lundi 31 décembre 2012

Bilan littéraire de l'année 2012

2012 a été une année riche en lectures, en quantité (57 romans, je crois que c'est mon record !) mais aussi en qualité. Ma résolution de l'année était de m'éloigner un peu des sentiers battus, fantasy, vampires et autres que je dévore toujours avec autant de passion, mais j'avais simplement envie de découvrir de nouveaux horizons. Et cela m'a valu de gros coups de cœur et de belles découvertes !


Gros coups de cœur : des livres que j'ai dévorés et que je relirai très certainement d'ici quelques temps. Des livres que je recommande vivement !

1) Hunger Games, L'embrasement et La révolte, de Suzanne Collins, pour tout ce panel d'émotions qui m'ont envahies à chaque page
2) Le livre sans nom, L'Oeil de la Lune et Le cimetière du diable de Anonyme, pour la jubilation que j'ai à lire ces histoires complètement gores et amorales (j'ai hâte de lire le 4e tome !!!)
3) La guerre des Serpents de Raymond E. Feist, pour cet univers si passionnant et constamment renouvelé des Chroniques de Krondor


Mes belles découvertes : des livres qui m'ont surprise, enchantée, dépaysée...

1) Symfonia - Ouverture de Manon Toulemont, pour cet univers complexe et ces personnages si attachants (à quand la suite ???)
2) Swamplandia de Karen Russel, pour ce voyage inattendu aux limites du fantastique, au pays des marais et des alligators
3) La Huitième couleur de Terry Pratchett, pour son humour décalé et la rencontre avec l'un de mes personnages préférés en fantasy : la Mort
4) Meurtre dans un jardin indien, pour cette immersion dans la société indienne et ses travers
5) Pars vite et reviens tard de Fred Vargas, pour cette enquête parisienne passionnante et très documentée



Je ne doute pas que 2013 sera aussi riche en émotions, je vais de suite entamer mon premier roman de l'année : Notre Dame aux Écailles, de Mélanie Fazi. 



Bonne année à tous !!! 

 

vendredi 28 décembre 2012

57 - Une seconde avant Noël

Auteur : Romain Sardou
Éditeur : XO Éditions
Écrit en : 2005

C'est lors de la première sélection de livres pour CaroLire que j'ai découvert ce conte de Romain Sardou, Une seconde avant Noël. Le synopsis m'a tout de suite intriguée et j'ai rapidement eu très envie de me lancer dans cette aventure...

Il y a de cela bien longtemps, les hommes et les créatures magiques, génies, fées, lutins, anges, vivaient en parfaite harmonie sur la Terre. Mais peu à peu, les hommes ont tenté de s'emparer du pouvoir de ces êtres merveilleux, qui ont décidé de quitter leur monde pour se réfugier dans un endroit bien plus sûr pour eux. Malheureusement, les hommes ont fini par les oublier, et par oublier tout ce qui se rapporte au rêve, au bonheur, à la magie. C'est ainsi qu'un beau jour un conseil composé de génies domestiques et d'anges se réunit afin de trouver une solution pour ramener la magie dans le coeur des enfants. La fée Dora, qui dirige ce conseil, choisit d'envoyer le génie Balbek en mission afin de résoudre ce problème. Après maintes réflexions, Balbek se dit que seul un enfant peut sauver les enfants... C'est ainsi qu'il fait la connaissance d'Harold Gui, un jeune orphelin vivant à Cockecuttle, dans l'Angleterre du XIXe siècle. La vie s'acharne sur ce pauvre enfant des rues, et Balbek décide d'intervenir pour faire de lui le sauveur de Noël.

Une seconde avant Noël est un conte pour enfants et adultes. Le merveilleux qu'on s'attend à y trouver est bien présent, mais Romain Sardou profite de cette histoire pour nous en conter une autre plus sombre et bien différente, qui est la condition des enfants au XIXe siècle, en Angleterre. La cité industrielle de Cockecuttle est bien sinistre, sale et pleine de charbon et de suie. Les enfants y travaillent jusqu'à épuisement pour une bouchée de pain, et nombreux sont ceux qui cumulent les boulots de jour et de nuit pour apporter leur contribution à leur famille. L'auteur nous décrit ici un monde totalement dénué d'espoir. En y inscrivant son personnage principal, Harold Gui, le sauveur de Noël, il nous montre à quel point le rêve, les rires, la joie sont des éléments essentiels de la vie.

