vendredi 29 novembre 2013

59 - Au revoir là-haut

Auteur : Pierre Lemaitre
Éditeur : Albin Michel
Publié en : 2013

Les lauréats du célèbre prix Goncourt ne m'ont jamais plus intéressée que ça, jusqu'à cet Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre, dont tout le monde me dit tant de bien. J'ai donc décidé cette année de me lancer dans la lecture de ce titre si brillamment primé.

Au revoir là-haut nous parle de l'après guerre. L'intrigue commence en 1918, quelques jours avant l'armistice, alors qu'Édouard se blesse très grièvement en sauvant la vie d'Albert, enterré vivant dans un trou d'obus lors d'une charge de dernière minute menée par le lieutenant Pradelle, un arriviste prêt à tout pour donner vie à ses rêves de gloire. Nous assistons ainsi aux dernières heures de cette guerre sanglante, et aux premières lueurs de cet après-guerre instable. Car on en parle peu de ce qui se passe après : la démobilisation, le rapatriement des corps, le retour à la "vie normale" des soldats et surtout les abus en tous genres qui enrichissent les escrocs les plus insensibles sur le dos d'un peuple meurtri par la guerre...

Le sujet peut sembler grave, lourd et déprimant. Et il l'est, mais pas sous la plume de Pierre Lemaitre, qui fait de son intrigue une épopée rythmée, colorée, dynamique, teintée d'un humour noir omniprésent... Les 100 premières pages sont géniales, on entre très rapidement dans le vif du sujet. Les personnages sont crédibles et attachants, et l'histoire est tout simplement surprenante et inattendue. J'ai dévoré ce livre jusqu'au point final, impatiente de connaître le fin mot de cette histoire abracadabrantesque.

J'ai adoré découvrir cet auteur à travers son premier roman de littérature générale, et j'ai à présent grande envie de le retrouver dans le style qui l'a fait connaître et pour lequel il a déjà été plusieurs fois récompensé, le thriller.

Monsieur Lemaitre, je vous dis donc "à bientôt !".


"Ceux qui pensaient que cette guerre finirait bientôt étaient tous morts depuis longtemps. De la guerre, justement."

"Il perçut très confusément qu'il avait toujours sa jambe, ce qui était vrai. En capilotades, certes, mais encore à même de rendre (au moins partiellement) les services qu'on est en droit d'attendre d'une jambe de retour de la Première Guerre Mondiale."

"Les catastrophes tuent tout le monde, les épidémies déciment les enfants et les vieillards, il n'y a que les guerres pour massacrer les jeunes gens en si grand nombre."
  
 

vendredi 22 novembre 2013

58 - Ce qui nous lie

Auteur : Samantha Bailly
Éditeur : Milady (collection Milady Grande Romance)
Publié en : 2013

Un peu de romance pour changer, avec cette histoire de Samantha Bailly publiée chez Milady. Ce qui nous lie nous parle d'Alice, une jeune femme qui possède le don de voir les liens entre les personnes et leur intensité. Après avoir passé une année entière à utiliser ce don pour que les femmes trompées découvrent la vérité sur leur conjoint, Alice décide de reprendre une vie normale et trouve un travail. Mais son nouveau chef, Raphaël, l'intrigue... Elle est incapable de voir les liens qui l'entourent.

J'avoue que ce n'est pas le synopsis qui m'a poussée à lire Ce qui nous lie, puisqu'au premier abord je me suis dit que c'était une énième histoire d'amour fantastique, à destination de jeunes filles en manque d'émotions. Non, c'est une amie qui m'a conseillé ce livre, "Lis-le, il est pas mal du tout, et bien plus que ce qu'il parait". Et je ne regrette pas du tout d'avoir suivi son conseil.

