mercredi 31 juillet 2013

34 - Les vacances d'Hercule Poirot

Auteur : Agatha Christie
Éditeur : éditions du Masque
Publié en : 1948

CaroLire nous a proposé pour sa session de l'été ce roman tout à fait approprié à cette période de plage et de farniente : Les vacances d'Hercule Poirot. Cela fait bien longtemps que je ne me suis pas plongée dans un ouvrage d'Agatha Christie (depuis le lycée !), c'est donc avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé le célèbre détective et ses enquêtes mystérieuses.

Même si Hercule Poirot est loin d'être comme tout le monde, il lui arrive quand même de prendre des vacances. Nous le retrouvons ainsi dans un hôtel bien fréquenté, au calme sur une île à l'écart des sites touristiques, avec ses plages privées, ses cryptes et ses grottes... Mais, comme là où Hercule Poirot passe, il y a toujours quelqu'un qui trépasse (sinon il n'y aurait pas d'histoire), le célèbre détective se retrouve à élucider le meurtre de l'une des pensionnaires de l'hôtel. 

Enquête classique : interrogatoires, indices, le tout passé au peigne fin par M. Poirot pour nous donner un final explicatif des plus surprenants. Classique, certes, mais comme toujours, le flegme anglais et ce sens de la déduction la plus improbable qui caractérisent le bonhomme suffisent à rendre toute histoire classique charmante et agréable. Et j'ai beau essayer à chaque fois de faire attention au moindre indice, lorsque le voile est levé je me rends toujours compte que je suis passée à côté de tout plein de choses... Il est clair que j'aurais fait une bien piètre détective ! 

Dans tous les cas, j'ai passé un très bon moment de lecture...


"Au "Jolly Roger" séjournait une personnalité de tout premier plan, du moins était-ce là l'opinion de l'intéressé. Étendu sur un transatlantique ultra-perfectionné, resplendissant dans un costume blanc crème immaculé, un panama rabattu sur les yeux, les moustaches retroussées avec panache, Hercule Poirot embrassait la baie du regard."

"Elle était pour lui comme une enfant qui ne saurait, dans le livre de la vie, aller au-delà d'une certaine page bien déterminée."

"- C'est un peu comme votre puzzle, Madame. On assemble les pièces. C'est comme une mosaïque - pleine de couleurs et de motifs différents - et chaque petit élément, si biscornu soit il, doit y trouver sa place."


vendredi 26 juillet 2013

31 - Les Chroniques de Krondor - Trilogie du Conclave des Ombres

Auteur : Raymond E. Feist
Éditeur : Bragelonne
Publiés en : 2008 - 2009

Au risque de me répéter, Les Chroniques de Krondor est ma série préférée en Fantasy. En novembre de l'année dernière, je découvrais avec bonheur les événements de la Guerre des Serpents (ma critique ici). Ce n'est que quelques années plus tard que commence l'histoire de cette nouvelle trilogie de Raymond E. Feist, Le Conclave des Ombres.

Comme toujours lorsque j'en reviens aux Chroniques de Krondor, j'ai cette impression d'un accueil chaleureux dans un monde que je commence à bien connaître (ça fait quand même 18 tomes que je le parcours), mais qui me réserve encore et toujours de bien plaisantes surprises. Certes, le temps passe, les personnages auxquels je m'étais attachée sont décédés pour la plupart, me causant d'infinies tristesses vite remplacées par la joie d'en découvrir de nouveaux, toujours aussi intrigants, sympathiques et passionnants. Nous faisons ainsi la connaissance de Serre du Faucon Argenté, seul survivant de son peuple massacré presque sous ses yeux sur l'ordre du duc Kaspar, sauvé in extremis par des membres du mystérieux Conclave des Ombre. Ces derniers feront de lui une arme supplémentaire dans ce combat du Bien contre le Mal qui a commencé il y a bien longtemps...

Encore une fois, et comme toujours, j'ai été enchantée de la lecture de ce nouveau chapitre des Chroniques de Krondor. J'ai dévoré les trois volumes, et j'en redemande ! Raymond E. Feist doit être lui-même un sacré magicien pour parvenir à recréer tome après tome cette ambiance si particulière et passionnante, dont, pour ma part, je sens que je ne me lasserai jamais. J'ai particulièrement aimé le troisième tome, totalement inattendu, et qui promet de belles surprises pour la suite... J'ai attendu plusieurs mois avant de me lancer dans cette trilogie, j'espère avoir l'occasion de lire la suite bien plus rapidement !


