jeudi 11 juillet 2013

30 - Rouge de Paris

Auteur : Jean-Paul Desprat
Éditeur : Seuil
Publié en : 2013


Après Bleu de Sèvres et Jaune de Naples qui ont si bien su me transporter dans le Siècle des Lumières, j'ai découvert avec un plaisir toujours aussi intense Rouge de Paris.

1789. La Bastille est tombée, la famille royale est placée sous bonne garde aux Tuileries, nous sommes en plein dans la Révolution Française. C'est ici l'histoire de France que nous raconte Jean-Paul Desprat, laissant un peu de côté la porcelaine, qui est malgré tout bien présente, puisque les déboires de la Manufacture Royale qui nous sont relatés reflètent parfaitement les conséquences de ces temps troublés. Nous suivons cette fois Adèle et Paul, les enfants d'Anselme Masson. Adèle, la fille de Sèvre, qui a réussi là où sa mère avait échoué : travailler dans la manufacture en tant que femme et être reconnue pour son talent. Paul, engagé aux côtés de Mirabeau dans sa lutte pour "sauver la France".

Il est des œuvres pour lesquelles le contexte historique est un prétexte à la fiction. Ici c'est tout l'inverse, la saga familiale des Masson, aussi passionnante soit-elle, n'est là que pour témoigner de cette période troublée mais déterminante de l'histoire de France, que nous avons déjà vue en long, en large et en travers sur les bancs de l'école, mais qui nous est relatée ici avec beaucoup de justesse et, surtout, aucun parti pris. Et c'est ce que j'ai aimé dans ce tome. Ne sont jugés ici ni l'aristocratie, ni le roi et la reine, ni les différents protagonistes politiques de ces temps troublés. Ils sont présentés tels qu'ils sont, avec leurs défauts, certes, mais leurs qualités également. Et nous comprenons dans Rouge de Paris aussi bien la souffrance du peuple, que nous connaissons, que celle des nobles, dont personne ne nous a vraiment parlé.

Je me suis régalée du début à la fin de cette trilogie, et ce dernier tome clôt parfaitement cette saga historique, véritable fenêtre ouverte sur ce XVIIIe siècle français, ses arts, ses protagonistes et cette histoire sanglante qu'on lui connait.

Un grand merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour la découverte de cette saga passionnante sur l'histoire de la porcelaine et sur l'histoire de France.


"- Elle m'a souri ! reprenait de plus belle Dominique, se croyant devenu le héros du jour par l'effet de ce regard posé sur lui par la princesse.
- C'est le métier des filles de roi de sourire, finit par laisser tomber Paul. D'ailleurs le peuple serait plus heureux si elles se bornaient à cela !"

"Les grands changements que nous avons engagés ne doivent pas concerner uniquement les gueux, les traîne-misère ou les ascètes... Nous n'avons pas vocation à tenir le plus grand hôpital des incurables d'Europe. Je rêve que l'on puisse donner à chacun le droit d'apprendre à lire et de boire son lait dans une tasse de porcelaine."

"Mais il est des hommes qui ne réussissent rien dans les occasions qui font les grandes circonstances. C'était le malheur de Louis XVI."

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