jeudi 27 février 2014

Rencontre avec Mallock

Suite à ma découverte des Larmes de Pancrace, j'ai eu la chance de participer à une rencontre avec l'auteur, organisée par Babelio

Pendant un peu plus d'une heure, monsieur Mallock a répondu de manière honnête à nos questions sur son livre, son contenu, ses méthodes de travail, ses recherches, ses idées, son écriture, ses intérêts... Une heure passionnante pendant laquelle nous avons pu découvrir un auteur ouvert, humble, intéressé, disponible, drôle et visiblement heureux de nous rencontrer et d'être là. La séance de dédicaces également était très drôle, l'auteur cherchant à personnaliser chacun de ses petits mots en fonction de la personne en face de lui, ce qui a donné lieu à des dialogues assez cocasses...

Traduction : Pour Caroline. Merci mille fois d'être venue écouter le commissaire Mallock qui n'en est pas un !

Un grand merci à Babelio encore une fois, qui permet à des lecteurs anonymes comme moi de rencontrer des auteurs qu'ils ont adoré lire. Et bien sûr merci à monsieur Mallock pour cette superbe rencontre!

 

mardi 25 février 2014

09 - Le Livre perdu des sortilèges

Auteur : Deborah Harkness
Éditeur : Le Livre de Poche
Publié en : 2012

Diana Bishop est la dernière descendante d'une puissante lignée de sorciers. Lorsque ses parents sont assassinés alors qu'elle n'est qu'une enfant, elle décide de tourner le dos à la magie et de se consacrer aux études. Devenue une historienne réputée, spécialisée en alchimie, elle emprunte un jour par hasard l'Ashmole 782, un manuscrit alchimique qui s'avère être ensorcelé. A partir de ce moment, Diana va se retrouver traquée par de nombreuses créatures qui désirent mettre la main sur ce livre qui, selon la légende, détient la clé de l'origine des trois espèces non humaines : les sorciers, les vampires et les démons. C'est ainsi que Diana va faire la connaissance de Matthew Clairmont, un vampire très puissant qui s'intéresse de très près à l'Ashmole 782...

Le livre perdu des sortilèges pourrait être vu comme un Roméo et Juliette fantastique. L'histoire d'amour interdite entre un vampire et une sorcière, mièvre à souhait, c'est du déjà vu, et je comprendrais que cette partie de l'histoire puisse en rebuter certains. Mais pour moi, ce livre est bien plus que ça. Deborah Harkness s'amuse tout au long de l'histoire à nous parler de passé et de présent, d'Histoire, de Sciences, d'Alchimie, de vieux livres, de mystères et de magie. Et c'est l'intelligence de cette histoire qui fait tout son intérêt, bien au-delà de la relation entre Diana et Matthew. J'ai adoré les décors, les vieilles bibliothèques, les châteaux et maisons hantées, l'atmosphère gothique qui plane sur l'histoire. J'ai trouvé passionnantes et originales la découvertes des us et coutumes des vampires, sorciers et démons, leurs relations, leurs hiérarchies. La magie, très présente et puissante, était à la hauteur de mes attentes. Et la fin, bien sûr, qui nous promet de palpitantes aventures dans le second tome, que j'ai d'ores et déjà réservé à la médiathèque.

Un livre, certes pas exceptionnel, mais prenant, bien rythmé, bien documenté, qui m'a fait passer un très bon moment dans ce monde créé par Deborah Harkness.


- J'ai déjà vu un tel courage, surtout chez des femmes, continua-t-il sans relever. Les hommes ne le possèdent pas. Notre résolution naît de la peur ; ce n'est que de la bravade.

J'en avais déjà croisé quelques-uns, puisque je travaillais dans un domaine qui me mettait en contact avec des scientifiques et que les vampires pullulent dans les laboratoires du monde entier. La science récompense la patience et les longues recherches. Et grâce à leurs habitudes de travail solitaire, les scientifiques ont peu de chances d'être reconnus par quiconque en dehors de leurs collègues immédiats. Cela permettait de mener plus facilement une existence qui durait des siècles. 

