dimanche 26 octobre 2014

41 - Elric, Intégrale 1

Auteur : Michael Moorcock
Éditeur : Pocket
Publié en : 2013

Cette Intégrale 1 regroupe les 3 premiers tomes du Cycle d'Elric : Elric des dragons, La Forteresse de la perle et Le Navigateur sur les Mers du Destin.




On m'a beaucoup parlé de Michael Moorcock et de son Cycle d'Elric avant que je me lance enfin dans cette lecture. En bien, bien entendu, mais avec parfois quelques réserves sur l'écriture, qui peut être assez difficile par moments. Et bien, je ne sais pas ce qu'il en est pour les autres lecteurs, mais pour ma part j'ai dévoré ces trois premiers tomes du début à la fin. J'ai été captivée, intriguée, passionnée par l'histoire de cet empereur albinos, descendant d'un peuple cruel et décadent, physiquement faible, drogué mais tout de même puissant.

Elric est un personnage des plus charismatiques auquel on ne peut que s'attacher. Son empire, Melniboné, les différentes contrées qu'il parcourt, ses aventures, son amour pour Cymoril, son combat contre ses propres faiblesses et contre son héritage, son pacte avec les Seigneurs du Chaos ou encore les Élémentaires... L'imagination qui ressort de ces trois premiers tomes m'a souvent laissée admirative et sans voix. Tout cet univers, toute cette magie, m'ont totalement charmée, envoûtée, et j'en redemande !

Alors à très bientôt pour la suite.


Stormbringer avait besoin de se battre, c’était sa raison de vivre. Elle avait besoin de tuer, c’était son souffle de vie. Elle avait besoin de la vie et de l’âme des hommes, des démons et même des dieux. 



jeudi 23 octobre 2014

40 - La Moïra - Intégrale de la trilogie

Auteur : Henri Lœvenbruck
Éditeur : Bragelonne
3 tomes publiés en : 2001 - 2001 - 2002

J'ai une affection toute particulière pour La Moïra. Pour vous raconter ma vie, il y a 10 ans, je mettais les pieds pour la première fois à Paris, ignorante et curieuse de tout. Mes premiers pas m'ont menée directement à la Fnac, au rayon Fantasy, un genre littéraire que je connaissais très peu à l'époque. Ce jour là, premier jour du reste de ma vie, j'ai acheté La Louve et l'enfant, premier tome de cette trilogie. Et je l'ai adoré et dévoré. J'ai bien entendu acheté les deux tomes suivants, puis la trilogie Gallica, puis je me suis lancée à corps perdu dans ce genre littéraire fascinant. Donc voilà, me voici, après 10 ans de lectures diverses et d'intenses émotions, replongée dans ce qui a été pour moi le déclencheur d'une passion encore aujourd'hui inassouvie...

Aléa est une jeune orpheline essayant de survivre dans la ville de Sarratea, volant aux habitants de quoi se nourrir, dormant à la belle étoile dans les plaines environnantes. Jusqu'au jour où elle découvre un cadavre enterré, dont seule la main sort de terre... Une main portant un anneau précieux. Aléa, poussée par la curiosité, ne peut s'empêcher de retirer l'anneau du doigt du mort, ne se doutant pas que ce simple geste fera d'elle l'instigatrice de la fin d'un monde, et de la naissance d'un autre. Henri Loevenbruck nous plonge dans un monde empreint des légendes celtiques mais également très fortement inspiré de la réalité, amalgamant son histoire de Gaelia avec celle de l'Irlande, notamment en ce qui concerne l'invasion du catholicisme sur une terre païenne régie par les Druides. Entre les guerres, manigances et luttes politiques des dirigeants de Gaelia, Aléa va devoir comprendre cette terre qui la fait vivre, et en imposer la volonté à ces peuples meurtris afin qu'ils puissent voir la naissance d'un nouvel âge, d'un nouveau monde. Son chemin croisera bien souvent celui d'Imala, une louve blanche mystérieuse...

Avec le recul je vois bien plus aujourd'hui les défauts de La Moïra : une intrigue qui met du temps à se mettre en place, une héroïne qui murit bien trop rapidement, des scènes parfois trop prévisibles ou trop simples... Mais il n'empêche que le charme a encore une fois opéré. Les loups, les mythes, la magie, les aventures et rebondissements, tout est là pour garder intact l'intérêt du lecteur, jusqu'au point final qui nous offre non pas une, mais deux révélations essentielles : l'une répondant à une question que l'on se pose tout au long de ces trois tomes, qui est donc cette louve blanche dont le destin s'est entrecroisé avec celui d'Aléa tout au long de la trilogie ? l'autre annonçant la suite de La Moïra, à savoir la trilogie Gallica.

