vendredi 29 juin 2012

27 - Journal d'un corps

Auteur : Daniel Pennac
Éditeur : Gallimard
Écrit en : 2012

Fils d'un homme distingué et cultivé qui se laisse dépérir malgré lui à son retour de la Grande Guerre, le narrateur a passé les premières années de sa vie à se calquer sur ce fantôme de père qu'il chérissait. A 12 ans, suite à une expérience malheureuse pendant laquelle son imagination s'emballe au point de lui faire perdre tout contrôle de lui-même, il décide de prendre conscience de ce corps qu'il a négligé toutes ces années, et d'en tenir le journal. Bien plus qu'un banal journal intime, les cahiers qu'il écrira jusqu'à sa mort, à 87 ans, sont un véritable recueil de sensations physiques diverses et d'expériences sur la compréhension de ce qu'il est physiquement.

Cet ouvrage de Daniel Pennac est un ovni sur la planète littérature. Voilà une idée réellement originale, qui apporte un vrai plus à un banal journal intime relatant la vie du narrateur. Parfois touchant, souvent drôle, on s'attache très facilement à ce jeune garçon "translucide" qui va apprendre petit à petit à comprendre son corps, à prendre conscience de ce qu'il est et de ce dont il est capable. Et c'est avec beaucoup de plaisir qu'on suit son évolution jusqu'à l'âge adulte, ses premières expériences, réussies ou non. Même beaucoup plus âgé, il continuera sans cesse à expérimenter son corps et ses sensations, conséquences de maladie, de l'âge, de tout ce qui l'entoure...

Tout cela vu d'un point de vue strictement masculin bien entendu, et je trouverais intéressante l'idée d'une version féminine qui complèterait ce journal d'un corps pour en faire le journal du corps humain.

  

mercredi 27 juin 2012

26 - Anita Blake T12 - Rêves d'incube

Auteur : Laurell K. Hamilton
Éditeur : Bragelonne
Écrit en : 2004

Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas plongée dans une aventure d'Anita Blake, nécromancienne et tueuse de vampires... C'est donc avec un plaisir certain que je me plonge dans ce 12e tome, Rêves d'incube.

On retrouve Anita, toujours pareille à elle-même, refusant le bonheur de vivre sans se poser de questions et cherchant toujours la petite bête qui viendra tout gâcher lorsque les choses ont l'air d'aller trop bien. Ce que je reprochais d'ailleurs au tome précédent. Autant dans les premiers tomes, son caractère m'amusait, autant depuis quelques temps elle commence à m'énerver plus qu'autre chose. Pourquoi ne pas simplement accepter les choses sans se poser de questions ? Pourquoi refuser d'être heureuse ? Elle est toujours rongée par ses principes (qui n'ont plus de raison d'être, vu tout ce qu'elle a été amenée à faire dans les 11 tomes précédents celui là)... Et ça m'énerve. Ce qui m'avait séduite dans les premiers tomes, c'étaient les enquêtes bien sanglantes, bien sordides, qui étaient le fil conducteur de l'histoire. Il y avait beaucoup d'action, Anita avait le gachette facile et les pages étaient parsemées de morts en tous genres. Mais au fur et à mesure, et principalement dans ce 12e tome, l'enquête et l'action sont passées au second plan. Il n'y a plus que des dialogues sans queue ni tête qui ne mènent à rien, entrecoupés de scènes que je qualifie de pornographiques, complètement inutiles pour faire avancer l'histoire. Une grosse déception, donc...

Mais bon, j'ai quand même été contente de retrouver l'univers créé par Laurell K. Hamilton, ses personnages et son "bestiaire" si fantastiques... Donc je ne regrette pas cette lecture malgré tout. J'ai juste beaucoup d'apppréhension à la lecture du prochain tome, Micah.

vendredi 15 juin 2012

25 - La cité des Jarres

Auteur : Arnaldur Indridason
Éditeur : Points
Écrit en : 2000

J'ai découvert Arnaldur Indridason à travers Betty il y a quelques semaines, et j'ai eu envie d'en lire plus... Me voici donc à la découverte de cet univers du polar islandais, à travers ce premier ouvrage relatant les enquêtes du commissaire Erlendur Sveinsson, La cité des Jarres.