Chaque fois que je prends un livre ou un document du passé, je me bats avec des gens qui vivaient il y a cinq siècles. Ils ont leurs secrets et leurs obsessions, toutes les choses qu'ils ne veulent ou ne peuvent pas révéler. Mon travail consiste à les découvrir.


mardi 18 février 2014

08 - La 7e femme

Auteur : Frédérique Molay
Éditeur : Fayard
Publié en : 2006

Le dernier événement de mon club de lecture CaroLire m'a mis dans les mains ce polar de Frédérique Molay, La 7e femme. Me voici donc plongée dans cette enquête sordide au cœur de Paris, récompensée du prix du Quai des Orfèvres en 2007.

Nico Sirsky, commissaire divisionnaire au 36 quai des Orfèvres, est confronté dans cette histoire à un serial killer qui prend plaisir à faire souffrir ses victimes avant de les tuer, et qui s'amuse à le provoquer. "7 jours, 7 femmes" est l'un des messages laissés à l'attention de monsieur le commissaire, message qui annonce une course contre la montre à la recherche du plus infime indice qui pourrait arrêter ce monstre le plus tôt possible.

Voici un polar bien écrit, bien ficelé, bien documenté, qui nous mène directement dans les coulisses du célèbre 36 quai des Orfèvres. Nico fait appel à toutes les ressources possibles et imaginables dont il peut disposer afin de trouver au plus vite le coupable. Parallèlement à l'enquête, on suit la vie privée du commissaire, et c'est là que j'ai été moins conquise, tout étant "trop" pour être naturel. Nico est un jeune prodige, commissaire divisionnaire à 38 ans, ça tient du miracle. Et en plus de ça, il est beau, attentif aux femmes, conscient de son pouvoir de séduction mais soucieux de ne pas s'en servir... En bref, il est trop parfait pour être crédible. Rajoutons à ce portrait son coup de foudre pour Caroline, qui elle aussi est magnifique, médecin prodige également, patiente, compréhensive, pleine de sang froid... Et bien, ça fait beaucoup, vous ne trouvez pas ? Cet aspect de l'histoire qui se déroule en dehors de l'enquête ne m'a pas vraiment conquise...

En bref, La 7e femme est un polar qui m'a fait passer un bon moment, mais sans plus. Je ne pense pas qu'il me marquera beaucoup, mais je ne regrette en rien sa lecture.


Comme à chaque fois, toute émotion l'avait quitté. Il était comme un esprit libre qui volait à travers la pièce. Il détestait cette impression, ce pouvoir qu'il avait de se concentrer même dans les cas les plus morbides.

 

jeudi 13 février 2014

07 - Les larmes de Pancrace

Auteur : Jean-Denis Bruet-Ferreol alias Mallock
Éditeur : Fleuve Noir
Publié en : 2014

Un nouveau concours sur Babelio m'a donné l'occasion de recevoir gracieusement cet ouvrage, que je me suis empressée de lire en vue d'une rencontre organisée avec l'auteur le 26 février, dans les locaux d'Univers Poche (je peux déjà vous dire que j'ai hâte d'y être). Merci donc aux éditions Fleuve Noir pour cette découverte et ma prochaine rencontre avec un auteur que je n'avais encore jamais eu l'occasion de lire : Mallock. Notons que l'auteur a choisi comme pseudonyme le nom de son personnage principal...

Nous avons un domaine viticole réputé, appartenant à parts égales aux familles Corneille et de Renom. Nous avons une victime : Jean de Renom. Nous avons un coupable tout trouvé, Camille, sa femme, fille de la députée candidate aux présidentielles Sophie Corneille. Et nous avons une malédiction lancée par le dernier des Templiers, Gil Gaelian du Gar, à l'encontre de Pancrace d'Armuth, ancêtre des de Renom, au XIVe siècle. Le tout nous offre une histoire bien ficelée, vécue au présent et au passé, qui nous ouvre petit à petit les portes de cette énigme séculaire que le commissaire Amédée Mallock s'évertue à démêler.