Une seconde avant Noël est un très beau conte, plein d'espoir, très bien écrit et que j'ai pris grand plaisir à découvrir.


"Harold réfléchit qu'en effet il était actuellement dans un souterrain habité par une colonie de lutins et qu'il y était parvenu grâce à un pommier géant en guise de monte-charge, pour le coup il devait provisoirement mettre de côté ses réflexions sur les possibles et leurs contraires..."


"Mais notre ami ne fut pas surpris ; il ne s'étonnait plus de rien désormais. 
On le comprend."


"Où il est question des difficultés à mettre un mythe en action.
Ou comment l'ambition des lutins est contrecarrée par la frilosité des gens..."



mercredi 19 décembre 2012

56 - Le Dernier Magicien

Auteur : Megan Lindholm alias Robin Hobb
Éditeur : Mnémos
Écrit en : 1985

Grande fan de Robin Hobb, de son Assassin royal et de ses Aventuriers de la mer, c'est tout naturellement que mon regard s'est porté à la médiathèque sur ce livre dont je n'avais jamais entendu parler, qui a été récompensé du prix Imaginales du meilleur roman en 2004.

Tout d'abord, quel plaisir de retrouver la plume si particulière de Robin Hobb ! Les mots s'écoulent lentement, avec douceur, tout au long des pages, et dès que j'ai ouvert ce roman j'ai été happée par cette magie constante qu'on retrouve dans tous les livres de l'auteure. Mais ici, elle est bien plus présente.

Le Dernier Magicien est une histoire assez atypique. Nous suivons un homme, appelé le Magicien, qui erre chaque jour dans les rues de Seattle. Il est l'un des derniers magiciens, et possède le pouvoir de la Connaissance. Les gens viennent à lui naturellement, lui racontent leurs problèmes, et au bout d'un moment, il sait ce qu'il faut leur dire pour les aider. Et une simple phrase peut changer une vie. Mais cette magie a ses règles, et le Magicien doit les suivre sans jamais les transgresser, sinon il perdra le pouvoir. Accompagné des pigeons de la ville, qu'il doit protéger et nourrir, il est aidé par de mystérieux personnages, comme Cassie, celle qui lui a révélé sa vraie nature, et qui apparait lorsque bon lui semble pour le remettre dans le droit chemin... Le Magicien n'a plus de passé, il n'a plus de nom, il ne se souvient de rien, il vit au jour le jour, comme un clochard, et s'efforce de respecter les règles de sa magie et d'être en paix avec lui-même. Mais une ombre grise et maléfique nommée Mir le poursuit et cherche à l'anéantir, et lui seul a la capacité de la combattre, afin de protéger Seattle. Mais pour cela il doit vaincre ses propres démons et faire face à ce passé oublié...

Ce livre est un rêve qui nous promène dans cette ville de Seattle que Robin Hobb semble connaître jusqu'au moindre recoin. Je me suis demandé à plusieurs reprises où pouvait bien mener cette histoire étrange et si atypique, mais à aucun moment je n'ai voulu arrêter ma lecture, prise dans la magie de l'intrigue. Ce roman est une magnifique découverte. Encore une fois l'auteure m'a conquise, encore une fois elle m'a montré que sa place parmi mes auteurs favoris est amplement méritée.



" Oui, ça fait du bien de pleurer. C'est une réaction qui soulage les tensions de façon remarquable en cas de situation impossible. Mais quand on pleure au lieu d'agir, ça n'a pas plus de sens que de se taper la tête contre les murs. "

" Comment peut-on dire adieu à quelqu'un qui ne vous a jamais entendu dire bonjour ? "

" - C'est la nuit la plus longue de toute mon existence. [...]
Ce à quoi elle répondit : "L'aube est assez sage pour attendre que certaines batailles soient terminées." "

 

vendredi 14 décembre 2012

55 - Dans les veines

Auteur : Morgane Caussarieu
Éditeur : Mnémos
Écrit en : 2012

Loin des trucs végétariens brillant au soleil de Stéphanie Meyer qui se font appeler vampires, il existe encore heureusement des auteurs qui ne dénaturent pas le mythe et redonnent un peu de charisme à ces créatures de la nuit. Morgane Caussarieu en fait partie. Et elle commence fort avec son premier roman, Dans les veines.