Certes, il ne s'agit pas de l'histoire d'amour du siècle. Il ne s'agit pas d'une histoire d'amour tout court, mais plutôt de l'histoire d'une jeune fille brisée qui retisse ses liens avec le monde qui l'entoure. Alice est perdue, émouvante, attachante, et on se met facilement à sa place. Son don lui procure une force d'âme qui lui permet de rester à l'écart de ce qui la blesse dans un premier temps, une sorte de vengeance personnelle qu'elle met au service de ses semblables, mais qui ensuite la pousse à combattre ses peurs pour retrouver sa propre place dans le monde. L'écriture est simple et directe, et on arrive sans voir le temps passer au bout de ces 282 pages, qui certes ne marqueront pas les annales de la littérature, mais qui, le temps de cette histoire, nous font facilement oublier le monde qui nous entoure.


"Cette phrase balaie toute ma solitude. J'ai longtemps voulu être unique. Mais qu'y a-t-il de plus rassurant que le semblable ?"

"Dans une relation, chacun est entre les mains de l'autre. On peut prendre soin de son hôte, le saisir avec délicatesse, lui prodiguer de l'affection. Parfois, on ne réalise pas à quel point ce que l'on tient est précieux et fragile... On le malmène, on l'écrase. C'est seulement lorsque sa possession est partie, laissant les doigts ensanglantés, que l'on prend conscience de sa propre cruauté. De ce que l'on a perdu."

"La vie va de pair avec des blessures. Il faut simplement accepter cette éventualité et prendre conscience des situations dont on sort indemne. "

 

mercredi 20 novembre 2013

57 - Le Voyage d'hiver

Auteur : Amélie Nothomb
Éditeur : Albin Michel
Publié en : 2009


Parce qu'il n'y a pas qu'en août qu'on lit du Nothomb, et que j'en ai manqué beaucoup avant de m'habituer à la lecture annuelle de cette auteur... Oui je sais, on est fan ou on ne l'est pas, et ses romans ne m'ont pas toujours emballée, et pourtant... Elle a un certain sens de l'originalité qui fait qu'on en veut toujours plus. Je me plonge donc pour cette fois dans le "cru 2009", Le Voyage d'hiver.

Nous rencontrons, dans ce court (comme toujours) roman, Zoïle, un jeune homme qui projette de prendre l'avion et de se faire exploser avec l'appareil et les autres passagers. N'y voyez là aucun acte terroriste, il n'y en a pas. Pourquoi donc Zoïle en est-il arrivé à cette extrémité ? C'est ce qu'Amélie Nothomb nous raconte au travers de l'histoire de cet homme, écrite en salle d'attente avant de prendre le vol fatidique.

Je ne sais pas où l'auteur nous trouve ses prénoms, mais nous avons encore une fois une jolie galerie de personnages dans ce Voyage d'hiver : Zoïle et Astrolabe. Les prénoms ne faisant pas tout, intéressons nous à l'histoire. Je dois dire que j'ai eu du mal à y entrer au début, mais dès qu'on a arrêté de parler de faire exploser un avion et qu'on en est venu à l'histoire entre Zoïle, Astrolabe et Aliénor, c'est tout de suite devenu beaucoup plus intéressant. Mais bon, je suis un peu déçue de n'avoir pas retrouvé le grain de folie qui fait l'originalité des autres romans que j'ai pu lire d'Amélie Nothomb.

2009 est donc pour moi un cru très moyen, que je vais très certainement vite oublier (ça ne va pas non plus m'empêcher de découvrir les titres précédents ^_^).



"Je hais la haine et pourtant je la ressens. Je connais ce venin qui s'inocule dans le sang en une morsure et qui infecte jusqu'à l'os."

"Déclarer que sa vie n'a pas de sens, ce n'est pas sérieux. Dans mon cas, il serait exact de dire que jusqu'ici ma vie n'avait pas d'objet. Et je m'en trouvais bien. C'était une vie intransitive."