"Les hommes puissants ne convoitent qu'une seule chose : davantage de pouvoir."

"- Je me demande si les gens qui vivent ici finissent par s'habituer à cette beauté, dit Ser comme ils approchaient du palais.
- Sans doute, Magnificence. Il est dans la nature de l'homme de se alasser de ce qui l'entoure au quotidien, répondit Amafi. C'est quelque chose qu'un bon assassin comprend. Pour ne pas se faire repérer jusqqu'à ce qu'il soit trop tard, il faut savoir s'intégrer dans l'environnement de la victime. La furtivité a plus à voir avec l'art de se fondre dans le paysage qu'avec le fait de se glisser parmi les ombres.
- Tu as probablement raison, reconnut Ser.
- Bien sûr que j'ai raison, Magnificence. Sinon, je serais mort depuis longtemps."


samedi 20 juillet 2013

Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus T2 - Sous la couette

Scénario : Jif
Dessin et couleurs : Nathalie Jomard
D'après l’œuvre de John Gray
Éditeur : Michel Lafon
Publié en : 2013

Le dernier Masse Critique BD organisé par Babelio m'a permis de découvrir cette BD inspirée du best-seller de John Gray, Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus. Ce 2e tome, indépendant du 1er puisqu'il reprend le schéma très efficace d'une anecdote par page, est consacré à tout se qui se passe sous la couette...

N'ayant parcouru que quelques pages du 1er tome à la librairie, j'ai découvert avec cette suite un album très rafraîchissant et drôle. Au niveau scénaristique, chaque anecdote vise juste, caricaturant bien évidemment les attentes sexuelles de l'homme et de la femme, et les incompréhensions qui en découlent, mais on se reconnait tellement dans ces caricatures qu'on ne peut qu'en rire... Les illustrations sont simples et efficaces, aussi loufoques que les propos qui les accompagnent.

Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une bible du comportement de l'homme et de la femme, loin de là, car chaque être est unique, mais il n'en est pas moins vrai que cette BD touche à des sujets communs à tous et dans lesquels chacun peut s'identifier, et c'est bien ce qui en fait son succès !

Merci aux éditions Michel Lafon et à Babelio, encore une fois je me suis régalée (et mon copain aussi) !



jeudi 11 juillet 2013

30 - Rouge de Paris

Auteur : Jean-Paul Desprat
Éditeur : Seuil
Publié en : 2013


Après Bleu de Sèvres et Jaune de Naples qui ont si bien su me transporter dans le Siècle des Lumières, j'ai découvert avec un plaisir toujours aussi intense Rouge de Paris.

1789. La Bastille est tombée, la famille royale est placée sous bonne garde aux Tuileries, nous sommes en plein dans la Révolution Française. C'est ici l'histoire de France que nous raconte Jean-Paul Desprat, laissant un peu de côté la porcelaine, qui est malgré tout bien présente, puisque les déboires de la Manufacture Royale qui nous sont relatés reflètent parfaitement les conséquences de ces temps troublés. Nous suivons cette fois Adèle et Paul, les enfants d'Anselme Masson. Adèle, la fille de Sèvre, qui a réussi là où sa mère avait échoué : travailler dans la manufacture en tant que femme et être reconnue pour son talent. Paul, engagé aux côtés de Mirabeau dans sa lutte pour "sauver la France".

Il est des œuvres pour lesquelles le contexte historique est un prétexte à la fiction. Ici c'est tout l'inverse, la saga familiale des Masson, aussi passionnante soit-elle, n'est là que pour témoigner de cette période troublée mais déterminante de l'histoire de France, que nous avons déjà vue en long, en large et en travers sur les bancs de l'école, mais qui nous est relatée ici avec beaucoup de justesse et, surtout, aucun parti pris. Et c'est ce que j'ai aimé dans ce tome. Ne sont jugés ici ni l'aristocratie, ni le roi et la reine, ni les différents protagonistes politiques de ces temps troublés. Ils sont présentés tels qu'ils sont, avec leurs défauts, certes, mais leurs qualités également. Et nous comprenons dans Rouge de Paris aussi bien la souffrance du peuple, que nous connaissons, que celle des nobles, dont personne ne nous a vraiment parlé.