Déjà, le premier chapitre nous donne le ton du livre. Dans le métro, une femme aux longs cheveux noirs serre un bébé dans ses bras, une scène plutôt émouvante pour les autres voyageurs... Sauf que le nourrisson sera jeté dans une poubelle un peu plus tard, exsangue et froid... Chapitre après chapitre, nous faisons la connaissance d'un groupe de vampires fraîchement installés à Bordeaux, se nourrissant de la population de la ville. Gabriel, leur chef, a l'apparence d'un enfant de 8 ans, et aime particulièrement la chair tendre des jeunes. Saiko, sa Mère, une Asiatique, lui est totalement soumise. Damian, son Grand Frère, préfère jeûner quelques jours afin de pleinement savourer ses repas. J.-C., à l'apparence punk, se nourrissant de préférence de drogués, se croit l'incarnation parfaite du vampire du XXe siècle... Et puis il y a Lily, une jeune lycéenne mal dans sa peau, qui a trouvé chez Damian une tristesse profonde qui fait écho à la sienne... Mais les cadavres s'accumulent et attirent l'attention de la police, dont fait partie le père de Lily, qui ne va pas tarder à aller fouiner dans toute cette petite communauté...

C'est un roman très accrocheur et envoûtant que nous offre ici Morgane Caussarieu. Le fantastique et la réalité s'entremêlent parfaitement, et l'intrigue générale est très bien menée. Le langage cru, violent, souvent vulgaire convient parfaitement à cet univers underground que l'auteure a ici retranscrit, et à cette histoire dans laquelle tous les tabous sont levés (meurtres d'enfants, torture, viols, inceste...). Les personnages sont très charismatique et profonds, ils ont tous une raison d'être et on s'attache facilement, même aux plus cruels d'entre eux. Mais j'avoue que certaines scènes m'ont vraiment choquée. En voulant aller au bout des choses, peut-être est-elle parfois allée un peu trop loin. Les tortures décrites sont réellement malsaines et j'ai plusieurs fois été dégoûtée par ces mutilations, peut-être parce qu'elles ont atteint en moi cette part sombre tapie à l'intérieur de chacun.

Mais j'ai quand même pris beaucoup de plaisir à lire ce roman addictif, et malgré ces scènes de tortures que je trouve superflues, j'en garde un très bon souvenir et j'attends de voir l'évolution de cette jeune auteure avec impatience.



" Elle enleva les mains de son nez et huma le parfum de la mort à pleines narines. Une fragrance abominable de merde et de pourriture. Au risque de contredire Baudelaire, elle ne trouvait aucune beauté, aucun romantisme à cette charogne infâme. "

" La même avait une peau en pain d'épice et des nattes de paille tressées. Ses genoux potelés, sous sa mignonne robe fuchsia, étaient écorchés et exhalaient un sulfureux mélange de sang et de Bétadine. Les contours de sa moue boudeuse étaient sculptés avec du chocolat fondu et elle sentait le chlore de la piscine. A croquer. "


vendredi 7 décembre 2012

54 - Odd et les géants de glace

Auteur : Neil Gaiman
Éditeur : Albin Michel
Écrit en : 2009

Dans un village viking vit un jeune garçon boiteux, orphelin de père, nommé Odd. Alors que l'hiver se prolonge, il s'enfuit de sa maison et fait la rencontre d'un renard, d'un ours et d'un aigle. Après avoir surpris ces curieux animaux en pleine conversation, Odd découvre que ce sont les dieux Loki, Thor et Odin, changés en animaux par un géant de glace qui a conquis Asgard. Odd s'engage donc à raccompagner ces dieux dans leur royaume, et à vaincre le géant.

On retrouve ici l'un des thèmes chers à Neil Gaiman, la mythologie nordique, mais cette fois sous la forme d'un conte pour enfant. Car il faut avoir des yeux d'enfant pour s'émerveiller de cette histoire, ce qui rend l'approche de Noël si propice à sa lecture. D'aventures en magie, Neil Gaiman nous enchante encore une fois avec les aventures de ce petit Viking si attachant, qui sauva le royaume des dieux.

Un beau moment de lecture, sous la couette au coin du sapin.



"De l'écarlate retomba doucement autour d'eux, et tout fut souligné de vert et de bleu, et le monde fut couleur framboise, et couleur de feuille, et couleur d'or, et couleur de feu, et couleur de myrtille et couleur de vin."