"J'ignore ce qu'est la réussite d'une histoire d'amour, mais je sais ceci : il n'y a pas d'échec amoureux. C'est une contradiction dans les termes. Éprouver l'amour est déjà un tel triomphe que l'on pourrait se demander pourquoi l'on veut davantage. "
 

56 - Le cœur cousu

Auteur : Carole Martinez
Éditeur : Folio
Publié en : 2007

Une enfant qui nait avec des plumes, une jeune fille qui coud un cœur à une statue vide de la Vierge, une mariée dont la robe telle une fleur se fane le jour de son mariage, un œuf de poule à la couleur particulière donnant naissance à un poussin rouge écarlate, une femme qui recoud un homme à son ombre... On pourrait croire que cet ouvrage est un recueil de nouvelles étranges et fantastiques. Mais il s'agit bien d'un roman, d'un conte magique dont les mots se posent délicatement dans notre esprit pour nous engloutir dans une sorte de torpeur merveilleuse.

J'ai retrouvé dans Le cœur cousu la plume si pleine de poésie de Carole Martinez, que j'avais découverte dans l'excellent Du domaine des murmures. A travers ces courts chapitres semblables à des contes fantastiques, Soledad nous relate l'histoire de sa mère, de sa lignée dont les mères et filles se transmettent un héritage bien étrange. Encore une fois dans ce roman de Carole Martinez, la femme est à l'honneur, représentée comme un personnage fort, qui porte la vie et le monde à bouts de bras. La douleur de l'Andalousie mais également son folklore et ses traditions sont présentes tout au long de l'ouvrage, donnant encore plus de profondeur à l'histoire, mystique, étrange et envoûtante.

Le cœur cousu a eu énormément de succès auprès des lecteurs et obtenu de nombreux prix littéraires, ce qui n'a rien d'étonnant pour un ouvrage d'une telle poésie, d'une telle beauté. Et j'ai finalement été ensorcelée à mon tour... Il semble que l'écriture est à Carole Martinez ce que la couture est à son personnage principal, Frasquita, un don magique et merveilleux, qu'on ne se lasse pas de contempler.


"Mon nom est Soledad.
Je suis née, dans ce pays où les corps sèchent, avec des bras morts incapables d'enlacer et de grandes mains inutiles.
Ma mère a avalé tant de sable, avant de trouver un mur derrière lequel accoucher, qu'il m'est passé dans le sang."


"On voit ses enfants grandir, mais on ne les voit jamais vieillir. C'est ainsi."

"Manuel resta un long moment interdit, contemplant l’antichambre de la géhenne, ce cauchemar d’ombre et de pierre où séjournaient les misérables condamnés en attendant que s’ouvrît pour eux la grande porte des morts. Pour s’arracher aux pensées morbides qu’inspirait ce spectacle dantesque, il lui fallut se concentrer sur sa respiration et sentir son cœur battre dans sa poitrine, il dut se convaincre qu’il était toujours vivant, alors seulement il parvint à dominer l’angoisse qui le prenait à la gorge."
  

mercredi 13 novembre 2013

55 - Dogs

 
Auteur : Guillaume Cazenave
Éditeur : Terria Films
Publié en : 2013

Pour mon plus grand plaisir, Guillaume Cazenave m'a contactée via Babelio pour me proposer de lire son roman, Dogs. Publié en fin d'année dernière, ce titre n'a malheureusement pas eu la mise en place qu'il méritait, son éditeur ayant été mis en liquidation judiciaire. Il n'est donc aujourd'hui disponible qu'en numérique. C'est donc sur mon tout nouvel Ipad que je me suis finalement plongée dans cette histoire...