Bon, déjà, avant tout ce livre est un dépaysement complet. On est dans un pays inconnu, avec des personnages qui ont des noms plus que bizarres et des descriptions de paysages très différents de ce qu'on connait. Même dans les romans japonais je ne me sens pas aussi dépaysée (en même temps je suis certainement plus habituée à la culture japonaise qu'à la culture islandaise). Donc dans un premier temps, c'est une vraie découverte d'être plongée dans ce monde inconnu et pourtant bien réel. D'ailleurs l'Islande est un pays que j'aimerais beaucoup visiter à l'occasion (même si dans ce roman il pleut toujours et il fait froid)...

Quant à l'histoire, on fait donc la connaissance du commissaire Erlendur Sveinsson, qui doit élucider un meurtre qui va le mener à découvrir des faits sordides de viols, de meurtres et de maladies génétiques. Rien de très gai donc, mais tout est très bien ficelé et Arnaldur Indridason a l'art et la manière de nous tenir en haleine jusqu'au moment voulu. Les indices et les preuves s'accumulent au fil des pages, et lorsqu'on prend un peu de recul sur toute cette histoire, on ne peut pas s'empêcher de penser que ça aurait très bien pu avoir lieu "dans la vraie vie", et un tel réalisme des faits a de quoi accroître mon malaise.

Parallèlement à l'affaire, on apprend au fil des pages à apprécier Erlendur. On fait la connaissance de ses enfants, principalement sa fille qui a elle-même de gros problèmes de drogue. On découvre ses collègues et ses relations avec son entourage... D'où l'intérêt de lire La cité des Jarres avant les autres enquêtes du commissaire, même si les histoires sont indépendantes.

J'ai beaucoup apprécié cet ouvrage, cet univers si particulier, ce personnage... Je n'ai plus qu'à les retrouver dans d'autres titres d'Arnaldur Indridason, que je compte bien découvrir petit à petit...

PS : Un grand merci à Boutentrain, qui m'a si gentiment prêté ce livre, et à Gaenaria qui a fait le coursier pour me l'apporter !




mardi 12 juin 2012

24 - Symfonia - Ouverture

Auteur : Manon Toulemont
Éditeur : éditions du Rocher
Écrit en : 2011

Je suis particulièrement chanceuse, car à chaque programme Masse Critique organisé par Babelio, je reçois un livre. Cette fois-ci, ce sont les éditions du Rocher qui m'ont fait parvenir l'un de leurs ouvrages : Symfonia.

Cinq personnages principaux pour cinq histoires liées. Tout semble graviter autour de Pacôme, jeune homme vivant seul avec Alice, sa sœur, et perturbé par sa nature vampirique qui ne lui apporte que des problèmes. Chaque personnage possède une caractéristique bien peu commune, qu'il/elle soit sirène, magicienne, sorcière ou télépathe, et chacun va vivre et provoquer des événements pour le moins inattendus. Il est difficile d'en dire plus, cet ouvrage est une vraie toile d'araignée, dans laquelle chaque fil est parfaitement imbriqué dans un grand tout.

Le monde créé par Manon Toulemont au cœur même de notre Paris quotidien est magnifiquement pensé. Ses personnages sont très bien modelés et profonds, et leur dimension psychologique, principalement, est très aboutie. J'ai d'abord beaucoup ri des péripéties malchanceuses de ce pauvre Pacôme, pour qui on ne peut s'empêcher d'éprouver de la sympathie, malgré sa nature meurtrière. Puis je me suis effarée des recherches artistiques d'Ange, le siroy (sirène mâle) qui fait de ses victimes des œuvres d'art absolues. Enfin j'ai été terrifiée par les poussées "psychopathes" des autres personnages, Ophélie et ses hallucinations, Alice et son Jéricho qui lui donne des pulsions meurtrières, Joseph et son don de télépathie qui lui donne des visions prémonitoires... Mais les personnages secondaires sont tout aussi intéressants et nécessaires à l'histoire, et ce sont eux qui nous mettent sur la voie des intrigues à venir dans la suite de cette saga (surtout le commissaire que j'apprécie beaucoup pour son caractère si bien trempé).

Ce premier tome nous introduit donc dans un univers complet et complexe, très bien écrit et imaginé. Si on garde en tête le fait que l'auteure n'a que 19 ans, et bien, ça promet pour la suite ! Donc vivement la rentrée littéraire 2012 qui nous apportera le 2e tome en librairie, et merci à Babelio et aux éditions du Rocher de m'avoir permis découvrir Symfonia.