mercredi 22 août 2012

36 - Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel

Auteur : Marianne Rubinstein
Éditeur : Albin Michel
Écrit en : 2012

Autre roman de la rentrée littéraire Albin Michel, Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel se présente comme le journal intime de Yaël, une femme que son mari vient de quitter, et qui se retrouve à supporter à la fois le désespoir de cette séparation, et les difficultés de la garde partagée de leur enfant, Simon. A chaque journée son cours paragraphe, qui nous permet de vivre avec elle l'évolution de son ressenti, de ses émotions face à cette douleur.

Entre les périodes sans son fils où Yaël se plonge dans une apathie totale, avec un refus de vivre évident, et celles où Simon vient ranimer le peu d'espoir et de vie qu'il lui reste, c'est le portrait d'une femme dépressive qui se noie dans son malheur, mais qui va finalement, le temps aidant, reprendre le cours normal de sa vie. Déprime, laisser-aller, colère, jalousie, puis renouveau, petit à petit... Yaël va réapprendre à vivre, à relativiser son propre malheur en côtoyant celui de ses amies et de son entourage, et va finalement découvrir qu'à 40 ans passés, elle est libre.

Au final un roman sans grande originalité. J'ai eu du mal à y entrer au début, car je l'ai trouvé essoufflant par son rythme très saccadé de journal intime, succession de phrases courtes ne laissant aucun répit à l'histoire qui a du mal à se mettre réellement en place... Et puis j'ai trouvé beaucoup de longueurs, avec des paragraphes consacrés à la littérature ou à l'économie ou ceux où elle fait sa crise de la quarantaine, qui selon moi ne font pas avancer le schmilblik... Mais les pages se tournent quand même et finalement on prend goût à tout ça, et on se laisse prendre par cette histoire ordinaire qui pourrait arriver à n'importe qui... Un avis mitigé donc, une lecture qui ne m'a rien apporté mais que je ne regrette pas pour autant.

  

35 - Barbe Bleue

Auteur : Amélie Nothomb
Éditeur : Albin Michel
Écrit en : 2012

Le phénomène Amélie Nothomb m'a toujours beaucoup intriguée, d'autant plus que je suis loin d'être fan de ses œuvres. Cela ne m'empêche pourtant pas d'y retourner chaque année, comme beaucoup de lecteurs je suppose, afin de découvrir ce qu'elle va trouver comme idée cette fois pour nous surprendre. Car il faut admettre que ses textes ne manquent pas d'originalité, et c'est cette surprise que j'attends de leur lecture, non le plaisir...

Me voici donc à la découverte du Nothomb, cru 2012, Barbe Bleue. Comme toujours, pas de 4e, une simple accroche : "La colocataire est la femme idéale". Peu d'indices donc, avec ce titre énigmatique et cette phrase qui n'a rien à voir avec le mythe de Barbe Bleue. Mais dès les premières pages on comprend rapidement de quoi il s'agit, puisqu'on découvre notre protagoniste, Saturnine, dans une salle pleine de jeunes femmes ayant répondu à une annonce pour une colocation à Paris. En discutant avec sa voisine, elle apprend rapidement que le maître des lieux a déjà eu huit colocataires, toutes des femmes jeunes et belles, toutes ayant disparu à ce jour. Les femmes dans la pièce sont au courant, et se présentent poussées par la curiosité et l'envie de rencontrer ce mystérieux personnage, un richissime noble espagnol que l'on dit très séduisant. Saturnine, quant à elle, ne croit pas vraiment sa voisine et décide de rester car elle a désespérément besoin d'un logement le plus tôt possible. Étrangement, elle obtient cette chambre très facilement et emménage. L'intrigue est ainsi lancée, nous voici donc dans un Barbe Bleue contemporain au cœur de la capitale française.

Bon... Comme je m'y attendais, Amélie Nothomb m'a surprise, elle nous présente encore une histoire vraiment originale. Attention, ça ne veut pas dire que je l'ai aimée, car comme à chaque fois je ne sais pas du tout quoi en penser, mais j'admets tout à fait que les dialogues sont souvent drôles et bien trouvés, les personnages sont complexes et ne m'ont pas laissée indifférente. Mais il y a toujours cette atmosphère malsaine qui plane sur ses livres et qui me dérange beaucoup.

Dans l'ensemble rien de neuf à l'horizon, un nouveau roman d'Amélie Nothomb semblable aux précédents, vite lu, vite oublié, mais qui a ce petit quelque chose de surprenant qui fait qu'on y retourne chaque année.

 

lundi 20 août 2012

34 - L'Oeil de la Lune

Auteur : Anonyme
Éditeur : Le Livre de Poche
Écrit en : 2008

Et oui, il ne m'a pas fallu longtemps pour me jeter dans cette suite du Livre sans nom, qui était un ouvrage vraiment addictif. J'avais hâte de retrouver cette ambiance unique et d'en savoir plus sur les mystères non expliqués "dans l'épisode précédent" !

Et en effet, c'est avec beaucoup de plaisir (malsain, il faut l'avouer) que j'ai retrouvé ici tous les ingrédients qui m'avaient tant amusée : du gore, de l'humour noir, du gore, une histoire fantastique et encore du gore ! C'est gratuit et méchant, mais tellement jouissif ! Et puis l'histoire est loin de s'arrêter aux descriptions de meurtres particulièrement horribles... Il y a une véritable intrigue, bien ficelée et originale, avec des personnages charismatiques, parfois touchants. J'ai d'ailleurs mieux aimé L'Oeil de la Lune que Le livre sans nom, car on en apprend plus sur ce mystérieux personnage, le Bourbon Kid. On apprend qui il est, d'où il vient, et surtout pourquoi il est ce qu'il est et quel est son but.

