vendredi 19 avril 2013

20 - Vivants

Auteur : Isaac Marion
Éditeur : Bragelonne
Publié en : 2011

Très bien accueilli par les critiques et les lecteurs, ce roman me faisait de l’œil depuis un moment déjà. C'est donc avec beaucoup d'attentes que je me suis plongée dans cette histoire d'amour atypique entre un zombie et une vivante.

Suite à une catastrophe dont on ne sait rien, R n'est plus qu'un corps parmi d'autres, déambulant jour et nuit dans un aéroport, entouré d'autres corps comme lui. R est plutôt bien conservé comparé à ses congénères, mais comme eux il ne peut quasiment plus parler et exprimer ce flot de paroles et d'émotions qui envahissent son esprit. Il ne ressent plus rien, ne se souvient de rien, n'attend rien de sa mort... Les seuls souvenirs dont il dispose sont ceux de ses victimes vivantes, lorsqu'il mange leur cerveau. Lors d'une chasse aux vivants pendant laquelle un groupe de jeunes est attaqué, R, envahi des souvenirs de Perry dont il est en train de se délecter, tombe sous le charme de la petite amie de celui-ci, Julie. A partir de ce moment, il va commencer à changer. Il sauve Julie des crocs de ses "amis" zombies et la cache en sécurité dans l'avion qui lui sert de logement. D'abord effrayée, la jeune fille va vite comprendre que R est bien plus qu'un simple corps animé et qu'il ne lui veut pas de mal... R de son côté va réapprendre la vie, l'amour, les sensations, la douleur, aux côtés de celle dont il est tombé amoureux.

C'est une histoire à la Roméo et Juliette qu'on découvre ici, dans Vivants. Deux camps s'opposent, deux êtres tombent amoureux malgré tout ce qui les sépare et vont lutter pour changer un monde qui est en train de mourir... J'ai bien aimé les descriptions du quotidien des zombies, leur organisation (les mariages, les enfants, comment les plus vigoureux chassent pour nourrir les plus "morts"...). Dans un sens, ce semblant de vie y ressemble plus que le quotidien des vrais vivants, enfermés dans leur stade comme dans une prison, privés de tout et soumis à des règles bien trop strictes, qui les mènent au désespoir plus qu'à la vie.

La lecture est facile, rapide, j'ai bien aimé l'atmosphère qui se dégage de ce roman, à la fois sombre et pleine d'espoir. Il n'y a rien d'exceptionnel dans cet ouvrage d'Isaac Marion (au vu des critiques, je m'attendais quand même à mieux), mais c'est une lecture plaisante et originale.

Pour finir, quelques petites remarques par rapport à l'adaptation cinématographique Human bodies. Pour une fois, j'ai vu le film avant de lire le livre, et j'ai bien aimé car je l'ai trouvé drôle, ce qui ne se retrouve pas du tout dans le livre, qui est bien plus profond et sérieux. Avec du recul je me dis que ce film aurait été bien nul sans cet humour, car l'histoire est très peu développée et très pauvre par rapport au livre, et c'est dommage. Au final, ça reste un film pour ados, et je suis bon public, n'est-ce pas ?


"Tu n'as tout de même pas envie de rester mort toute ta vie ?"

"Mais ce qui me rend triste, c’est d’avoir oublié nos noms. C’est ce qui me semble le plus tragique. Le mien me manque et je déplore la perte de ceux des autres, parce que je voudrais les aimer, mais je ne sais pas qui ils sont. "

"Je tressaille à son usage du mot "humain". Je n'ai jamais aimé cette différenciation. Elle est Vivante et je suis Mort, mais je préfère penser que nous sommes tous deux humains."




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire