vendredi 3 avril 2015

08 - Manderley for ever


Auteur : Tatiana de Rosnay
Éditeurs : Albin Michel / Héloïse d'Ormesson
Publié en : 2015

Ce début d'année, les librairies ont accueilli à la fois la nouvelle traduction du très célèbre Rebecca de Daphné du Maurier, que je viens tout juste de relire avec beaucoup de plaisir, et la biographie de cette auteur, écrite par Tatiana du Rosnay. Je ne suis pas très fan des biographies en temps normal, mais dans ce cas particulier il m'a semblé intéressant d'enchaîner les deux...

Deux mots sur Tatiana du Rosnay dans un premier temps... Écrivaine et journaliste française, nous la connaissons tous pour son best-seller Elle s'appelait Sarah (que je n'ai pas encore lu !). Depuis toujours, Daphné du Maurier est sa romancière préférée, et c'est tout naturellement qu'elle en est venue à s'intéresser plus profondément à la vie de l'auteur et à en écrire la biographie.

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire Manderley for ever, à suivre Tatiana du Rosnay sur les traces de son auteur favorite. On oublie rapidement qu'on est dans une biographie, et on se plonge sans difficultés dans la vie de Daphné, qui, depuis son plus jeune âge, a toujours été différente, en marge de la société dans laquelle elle a grandi. On comprend d'où lui vient son goût de l'écriture, quels événements ont inspiré telle ou telle histoire, ses déboires, ses doutes, jusqu'à la parution de Rebecca, qui a marqué un tournant dans sa vie d'écrivaine. Mais on découvre également la jeune fille, l'adolescente, la femme, la mère, l'épouse, à travers ses amours, ses passions, ses craintes, ses envies. Tout en étant extrêmement bien documenté, cette biographie ne laisse pas de côté les tourments intérieurs de l'auteur. Daphné du Maurier écrivait beaucoup, dans son journal et à ses proches, et il est tout à fait possible de retracer ainsi son état d'esprit au fil des années, ce que parvient très bien à faire Tatiana du Rosnay.

Manderley for ever m'a laissée avec un sentiment de nostalgie vis à vis de Daphné du Maurier, que j'ai découvert et appris à aimer tout au long de ces 400 et quelques pages. Elle m'a donné l'image d'une femme forte, qui a croqué la vie à pleines dents, vivant selon ses envies sans laisser le monde et ses règles prendre le pas sur ce qu'elle était vraiment. Je suis à présent curieuse de découvrir son œuvre, les nombreux romans, biographies et nouvelles qu'elle nous a laissés.


La magie des livres est une drogue, un sortilège, une échappatoire, aussi puissante, aussi envoûtante que le Pays Imaginaire de Peter Pan.

Daphné fait partie de ces écrivains qui préfèrent regarder en arrière, pas de l'avant, qui sont capables de noircir des pages entières sur ce qui fut, un lieu, une trace, mettre des mots sur la fugacité de l'instant, la fragilité du souvenir qu'il faut embouteiller comme un parfum.


Daphné regarde les vagues se briser sur la falaise. Elle ouvre la fenêtre, respire l'air salé de la mer. Cela lui fait du bien, quelques instants. Mais la douleur revient, lancinante. Un romancier qui n'écrit plus est une entité sans vie. Un mort vivant. 




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