Auteur : Jean-Paul Desprat
Éditeur : Seuil
Publié en : 2010
Je continue ma découverte de l'histoire de la porcelaine avec Jaune de Naples, qui fait directement suite à Bleu de Sèvres.
Pour situer le contexte historique, nous sommes au XVIIIe siècle, Marie-Antoinette a tout juste 15 ans et commence déjà à ravir le cœur des Français. Elle décide de s'intéresser à la célèbre porcelaine de Sèvres, fière de la renommée que cet art a su acquérir ces dernières années. C'est ainsi que la dauphine et sa sœur, Marie-Caroline, reine des Deux-Siciles, se lancent un défi : ce sera à celle qui aura la plus belle porcelaine. Mais le cas des Deux-Siciles est un peu compliqué : le beau-père de Marie-Caroline, actuel roi d'Espagne, a fermé la manufacture de Capodimonte il y a quelques années, et en a expressément interdit la réouverture. Marie-Antoinette envoie tout de même le chimiste du roi, Anselme Masson, à Naples, afin d'aider à la réouverture de cette manufacture. Mais c'est là un affront au roi d'Espagne qui tentera par tous les moyens de faire échouer l'entreprise, menace à laquelle s'ajoute celle des Anglais, qui voient d'un mauvais œil cette intrusion des Français dans leurs manigances politiques. Anselme et Eustache Masson vont ainsi se retrouver bien malgré eux les jouets des plus puissants...
C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé dans ce tome, aux chaudes couleurs de Naples, Anselme et son plus jeune frère, Eustache. Leur génie, leur passion pour les recherches sur les minéraux, sur la chimie, se transmettent encore plus aisément au lecteur. Et puis, il faut bien l'avouer, ceux qui complotent contre les envoyés de la France et leur barrent constamment la route sont bien là pour pimenter un peu cette histoire, lui donner un peu de relief et de suspense. Dans Jaune de Naples, on est plus dans l'historique que dans la fiction, avec ce Siècle des Lumières parfaitement décrit aussi bien au niveau de la pensée que des événements... Un second tome aussi passionnant et prenant, si ce n'est plus, que Bleu de Sèvres. J'ai hâte à présent de me lancer dans le dernier tome de cette trilogie : Rouge de Paris !
"La chimie est une science exacte ponctuée de hasards heureux."
"Ne vaut-il pas mieux des concurrents qui s'estiment que des rivaux qui se déchirent ? Entre amis concurrents, il y aura toujours l'aiguillon de l'ambition et de l'émulation qui les fera avancer mais, comme il resteront unis, il y aura aussi, chaque fois que nécessaire, le sursaut de l'entraide."
"- C'est toujours ainsi, dit Anselme, lorsque quelqu'un vous a trop fermement tenu la main, on le fuit et puis, ensuite, quand il n'est plus là, on le regrette et on se sent désemparé. L'affection étouffe parfois, mais lorsqu'elle s'évanouit on ressent un grand froid.""Ne vaut-il pas mieux des concurrents qui s'estiment que des rivaux qui se déchirent ? Entre amis concurrents, il y aura toujours l'aiguillon de l'ambition et de l'émulation qui les fera avancer mais, comme il resteront unis, il y aura aussi, chaque fois que nécessaire, le sursaut de l'entraide."
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