mardi 26 juillet 2016

19 - Comme un conte

Auteur : Graham Joyce
Éditeur : Bragelonne

J'ai profité de la dernière OP Bragelonne qui proposait des centaines d'ebook à 0,99 € pour renflouer un peu ma i-bibliothèque, et Comme un conte fait partie de mes nouvelles acquisitions... Alors déjà, merci à Bragelonne pour ces opérations qui nous permettent d'ouvrir des livres qu'on n'aurait jamais achetés de peur d'être déçus ! Car celui-ci est pour moi une vraie découverte, et je l'ai dévoré du début à la fin...

Tara est une adolescente de 16 ans lorsqu'elle disparait du jour au lendemain sans laisser de traces. De nombreuses pistes ont été suivies, de l'enlèvement à la fugue, et sa famille s'est finalement résignée à ne jamais retrouver le corps de leur fille qu'ils pensent morte... Mais 20 ans plus tard, Tara réapparait... Malgré les années, elle a conservé son apparence d'adolescente, et elle explique qu'elle vient de passer 6 mois chez les fées... 6 mois qui dans la vie de ses proches se sont transformés en 20 longues années... 

Je ne connaissais pas du tout Graham Joyce, et la première chose que je peux vous dire sur ce roman est que j'ai adoré son style, sa plume. Dès les premiers mots j'ai été emportée dans cette histoire entre réalité et contes, et je me suis complètement déconnectée de mon quotidien à chaque fois que je m'y replongeais. J'ai été très agréablement surprise par l'intrigue qui est loin d'être aussi simple que ce que le synopsis peut laisser transparaître, et j'ai donc avancé vers l'inconnu en savourant tout au long de l'histoire chaque évolution, chaque révélation, chaque tournant. Les chapitres sont racontés par différents narrateurs, autant de points de vue qui éclairent le mystère chacun à leur manière, distillant petit à petit des indices sur ce qui a réellement pu se passer pendant ces 20 ans de la vie de Tara.

Comme un conte se lit tout seul, sans prise de tête, et on se laisse bercer tranquillement mais avec beaucoup d'attente et l'envie de savoir, jusqu'à la fin de l'histoire... J'ai adoré, et je recommande !


Il arrive, dans la vie, qu’une porte s’ouvre et qu’on distingue l’éclat des reflets sur l’eau, et on sait que si on ne s’y engouffre pas, la porte va se refermer d’un coup, peut-être pour toujours. On peut essayer de se convaincre qu’on avait le choix ; mais peut-être qu’on aurait dit oui quoi qu’il arrive. On était libre de refuser comme on est libre de retenir sa respiration. On aurait dit oui, quoi qu’il arrive. 

Les besoins prosaïques de la vie quotidienne étouffaient tout impact du miraculeux ; ils exigeaient qu’on relègue le glorieux à l’arrière-plan. 

Si la pathologie est effectivement de nature paranoïaque, l’histoire inventera de nouveaux problèmes afin de désamorcer toute version positive des événements. Elle ne connaîtra pas de « fin ». 

 


lundi 18 juillet 2016

18 - Agatha Raisin enquête - La quiche fatale

Auteur : M. C. Beaton
Éditeur : Albin Michel

Agatha Raisin a 53 ans lorsqu'elle décide de réaliser un rêve d'enfant, quitter Londres pour vivre dans un cottage au cœur des Cotswolds. Mais voilà, passer du statut de chef d'entreprise tyrannique qui a l'habitude de se faire obéir au doigt et à l’œil à celui de jeune retraitée fraîchement arrivée dans un endroit inconnu, ce n'est pas si simple. Et Agatha va déployer tous les efforts pour s'intégrer et se faire à sa nouvelle vie. Et pourquoi pas gagner ce concours de quiche organisé par le village ? Ne sachant pas cuisiner, c'est dans une quicherie londonienne qu'Agatha se fournit, mais cela ne suffit pas, elle perd le concours, vraisemblablement truqué... Mais le juge du concours meurt le soir même, empoisonné par la quiche d'Agatha ! Tous les yeux se tournent enfin vers elle, mais certes pas de la manière dont elle le souhait...