J'ai beaucoup aimé ce thriller de Mallock. Ce qui m'a plu ? Le cadre déjà, dans la région bordelaise, sur fond de canicule et de vin. L'auteur est un connaisseur, et n'hésite pas à partir dans des descriptions et explications sur la viticulture que j'ai trouvées passionnantes. Le commissaire Mallock ensuite, un personnage on ne peut plus sympathique, un peu devin sur les bords, et tellement humain et naturel. Son équipe de choc bien entendu, car l'un ne va pas sans l'autre. L'intrigue, pour continuer, avec ce parallèle entre le crime actuel et l'origine de la malédiction, un petit aperçu des guerres du XIVe siècle, les Templiers et leur trésor, la peste, la religion... L'écriture également, car loin d'être cantonnée aux classiques crime-indices-déductions-coupable des polars habituels, Mallock (l'auteur) n'hésite pas à faire, au milieu d'un langage majoritairement haut en couleurs, de petites embardées poétiques qui ajoutent un peu de beauté à ce monde brutal et sans pitié qu'il nous décrit. Et puis enfin la clé de l'histoire, car tout ce qui est autant tiré par les cheveux m'amuse au plus haut point !

Une belle lecture donc, et je me pencherai très volontiers sur les précédentes enquêtes d'Amédée Mallock (et sur les suivantes bien entendu).


Il y avait de la folie chez Sophie. Sans doute comme chez tous les gens qui, de la vie, veulent autant, toujours plus. Plus de puissance qu'ils ne peuvent en utiliser, plus d'amis qu'ils ne peuvent étreindre ou de piscines qu'ils ne peuvent traverser. Est-on normal lorsqu'on veut être oligarque ou président ? S'exposer à la haine quotidienne et à l'envie de tous ? 

Parfois Amédée se surprenait à expliquer les choses aux choses. Il murmurait des confidences aux objets. Une forme de superstition métaphysique, de respect pour ces êtres inanimés qui le servaient sans jamais se plaindre. Peut-être aussi souhait-il obtenir leur clémence ou leur pardon pour le mépris dans lequel ils étaient tenus par la plupart des hommes, la plupart du temps. Il était bizarre, Amédée, toujours prêt à s'engueuler avec quelqu'un et à faire copain-copain avec un cendrier abandonné sur une table de café !

Un ange et deux nuages passèrent dehors en jetant un regard curieux à l'intérieur. Ils repartirent en se racontant des histoires d'orage.

 
   

vendredi 7 février 2014

06 - Le protectorat de l'ombrelle T1 - Sans âme

Auteur : Gail Carriger
Éditeur : Orbit
Publié en : 2011

Dans un Londres du XIXe siècle, le premier tome du Protectorat de l'Ombrelle nous présente le personnage d'Alexia Tarabotti, une "vieille fille" de 26 ans exclue de la catégorie des femmes à marier par son teint trop mat (son père était italien) et son caractère trop affirmé et indépendant. Issue de la haute société, Alexia a cependant des qualités que ne possèdent pas ses amies : elle est intelligente, à la pointe de la mode et surtout... Alexia est une paranaturelle.

Les paranaturels sont très rares. Ne possédant aucune âme, ils ont la capacité de faire disparaître le temps d'un simple contact les pouvoirs des êtres surnaturels, comme les vampires et les loups-garous. Lorsque mademoiselle Tarabotti est attaquée par un vampire mal éduqué et affamé lors d'un bal, elle finit donc par tuer ce malotru sans manières grâce à sa précieuse ombrelle. Cet événement (la première scène du livre, et l'une des plus drôles selon moi) marque le début de cette aventure, pleine de péripéties rocambolesques, de rebondissements en tous genres et de bonnes manières (ou pas).

Ce roman est drôle, rafraîchissant et original. On retrouve tous les éléments de la bit-lit "traditionnelle", les vampires, loups-garous et tout ce qui s'en suit, mais la pointe d'humour anglais qui gouverne toute cette histoire, associée à un très grand sens de l'auto-dérision, et tout ce qu'on sait de ce genre littéraire s'envole rapidement en fumée. Divertissement garanti !