Et la fin... Le genre de fin où on referme le livre en criant "Nooooooooooon, ça ne peut pas finir comme ça !!!!!!!!!". Alors il n'y a qu'une chose à faire, lire le tome 3 le plus tôt possible !!!

 

lundi 13 août 2012

33 - Pars vite et reviens tard

Auteur : Fred Vargas
Éditeur : Magnard
Écrit en : 2000

Fred Vargas est une auteure qui fait beaucoup parler d'elle depuis quelques temps, et que j'avais envie de découvrir. J'en ai enfin eu l'occasion avec Pars vite et reviens tard, une édition Magnard destinée aux collégiens/lycéens, avec tout ce que ce genre d'ouvrage comporte d'annotations, de pistes de réflexion et autres objets de compréhension du texte.

Joss Le Guern, ancien marin ayant dû quitter sa Bretagne natale, se retrouve à Paris, à exercer un métier en voie de disparition : il est Crieur sur la place publique. Tous les jours, le commun des mortels met anonymement des messages en tous genres dans une urne, et Joss les lit à voix haute, à l'attention de tous les badauds présents. Et il a son petit succès... Mais depuis quelques jours, il trouve dans son urne des messages très bizarres, écrits en vieux français ou en latin, et totalement incompréhensibles pour les non initiés...

Parallèlement à tout ça, la police (ici représentée par le fort sympathique commissaire Adamsberg), se retrouve face à une curiosité : des 4 à l'envers, peints tous de la même manière, sur toutes les portes de différents immeubles de Paris, sauf une porte, qui est à chaque fois épargnée. Le flair du flic lui dit que cette histoire sent vraiment très mauvais, et il décide de mener son enquête...

Il y a bien évidemment un rapport entre les textes bizarres et les 4 peints sur les portes, et nos protagonistes ne vont pas tarder à établir un lien qui, s'il est avéré, risque de causer des milliers de morts à Paris et en France.

Ayant quitté les bancs du lycée depuis quelques années déjà, il m'a fallu un peu de temps pour me réhabituer à ces lignes numérotées, à ces notes de bas de page, à ces fins de chapitre en questions... Je ne m'étais jamais autant rendue compte combien ces éléments pouvaient court-circuiter la fluidité d'une simple lecture pour le plaisir. Mais on s'y fait vite, et je me suis finalement très bien plongée dans cette histoire de Fred Vargas. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé ce livre. Les personnages sont vivants, profonds, ont chacun leur vécu, leur histoire... Et Fred Vargas nous les introduit naturellement dans cette intrigue qui prend forme très rapidement pour devenir vraiment addictive... La fin est surprenante, et j'ai refermé ce livre avec une pointe de regret, j'aurais aimé que ça continue !

Même si l'édition de Magnard n'est pas faite pour favoriser une lecture de loisir, les commentaires, notes sur l'auteur, sur l'histoire, les synonymes proposés m'ont donné une autre vision de ce texte, que j'ai beaucoup appréciée également... Allons, ça fait du bien des fois de ne pas lire passivement et de réfléchir un peu, non ?

Un très bon ouvrage donc, qui me donne envie d'en découvrir plus de cette historienne auteure de polars à succès !

vendredi 3 août 2012

32 - Le livre sans nom

Auteur : Anonyme
Éditeur : Le Livre de Poche
Écrit en : 2006


J'attendais avec impatience l'occasion de lire cette histoire que tout le monde encense depuis quelques temps. C'est donc avec beaucoup d'excitation, et en sachant à peu près à quel genre de scène m'attendre (du gore à la Tarentino) que je pars à la rencontre du Bourbon Kid.

L'histoire prend place à Santa Mondega, une ville tellement corrompue qu'on se demande rapidement s'il y existe des habitants honnêtes... Santa Mondega est quotidiennement le cadre de meurtres gratuits et tous plus horribles les uns que les autres, de vols, de viols et autres méfaits en tous genres. Mais un nom réussit à faire trembler même les plus durs à cuire de la ville, le Bourbon Kid. On raconte que lorsqu'il boit du bourbon, il devient fou et tue tous ceux qui se trouvent sur son passage, lui-même étant invincible bien sûr. Et ce n'est pas une légende.

L'intrigue du Livre sans nom gravite autour d'une pierre bleue, L’œil de la Lune, que tout le monde s'arrache tout au long de l'ouvrage, et qui aurait entres autres la capacité de rendre immortel celui qui la porte, mais elle possède bien plus de pouvoirs encore... On va donc assister sans répit à une succession de meurtres horribles, de magouilles, de poursuites, dans l'unique but de s'approprier cette pierre, également convoitée bien sûr par le Bourbon Kid.

Entre les crapules qui veulent en tirer le plus d'argent possible, ceux qui veulent l'utiliser pour eux-mêmes, les moines qui veulent récupérer cette pierre qui leur appartient de droit, les flics qui tentent d'élucider les nombreux (et c'est peu dire) meurtres disséminés tout au long de ces pages, c'est une épopée sanglante et jouissive, teintée de fantastique, que l'auteur nous offre dans ce 1er tome. Lire Le livre sans nom est un régal, un vrai défouloir, à savourer encore et encore ! D'ailleurs je vais me jeter d'ici peu de temps sur le 2e tome, L’œil de la Lune...