Le "système Dogs" consiste à faire des prisonniers qui encombrent les prisons des Dogs, plus vulgairement des chiens. Tout y est, le collier, le maître, le chenil... Mais les Dogs s'apparentent bien plus aux esclaves, leur collier étant relié par une chaîne au maître, lui permettant d'électriser son Dog au gré de ses envies, ce dernier devant donc obéir à ses moindres caprices. Le Dog n'a ni passé, ni avenir, il vit au jour le jour selon les tâches que lui attribuent ses maîtres. Il ne fait rien pour lui-même, a perdu toute notion d'espoir, d'optimisme, de bonheur. Donatello Minaï est l'un d'eux, survivant tant bien que mal auprès de la famille Des Rolles, dans un monde qui lui semble uniformément gris. Mais lorsque sa maîtresse le force à s'accoupler avec une Dogue femelle, Donatello commence à se poser des questions...

J'ai été très surprise par cet ouvrage et par l'histoire qu'il nous offre (peut-être parce que je suis très peu habituée aux uchronies). Dogs m'a proposé quelque chose de différent de ce que j'ai l'habitude de lire, et je trouve que c'est le genre d'histoire qui fait se poser pas mal de questions sur notre système carcéral actuel, sur les risques que nous avons de tomber un jour dans de tels excès, sur ce qui pourrait rendre cette fiction cruellement réelle. Donatello est attachant, on le découvre petit à petit, pas assez rapidement à mon goût, puisque j'avais très hâte de savoir comment il en était arrivé là. Mais j'admets que le suspense est nécessaire à l'histoire. On a tendance à l'apprécier, sans savoir quels sont ses crimes, ce qui est assez déroutant. J'aurais par contre aimé avoir un peu plus d'explications sur le "système Dogs" en général, le texte s'attardant plus sur le Dog lui-même, sa condition quotidienne, ce qu'il est et ce qu'il n'est pas (ou plus). Je me demande par exemple depuis combien de temps le système est en place, à partir de quel degré de crime on passe de la prison au chenil, plein de petits détails comme ça qui m'ont manqués tout au long de l'ouvrage...

Mais ces questions n'ont pas gâché mon plaisir de lecture (c'est quand même le plus important !), et j'ai été très curieuse tout au long de l'histoire d'en connaître l'évolution, de savoir où l'auteur veut nous emmener. L'action commence tout doucement pour s'accélérer jusqu'à la fin, et on ne s'ennuie pas une minute. Même si vous n'êtes pas fan de ce genre de romans, laissez-vous tenter !

Un grand merci à Guillaume Cazenave pour cette découverte de son roman et de son univers, et pour sa confiance.


"Tout ce que passé et futur impliquent, Donatello doit l'évacuer dans une autre galaxie, au mieux à l'intérieur d'un colossal trou noir. Voilà pourquoi le jeune homme se focalise sur ce présent, voilà pourquoi il limite sa vie à la plus petite fraction de temps possible."

"La paranoïa est le meilleur levier de l’imagination."

"Le Dog se demande alors si faire l’éducation d’un enfant ce n’est pas la même chose que tenir un chien en laisse ; montrer le droit chemin, retenir près de soi aussi longtemps que besoin puis, une fois à destination, lâcher prise, laisser vivre…"

N'hésitez pas à vous abonner à la mailing list de l'auteur : http://eepurl.com/Hoo6r
  

jeudi 7 novembre 2013

53 - La Cité des Anciens T3 et T4 - La Fureur du fleuve / La Décrue

Auteur : Robin Hobb
Éditeur : Pygmalion
Publié en : 2011

Robin Hobb fait partie de ces auteurs qui m'ont accompagnée au cours des années, que je prends toujours plaisir à (re)découvrir, et dont je ne me lasse jamais. Je sais lorsque j'ouvre l'un de ses ouvrages que je vais passer un bon moment, et ces deux tomes des Cités des Anciens ne dérogent pas à la règle.

