, chaque saut dans le temps levant un peu plus le voile sur le mystère "spiridons", mais également sur le mystère "Victor".

Encore une fois, le dépaysement est garanti. L'auteur nous fait voyager dans la Russie impériale aussi bien que dans la Russie contemporaine ou encore dans les traditions tziganes. Il n'y a aucun temps mort, les pages se tournent toutes seules, et mon seul regret est que le tome suivant ne soit pas encore publié. 



Victor aurait pu mettre un terme au cauchemar, s'enfuir, rentrer en France, et recommencer la vie comme avant. Mais si le destin n'en faisait qu'à notre tête, il n'y aurait pas d'histoire ni de roman. 

Il y avait longtemps qu'une information ne l'avait pas bouleversée au point de lui couper l'envie de fumer. La dernière fois remontait à ses quatorze ans, lorsqu'elle avait appris que les femmes étaient obligées d'avoir recours aux hommes pour faire des enfants. 
 

mercredi 10 décembre 2014

46 - Le cycle de Ki et Vandien T1 - Le Vol des Harpies


Auteur : Megan Lindholm (alias Robin Hobb)
Éditeur : Mnémos
Publié en : 2004

Robin Hobb est l'une de mes auteurs favorites depuis des années, et j'ai bien l'intention de lire toute son œuvre. Je ne m'étais encore jamais lancée dans Le cycle de Ki et Vandien, et ça fait déjà un moment qu'il est dans ma liste de livres à lire. Voilà enfin chose faite, avec ce premier tome, Le Vol des Harpies.

Ki vit seule sur les chemins qu'elle parcourt avec sa roulotte et ses deux fidèles chevaux. Son mari et ses deux enfants ont été dévorés par des harpies. Le cœur plein de haine, sa vengeance l'a poussée à massacrer à son tour une famille de harpies, une femelle et ses œufs, le mâle en ayant réchappé avec des blessures très graves. Après avoir traversé de rudes épreuves, Ki reprend sa route, tout en sachant que le mâle harpie viendra à son tour se venger un jour ou l'autre... Ayant accepté de passer des pierres précieuses de l'autre côté de la montagne pour un marchand, Ki rencontre Vandien, qui la rejoindra dans ses aventures contre les dangers qui la guettent, mais également contre la colère, la tristesse, le désespoir et la solitude qui l'habitent...

Ce que j'aime tout particulièrement chez Robin Hobb, c'est sa capacité à créer un univers totalement original, dans lequel le fantastique prend forme le plus naturellement du monde, que ce soit dans la nature, la faune et la flore, que dans les peuples créés et leurs us et coutume. Le cadre de cette histoire ne déroge pas à la règle, et j'ai très rapidement été envoûtée par ce décor autant que par l'histoire en elle-même. Ki a vécu de terribles épreuves, et on ne peut que s'attacher à ce petit bout de femme, brisée mais forte, volontaire, et qui se donne les moyens d'arriver au bout des objectifs qu'elle s'est fixés. Quant à Vandien, d'abord personnage énigmatique, c'est vers la fin qu'il se dévoile et qu'on découvre que, lui aussi, a subi des épreuves sans nom du simple fait de sa culture et des us et coutumes de son peuple. L'alchimie prend très vite entre eux, et même si leurs vécus respectifs leur interdit l'amour, on sent bien que le lien qui se forme est bien plus que ça, et j'ai hâte de voir où toute cette histoire va nous mener dans les 3 tomes suivants.

Une nouvelle découverte de l'univers de Robin Hobb, et une nouvelle très belle lecture.


Le froid n’était, après tout, que du froid. Il pouvait tuer, mais c’était tout. Et il y avait des fois où mourir ou vivre ne semblaient pas si différents.