"C'est une sensation étrange, de parler à un être capable de vous broyer comme un homme peut broyer un souriceau."

"C'est ainsi que s'achèvent toutes les histoires de dieux et de géants de glace : Thor finit toujours par tuer des géants."

53 - Ne t'inquiète pas pour moi

Auteur : Alice Kuipers
Éditeur : Albin Michel (Wiz)
Écrit en : 2007

Claire est une lycéenne de 15 ans vivant seule avec sa mère, médecin. Entre les gardes, les urgences et la vie à l'hôpital, la mère de Claire est très souvent absente, elles communiquent donc toutes deux par lettres interposées. Ce roman est un recueil de ces lettres que mère et fille se laissent quotidiennement. Entre les listes de courses, les demandes d'argent de poche, les taches ménagères à faire, on suit leur histoire au fil des jours. Claire a de bonnes notes à l'école, une très bonne amie chez qui elle passe beaucoup de temps, un amoureux plus âgé qu'elle... Et sa mère lui apprend peu à peu, au fil de ces quelques mots, qu'elle est atteinte d'un cancer du sein.

Cette histoire entre une mère absente et malade, et une fille qui vit ses 15 ans comme elle le peut dans ces conditions, est vraiment touchante. On s'attache aux deux personnages au fil des pages. On ressent la culpabilité de la mère de ne pas passer assez de temps avec sa fille, puis la culpabilité de la fille de ne pas assez s'occuper de sa mère. Mais on ressent aussi le ras le bol de chacune par rapport à cette situation où elles ne se voient pas, et leur relation évolue tant bien que mal, sans que les mots ne soient assez forts pour montrer à chacune combien l'autre tient à elle.

Une histoire émouvante et juste. L'auteur parvient sans effort à faire passer toute une palette d'émotions en très peu de mots.


"Maman,

Parle-moi, s'il te plaît.

Claire"


"Quand je te regarde
Je vois la femme que je veux être
Forte et courageuse
Belle et libre

Claire

P.-S. : Je t'aime"


"Ma pauvre Claire,

Pas terribles, ces grandes vacances, hein ?

Je me rattraperai. Un jour.

Maman"

52 - Bilbo le hobbit

Auteur : J.R.R. Tolkien
Éditeur : Le livre de poche
Écrit en : 1937

Bilbo Baggins est un hobbit, et comme tous les hobbits il se complait dans sa vie tranquille et sans surprise, au fond de son luxueux trou plein de bonnes choses à manger et à boire et de bon tabac à fumer. Mais Bilbo Baggins a, du côté de sa mère, du sang de Took, ce hobbit étrange qui a vécu une vie pleine d'aventures en tous genres, qui a voyagé jusqu'aux endroits les plus lointains. Le jour où Gandalf arrive dans sa Colline à la recherche d'un hobbit aventureux pour une mission des plus périlleuses, c'est donc tout naturellement que son choix se porte sur le pauvre Bilbo. La ruse du vieux magicien aura raison du refus et des craintes du jeune hobbit, qui va se retrouver embarqué dans une histoire pleine de rebondissements, au côté de treize nains qui souhaitent récupérer leur royaume et leur trésor, dérobés il y a bien longtemps par un maléfique dragon, Smaug. Mais que peut donc faire un pauvre hobbit dans une telle histoire ? Bien plus que l'on ne peut l'imaginer...

Ce court roman de Tolkien est un véritable conte enchanteur. Il ne se dévore pas, non. Il se savoure. Chaque phrase, chaque mot apporte son lot de magie et d'aventures. Tolkien nous emmène à la découverte de ces terres que je ne connaissais qu'à travers le magistral Seigneur des Anneaux, et à la rencontre de personnages tout aussi étranges, comme Gollum par exemple, et son fameux anneaux maléfique qui rend invisible quiconque le passe à son doigt ; Elrond, ce roi des elfes si généreux et bienfaisant ; ou encore Beorn, cet homme-ours qui parle aux animaux...

Une histoire délicieuse, qui ravira autant les petits que les grands, à consommer sans modération.


"Ceci est le récit de la façon dont un Baggins eut une aventure et se trouva dire et faire les choses les plus inattendues."

"Rien ne vaut la recherche lorsqu'on veut trouver quelque chose."

"Que vos barbes ne se fassent jamais rares !"