Auteur : Justin Gakuto Go
Éditeur : Les Escales
Publié en : 2014
Tristan est un jeune Américain tout juste diplômé lorsqu'il reçoit un curieux courrier d'un prestigieux cabinet d'avocats à Londres, lui demandant de les contacter de toute urgence. Il découvre ainsi qu'au début du siècle, un certain Ashley, jeune homme féru d'escalade, ayant participé à la Grande Guerre et extrêmement fortuné, a vécu une histoire d'amour avec Imogen, qui était la sœur de son arrière grand-mère, Eleanor. Lorsqu'Ashley meurt, il lègue la plus grande partie de sa fortune à Imogen et à tout descendant direct. Sauf qu'Imogen disparait, et que personne ne vient réclamer cet héritage, bloqué pendant 80 ans dans un trust aux conditions très compliquées. Les avocats ont fini par découvrir que la grand-mère de Tristan serait peut-être la fille illégitime et cachée d'Imogen et Ashley, faisant de lui le dernier descendant direct encore vivant. Le seul hic, c'est qu'il n'y a aucune preuve, et que les avocats sont contraints par les clauses du contrat à ne mener aucune enquête, à n'engager personne, à n'en parler à personne. Et pour couronner le tout, il ne reste que 2 mois à peine à Tristan pour recoller les morceaux de ce puzzle familial, car les 80 ans arrivent à leur terme...
C'est donc une course contre la montre que nous propose ici Justin Gakuto Go, pendant laquelle on suit Tristan dans ses recherches sur ses origines et le passé de ses ancêtres. Mais cette trame principale est également un prétexte à d'autres histoire, celle d'un amour impossible, certes, mais également un récit plutôt bien documenté sur la Grande Guerre, et enfin un voyage à travers le monde aux côtés des différents protagonistes, qui va nous mener jusqu'au sommet de l'Everest, où Ashley a trouvé la mort. Les pages se tournent toutes seules, et j'aime cette attente entre deux séances de lecture, qui prouve bien à elle seule que le livre nous captive...
Il s'agit certes d'un premier roman, avec des imperfections, des longueurs, un rythme un peu saccadé, mais que j'ai pourtant trouvé très prometteur. Les récits de la guerre notamment m'ont passionnée, ils sont documentés sans être pédagogiques et on est très facilement transporté à chaque époque, dans chaque lieu, aux côtés d'Imogen, d'Ashley et de Tristan. La fin se tient bien, on s'y attend un peu en se demandant comment l'auteur va nous y amener, et il le fait tout en douceur, chose que j'ai beaucoup appréciée.
Une très belle découverte donc, et un auteur que je vais suivre avec beaucoup d’intérêt.
- Vous m'excuserez, mais vous ne paraissez pas très belliqueux pour un soldat. J'ai toujours imaginé qu'un militaire a des idées arrêtées sur tout.
- Un homme qui réfléchit ne peut nourrir aucune certitude sur rien. Encore moins sur les choses compliquées. Et la guerre est fichtrement compliquée.
Avant d'avoir été au front, Ashley avait souvent songé au destin de ces êtres dont la naissance est désirée, qui sont nourris, lavés et embrassés par des mères aimantes ; éduqués avec soin par des enseignants, soignés par des médecins et caressés par des femmes amoureuses, jusqu'au jour où des hommes qui n'ont aucune raison de les haïr leur arrachent tendon après tendon. C'était absurde, de quelque côté que ce soit.
- Il pue la pisse, non ? Une vraie infection.
- Il y a des odeurs encore pires. Un peu de pisse, ça désinfecte mieux une tranchée qu'une savonnette. Je dis que c'est l'eau de Cologne de la Somme.
- N'empêche, il pue la pisse.
- Un homme qui réfléchit ne peut nourrir aucune certitude sur rien. Encore moins sur les choses compliquées. Et la guerre est fichtrement compliquée.
Avant d'avoir été au front, Ashley avait souvent songé au destin de ces êtres dont la naissance est désirée, qui sont nourris, lavés et embrassés par des mères aimantes ; éduqués avec soin par des enseignants, soignés par des médecins et caressés par des femmes amoureuses, jusqu'au jour où des hommes qui n'ont aucune raison de les haïr leur arrachent tendon après tendon. C'était absurde, de quelque côté que ce soit.
- Il pue la pisse, non ? Une vraie infection.
- Il y a des odeurs encore pires. Un peu de pisse, ça désinfecte mieux une tranchée qu'une savonnette. Je dis que c'est l'eau de Cologne de la Somme.
- N'empêche, il pue la pisse.
Sympa. ^_^
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