Dans cet univers que l'auteur a créé pour ses sagas de L'Assassin Royal et des Aventuriers de la mer, cet univers qu'on connaît si bien qu'on s'y sent comme chez soi, nous suivons ici l'histoire initiée dans les deux précédents tomes de cette saga. Les dragons, après avoir difficilement éclos de leurs cocons, et survécu tant bien que mal grâce à l'aide forcée des humains, remontent le fleuve du Désert des Pluies, à la recherche de cette cité disparue qui hante leurs souvenirs : Kelsingra. Accompagnés de quelques gardiens rejetés par la société, de chasseurs qui doivent assurer leur subsistance, et de la vivenef Mataf, c'est un périple sans fin, dangereux, et au but incertain, qui nous est ici conté. 

Je n'en dis pas plus, de peur de gâcher le plaisir de ceux qui n'ont pas encore lu cette partie de l'histoire. Sachez seulement que, encore une fois, j'ai été enchantée de retrouver Alise, Thymara, Sintara et bien d'autres, de les voir évoluer et avancer dans leur quête de l'impossible, mais également dans leur quête d'eux-mêmes. Pour mon plus grand bonheur, il me reste heureusement encore quelques tomes à savourer avant de terminer Les Cités des Anciens !

"Et, si des hommes peuvent créer des règles, d'autres peuvent les changer ; nous pouvons les changer. Ce n'est pas parce que "ça a toujours été ainsi" que nous devons nous soumettre à la tradition ; nous pouvons nous en libérer si nous en avons le courage."

"Après tout, les humains n'étaient que des humains, avec un intellect limité par leur brève espérance de vie."

"Elle avait entendu parler de collines, et même de montagnes, et elle croyait s'en être fait une représentation exacte, mais voir le sol s'entasser sur lui-même pour escalader le ciel dépassait presque son entendement."

vendredi 1 novembre 2013

52 - Petites scènes capitales

Auteur : Sylvie Germain
Éditeur : Albin Michel
Publié en : 2013

Pour continuer sur ma découverte de la rentrée littéraire Albin Michel, me voici plongée dans ce roman de Sylvie Germain, Petites scènes capitales. Cet auteur m'a été chaudement recommandée par plusieurs personnes qui la suivent depuis plusieurs années déjà, et cet ouvrage plait beaucoup à mon entourage. Une fois n'est pas coutume, je me lance donc dans cette lecture sur simple recommandation, sans même avoir lu la quatrième, sans savoir à quoi m'attendre.

Petites scènes capitales... Ce titre est très bien trouvé, car ce roman raconte la vie de Lili à travers différentes scènes de son existence, depuis sa plus tendre enfance. Privée de sa mère dès le plus jeune âge, nous allons suivre l'enfant, puis l'adolescente et enfin la femme, tout au long de ces scènes capitales de sa vie, et nous vivrons avec elle le remariage de son père, sa famille recomposée, les différentes épreuves qu'elle traversera au fil des ans... Dans une France de l'après-guerre, l'histoire de Lili se pose également en témoin des préoccupations de cette époque. Les chapitres sont courts, mais on comprend parfaitement l'histoire de Lili sans avoir forcément tous les détails sur ce qui se passe entre ces scènes capitales. L'émotion est très bien décrite et on ressent facilement la palette de sentiments qui la bouleverseront tout au long de sa vie.

Un petit bémol tout de même, puisque j'ai ressenti un peu d'ennui vers la fin du roman, l'auteur se perdant un peu en descriptions et émotions qui selon moi n'apportent plus grand chose à l'histoire... Ce roman de Sylvie Germain reste néanmoins très bien écrit, très agréable à lire, et m'a fait passer un très bon moment.


"Barbara : une chimère miniature engendrée par une mère-fantôme auréolée d'une flaque de soleil."

"Pourquoi suis-je là, pourquoi suis-je moi, en vie, telle que je suis, en cet instant ? Qu'est-ce que je fais là sur la terre ? A quoi bon ? Oui, à quoi bon exister ? A quoi bon moi ?" 

"Il reste Lili, sa fille unique, la discrète, l'invariable, la toujours-là. Peut-être est-il tellement habitué à elle qu'il ne la remarque plus guère, elle est une évidence, un acquis sûr."