Je suis heureuse d'avoir pu prendre le temps de redécouvrir cette œuvre, qui a su me toucher il y a 10 ans, et qui encore une fois aujourd'hui m'a conquise.


La mémoire de la terre est étrangère à celle des hommes. On croit tout connaître de l'histoire et du monde, mais il est des âges oubliés où se croisaient encore mille merveilles aujourd'hui disparues. Seuls les arbres se souviennent, et le ciel et le vent. Et si un soir d'été, l'âme bienveillante, vous vous allongez dans l'herbe et vous les écoutez le cœur ouvert, vous entendrez peut-être cette histoire d'un autre temps, au pays de Gaelia ; celle de la louve blanche et de l'enfant qu'on appelait Aléa. 

C'était à l'époque où le savoir se transmettait par les livres, avant l'arrivée des druides. Oui, car les druides nous enseignèrent plus tard la supériorité des mots que l'on dit sur ceux que l'on écrit. Le vrai savoir se transmet de bouche à oreille, comme un précieux secret.

mercredi 8 octobre 2014

39 - Immortel

Auteur : Catherynne M. Valente
Éditeur : Panini Books (collection Éclipse)
Publié en : 2007

Ce livre m'aurait laissée bien indifférente en rayon, et il a fallu un club de lecture pour me le mettre entre les mains. Autant vous le dire tout de suite, je suis sidérée par ma bêtise qui me fait mettre d'office des livres de côté à cause de préjugés sans fondements, car j'ai été totalement envoûtée par ce savant mélange de révolution russe et de mythologie slave concocté par Catherynne M. Valente.

Immortel nous relate l'histoire de Maria Morevna, une jeune fille qui a vu ses trois sœurs se marier à des oiseaux devenus hommes, qui a découvert que sa maison abrite un conseil de lutins, qui a perçu le "monde nu" dans son propre monde envahi par les nouveaux principes de camaraderie et de partage instaurés par la révolution russe. Maria n'attend plus qu'une chose, c'est de voir un oiseau la demander en mariage à son tour. Mais sa destinée est toute autre, car Maria va devenir la femme d'un démon, le Tsar de la Vie, Kochtcheï l'Immortel. En le suivant dans le Pays de la Vie, Maria ne se doute pas qu'elle va rencontrer un monde plein de magie, de personnages colorés et loufoques, attendrissants et horrifiants à la fois, un monde beau et cruel qu'elle devra apprendre à aimer et à apprivoiser, et qu'elle va devoir défendre dans cette lutte sans fin entre la Vie et la Mort.

Dans cette histoire totalement inattendue, Catherynne M. Valente reprend les grandes lignes des contes traditionnels russes, en les mêlant habilement aux éléments politiques de ce XXe siècle. Tout s'imbrique parfaitement, et même si la mythologie slave, ses protagonistes et leurs aventures sont mal connus de notre culture française, c'est un réel plaisir d'arpenter le web en parallèle de cette lecture afin de découvrir qui sont Maria Morevna, Kochtcheï l'Immortel, Baba Yaga, ainsi que la multitude de personnages que l'on rencontre tout au long de l'histoire et qui font partie intégrante du folklore de ce beau pays.

L'écriture est belle, l'histoire est tellement bien contée qu'on a envie de prendre le temps de la découvrir, sans hâte, de la savourer... La traduction a été vraiment bien écrite, c'est fluide, ça se lit tout seul. Et la puissance de ce texte ressort sans peine, entre amour et mort, beauté et violence, passion et destinée.

Cette lecture d'Immortel a été un réel coup de cœur, et je vous la recommande sans modération.



Dans une cité au bord de la mer qu'on appelait jadis Saint-Pétersbourg, puis Petrograd, puis Leningrad, puis encore, bien après, Saint-Pétersbourg, se dressait une longue maison étroite, dans une longue rue étroite. Près d'une longue fenêtre étroite, une enfant en robe bleu pâle et chaussons vert pâle attendait qu'un oiseau vint l'épouser.

Ainsi, mieux vaut être fort et cruel que juste. Au moins, l'on mange mieux. Et notre moralité dépend davantage de l'état de notre estomac que de notre nation.

Une carte de rationnement dit : Nous vous avons alloué telle portion de vie. Ou encore : Voici telle portion de mort que nous tiendrons à l'écart de votre porte. Mais plus maintenant. Désormais, elle annonce : À Leningrad, il n'y a qu'une quantité limitée de vie. Ou encore : La seule chose qui n'est pas rationnée, à Leningrad, c'est la mort.