Éditeur : Presses de la Cité
Barcelone, 1874. Gabriel Camarasa est le fils du dirigeant des Nouvelles illustrées, un journal à scandale récemment créé par son père au retour de leur exil à Londres. Lorsqu'Antoni Gaudì, jeune étudiant en architecture, sauve la vie de Gabriel devant l'incendie du principal concurrent des Nouvelles illustrées, aucun de ces deux personnages ne peut encore se douter qu'ils vont développer une amitié sincère au cœur de cette Barcelone troublée entre la République déclinante et le potentiel retour de la Monarchie...
J'ai eu la chance de recevoir Barcelona dans le cadre d'un Masse Critique, et je remercie chaudement les Presses de la Cité et Babelio pour cette belle découverte. Ce qui m'a tout d'abord attirée vers ce roman, c'est son contexte, l'Espagne de la fin du XIXe siècle, ses troubles politiques, mais également et surtout la présence de l'illustre Antoni Gaudì, que j'avais étudié en cours d'histoire de l'art. Bien évidemment j'en connais trop peu à la fois sur l'histoire de l'Espagne et sur la vie de l'architecte pour démêler le vrai du faux dans cette histoire, donc je préfère tout prendre comme une fiction historique, c'est plus sûr.
Barcelona est un roman qui a su me séduire, me transporter dans une Barcelone d'un autre temps. J'ai aimé ce paradoxe entre les intrigues politiques des grandes familles riches d'un côté, et les bas fonds de la misère espagnole d'un autre. Tous tellement différents, mais qui se retrouvent au final tout aussi importants les uns que les autres dans l'intrigue. Et surtout, j'ai aimé le personnage d'Antoni Gaudì, plein de mystères, de suffisance, mais pourtant sympathique, qui n'hésite pas à nous entraîner dans ses activités spirites, ses expériences et ses discussions enflammées sur l'architecture, la politique, la vie... Et bien sûr ses déductions dignes d'un Sherlock Holmes qui aideront grandement Gabriel à démêler le vrai du faux dans cette intrigue politique et policière de grande ampleur.
J'ai donc beaucoup aimé ce roman, que j'ai trouvé très agréable à lire malgré les sujets abordés, et très dépaysant.
À découvrir !
Comme j'eus l'occasion de le découvrir aux premiers jours de notre relation, Gaudì était un homme aux habitudes régulières qui menait une vie profondément irrégulière, ou pour être plus précis, peut-être, un homme à l'esprit profondément irrégulier dont les journées s'organisaient autour d'une série d'habitudes aussi régulières que celles d'un employé de banque.
- Les amours impossibles n'existent que dans les romans, répondis-je. Dans la vie réelle, il y a tout au plus des amours improbables…
- Je ne vous croyais pas au fait de ce genre de choses, Gaudi, mon ami, dis-je. Je ne vous imagine pas en train de lire la rubrique mondaine des journaux...
- Les personnes qui figurent dans cette section, Camarasa, mon ami, sont celles qui brassent l'argent qui nous donnera un jour à manger. Il nous faut connaître leurs noms, même si leurs faits et gestes nous ennuient souverainement.