Premier tome d'une longue série qui fait fureur outre-manche, La quiche fatale donne le ton des aventures d'Agatha Raisin : SO BRITISH ! C'est distrayant, drôle, l'histoire ne casse pas trois pattes à un canard, mais le décor et les personnages valent le détour. Agatha est une vieille femme aigrie et imbuvable, imbue de sa personne, mais on ne peut que s'attendrir des efforts qu'elle fait pour s'intégrer dans son village, et sa manie de ne jamais lâcher l'affaire lorsque quelque chose la turlupine la mènera à trouver la vérité sur cette affaire de quiche... J'ai beaucoup de sympathie également pour ce policier qui la prend en affection, Bill Wong, un personnage très intéressant et qui capte très rapidement notre attention, et que je me réjouis déjà de retrouver dans les opus suivants de la série.

En bref cette Miss Marple des temps modernes fait une parfaite lecture sans prise de tête pour l'été.

jeudi 7 juillet 2016

17 - Le temps est assassin

Auteur : Michel Bussi
Éditeur : Les Presses de la Cité

J'ai eu la chance de gagner ce dernier titre en date de Michel Bussi, Le temps est assassin, à l'occasion d'un concours sur la page Facebook de l'auteur. Merci aux Presses de la Cité !

1989 : Clotilde Idrissi a 15 ans, les idées noires et des rêves plein la tête. Petite fille d'un homme craint et respecté de la presqu'île de la Revellata, elle a pour habitude de revenir tous les étés en vacances sur le lieu de rencontre de ses parents, avec son frère Nicolas, dans un camping jouxtant la maison de son Papé. Mais cet été n'est pas comme les autres, et le soir du 23 août tout bascule. Un accident lui enlève ses parents et son frère. Clotilde est la seule survivante.

2016 : Clotilde Idrissi a 42 ans, un mari Franck, et une fille ado, Valentine. Elle décide qu'il est enfin temps pour elle de revenir sur les traces de son passé, de revoir son Papé, sa presqu'île, d'expliquer à Valou sa jeunesse et ce qu'elle a vécu ici il y a 27 ans. Il est temps pour elle de faire son pèlerinage et son deuil. Mais Clotilde ne se doute pas une seule seconde qu'elle y croisera les fantôme de son adolescence...

Encore une fois Michel Bussi a œuvré avec talent pour nous offrir un roman plein de suspense et de surprises. Nous sommes au cœur des traditions corses, leurs secrets de famille, leurs mœurs. Mais également immergés dans ces paysages magnifique, la mer, le maquis, les odeurs entêtantes, le soleil... Le temps est assassin est à la fois un livre qui fait chaud au cœur, et un roman noir, un drame qu'on ne peut imaginer et qui va frapper de plein fouet les personnages.

Encore une fois Michel Bussi a réussi à me bluffer, certes pas de manière aussi flagrante que dans Nymphéas noirs, qui reste mon préféré, mais Le temps est assassin se rajoute sans peine à cette liste de plus en plus longue des romans que je recommande sans modération.

Encore une fois, monsieur Michel Bussi, vous m'avez montré que vous n'êtes pas à court de surprises et que, de roman en roman, j'ai raison de vous suivre et de vous attendre !


La beauté, c'est un secret. En parler, c'est la violer.
Pour moi, la Corse, c'est ça...
Il faut l'aimer et la laisser en paix.


L'amour, c'est le père Noël pour les grandes personnes. 

- Faut vivre, mademoiselle, avait dit un jeune flic en posant une couverture de survie argenté sur son dos. Faut vivre pour eux. Pour ne pas les oublier.
Elle l'avait regardé comme un con, comme un curé qui parle de paradis. Il avait raison pourtant. Même les pires souvenirs finissent par s'oublier, si on en empile d'autres par-dessus, beaucoup d'autres. Même ceux qui vous ont cisaillé le cœur, ceux qui vous ont rayé le cerveau, même les plus intimes. Surtout les plus intimes.
Parce que de ceux-là, les autres s'en foutent.