"Un vampire m'a attaquée la nuit dernière."
Ivy fit semblant de s'évanouir.
Alexia maintint son amie debout par la force en raidissant le bras sur lequel elle s'appuyait. "Inutile de tituber, il n'y a personne d'important pour te rattraper dans les environs."
Ivy se redressa et dit sur un ton plein de véhémence: "Dieu du ciel, Alexia, mais comment fais-tu pour te fourrer dans ce genre de situation ?"
Alexia haussa les épaules et se mit à marcher plus vite, si bien qu'Ivy dut trotter sur quelques pas pour rester à sa hauteur.
"Qu'as-tu fait?" Elle n'allait pas se laisser dissuader.
"Je l'ai frappé avec mon ombrelle, bien entendu.
- Non !
- En plein sur la tête. Je ferais la même chose à quiconque m'attaquerait, être surnaturel ou pas. Il est venu me voir comme ça, sans qu'on ait été présentés ni rien!" 



lundi 3 février 2014

05 - Les Enchantements d'Ambremer T2 - L'Elixir d'oubli

Auteur : Pierre Pevel
Éditeur : Le Pré aux Clercs
Publié en : 2004

J'ai eu l'année dernière un gros coup de cœur pour Les Enchantements d'Ambremer, de Pierre Pevel. Je vous laisse imaginer ma joie lorsque j'ai découvert cette suite, L’Élixir d'oubli

On retrouve ici tout ce qui fait le charme du premier tome. Le Paris des Merveilles, qui mêle avec brio un Paris historique du début du XXe siècle et la magie venue de l'Outre-Monde ; les personnages principaux que sont le mage Griffont et l'enchanteresse Isabel de Saint-Gil, la reine des fées Méliane, les gnomes, les dragons, les sorciers, les arbres qui parlent... Rien que pour retrouver tout ça, ce livre vaut la peine d'être ouvert ! 

Mais il est bien plus que ça, car L’Élixir d'oubli est également une intrigue rocambolesque, pleine d'action et de rebondissements, qui n'a rien à envier à son prédécesseur ! Il faut dire que monsieur Pevel, en grand admirateur de monsieur Dumas père et de ses Trois Mousquetaires, a su se servir efficacement de cette influence du roman de cape et d'épée, léger, avec un humour à toute épreuves, des situations rocambolesques, des batailles, de l'amitié, de l'amour, des complots et trahisons... Tous ces éléments qu'on retrouve avec délices ici, agrémentés d'une magie bienvenue qui ne fait que les embellir à chaque instant.

Pour finir, je vous avoue que j'envie grandement cette capacité qu'ont les chats-ailés à lire un ouvrage en s'endormant dessus...  (gros soupir)


"Ce dimanche, en fin de matinée, Griffont lisait dans son salon. Il avait récemment achevé sa vingt-septième lecture des Trois Mousquetaires. Comme de juste, il avait enchaîné avec Vingt ans après, qu'il aimait moins cependant. Mais la compagnie des héros de Dumas père lui était trop agréable pour qu'il y renonce, malgré quelques longueurs. Il se réjouissait d'ouvrir bientôt l'énorme Vicomte de Bragelonne et savait qu'une mélancolie l'envahirait lorsqu'il devrait abandonner d'Artagnan et son bâton de maréchal au siège de Maastricht."

"Elle était belle comme le sont, grâce à quelques artifices qui manquent aux autres femmes, toutes les magiciennes qui souhaitent l'être. Mais l'on pourrait presque dire qu'elle faisait son âge, puisqu'on lui donnait 40 à 45 ans. Elle avait, en réalité, assisté jeune fille au couronnement de François Ier, quelques siècles plus tôt." 

 "Sans demander son chemin, il arriva devant une maison à colombage qui abritait une librairie et les ateliers d'une imprimerie à l'ancienne : on voyait par les fenêtres des ouvriers en tablier qui manœuvraient d'antiques presses à bras parmi les feuillets fraîchement imprimés qui séchaient, pliés sur des cordes tendues.
Louis poussa la porte de la boutique et, avec un sourire, s'emplit les narines de la bonne odeur de papier, d'encre, de cuir et de colle - l'odeur de la connaissance."