Je me suis régalée du début à la fin de cette trilogie, et ce dernier tome clôt parfaitement cette saga historique, véritable fenêtre ouverte sur ce XVIIIe siècle français, ses arts, ses protagonistes et cette histoire sanglante qu'on lui connait.

Un grand merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour la découverte de cette saga passionnante sur l'histoire de la porcelaine et sur l'histoire de France.


"- Elle m'a souri ! reprenait de plus belle Dominique, se croyant devenu le héros du jour par l'effet de ce regard posé sur lui par la princesse.
- C'est le métier des filles de roi de sourire, finit par laisser tomber Paul. D'ailleurs le peuple serait plus heureux si elles se bornaient à cela !"

"Les grands changements que nous avons engagés ne doivent pas concerner uniquement les gueux, les traîne-misère ou les ascètes... Nous n'avons pas vocation à tenir le plus grand hôpital des incurables d'Europe. Je rêve que l'on puisse donner à chacun le droit d'apprendre à lire et de boire son lait dans une tasse de porcelaine."

"Mais il est des hommes qui ne réussissent rien dans les occasions qui font les grandes circonstances. C'était le malheur de Louis XVI."

mercredi 3 juillet 2013

29 - Jaune de Naples

Auteur : Jean-Paul Desprat
Éditeur : Seuil
Publié en : 2010

Je continue ma découverte de l'histoire de la porcelaine avec Jaune de Naples, qui fait directement suite à Bleu de Sèvres

Pour situer le contexte historique, nous sommes au XVIIIe siècle, Marie-Antoinette a tout juste 15 ans et commence déjà à ravir le cœur des Français. Elle décide de s'intéresser à la célèbre porcelaine de Sèvres, fière de la renommée que cet art a su acquérir ces dernières années. C'est ainsi que la dauphine et sa sœur, Marie-Caroline, reine des Deux-Siciles, se lancent un défi : ce sera à celle qui aura la plus belle porcelaine. Mais le cas des Deux-Siciles est un peu compliqué : le beau-père de Marie-Caroline, actuel roi d'Espagne, a fermé la manufacture de Capodimonte il y a quelques années, et en a expressément interdit la réouverture. Marie-Antoinette envoie tout de même le chimiste du roi, Anselme Masson, à Naples, afin d'aider à la réouverture de cette manufacture. Mais c'est là un affront au roi d'Espagne qui tentera par tous les moyens de faire échouer l'entreprise, menace à laquelle s'ajoute celle des Anglais, qui voient d'un mauvais œil cette intrusion des Français dans leurs manigances politiques. Anselme et Eustache Masson vont ainsi se retrouver bien malgré eux les jouets des plus puissants...

C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé dans ce tome, aux chaudes couleurs de Naples, Anselme et son plus jeune frère, Eustache. Leur génie, leur passion pour les recherches sur les minéraux, sur la chimie, se transmettent encore plus aisément au lecteur. Et puis, il faut bien l'avouer, ceux qui complotent contre les envoyés de la France et leur barrent constamment la route sont bien là pour pimenter un peu cette histoire, lui donner un peu de relief et de suspense. Dans Jaune de Naples, on est plus dans l'historique que dans la fiction, avec ce Siècle des Lumières parfaitement décrit aussi bien au niveau de la pensée que des événements... Un second tome aussi passionnant et prenant, si ce n'est plus, que Bleu de Sèvres. J'ai hâte à présent de me lancer dans le dernier tome de cette trilogie : Rouge de Paris !


"La chimie est une science exacte ponctuée de hasards heureux."

"Ne vaut-il pas mieux des concurrents qui s'estiment que des rivaux qui se déchirent ? Entre amis concurrents, il y aura toujours l'aiguillon de l'ambition et de l'émulation qui les fera avancer mais, comme il resteront unis, il y aura aussi, chaque fois que nécessaire, le sursaut de l'entraide."
 
"- C'est toujours ainsi, dit Anselme, lorsque quelqu'un vous a trop fermement tenu la main, on le fuit et puis, ensuite, quand il n'est plus là, on le regrette et on se sent désemparé. L'affection étouffe parfois, mais lorsqu'elle s'évanouit on ressent un grand froid."