mardi 5 avril 2016

11 - L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage

Auteur : Haruki Murakami
Éditeur : Belfond

Haruki Murakami est un auteur que j'apprécie beaucoup, et j'étais particulièrement impatiente de découvrir ce roman, L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage

Tsukuru Tazaki, lors de ses années de lycée, faisait partie d'un groupe de cinq amis. Son seul regret était de ne pas avoir, comme eux, le nom d'une couleur dans son patronyme. Il pensait que cela le rendait plus quelconque, qu'il lui manquait quelque chose. Mais leur entente était si parfaite, si harmonieuse, que ces considérations passaient au second plan. Lorsque Tsukuru a décidé de quitter Nagoya pour étudier dans une université de Tokyo, cette amitié a perduré, et chacun de ses retours dans sa ville natale était une fête. Jusqu'au jour où, sans explication aucune, Bleu lui annonce qu'il n'appartient plus à leur groupe, et demande à Tsukuru de ne plus essayer de les contacter. Profondément blessé, le jeune homme laisse défiler les années, sans parvenir à s'épanouir à Tokyo. Mais il rencontre Sarah, avec qui il a envie de vraiment créer quelque chose, et qui le persuade de retourner sur les traces de son passé, de rencontrer ses anciens amis, et de découvrir enfin la vérité...

Encore une fois, j'ai adoré découvrir ce roman de Haruki Murakami. Je n'ai pas souvenir d'avoir été un jour déçue par cet auteur. Lorsque je lis l'une de ses œuvres, je suis dans ce que j'appelle de la littérature contemplative. J'ai l'impression que le temps s'arrête, et je me surprends à faire attention à tout ce qui m'entoure, comme si cette lecture décuplait mes sens, ou me rendait plus consciente de la vie. Car c'est l'impression que ces personnages donnent à chaque fois, d'être conscients de la vie qui les entoure, et de trouver un sens au moindre geste, au moindre son... On retrouve beaucoup de traits communs avec les précédentes œuvres de l'auteur, comme l'importance donnée à la musique ou à la philosophie, par exemple... Le rythme est lent, mais j'aime savourer ces histoires dépaysantes qui m'ouvrent à chaque fois une fenêtre nouvelle sur ce pays du soleil levant qui me fascine tant... Je pourrais juste émettre un regret, car j'ai trouvé dans ce roman moins de magie, de fantastique que dans les autres titres de Murakami que j'ai eu l'occasion de découvrir. Mais l'histoire n'en est pas moins prenante, et on se prend à chercher désespérément la vérité, à savoir enfin ce qui a bien pu se passer parmi ces cinq amis qui puisse bouleverser ainsi une telle harmonie.

Pour la première fois dans mon histoire d'amour avec les livres, j'ai osé découvrir une œuvre en audiolivre. J'ai choisi cet ouvrage, car je sais que pour se lancer dans la lecture d'un Murakami, il faut avoir l'esprit disponible. Ce n'était pas mon cas, et la fatigue aidant, j'ai choisi l'option de facilité. J'ai bien aimé l'expérience, même si, forcément, le point de vue de l'orateur annihile mon imagination... Mais il faut bien admettre le côté pratique de la chose, on peut ainsi "lire" en conduisant, dans l'obscurité de la chambre le soir, en cuisinant... et assouvir ainsi l'urgence que l'on éprouve de savoir la suite :) Mais restons sincères, les audiolivres n'arriveront jamais à la cheville du livre papier pour moi.



À considérer l'ensemble de leur vie, on pouvait affirmer que ces cinq amis avaient bien plus de points communs que de différences.
Pourtant, le hasard faisait que Tsukuru Tazaki se distinguait légèrement sur un point : son patronyme ne comportait pas de couleur. Les deux garçons s'appelaient Akamatsu - pin rouge -, Ômi - mer bleue -, et les deux filles, respectivement Shirane - racine blanche - et Kurono - champ noir. Mais le nom de "Tazaki" n'avait strictement aucun rapport avec une couleur. D’emblée, Tsukuru avait éprouvé a cet égard une curieuse sensation de mise a l'index. Bien entendu, que le nom d'une personne contienne une couleur ou non ne disait rien de son caractère. Tsukuru le savait bien. Néanmoins, il regrettait qu'il en soit ainsi pour lui. Et, à son propre étonnement, il était plutôt blessé. D'autant que les autres, naturellement, s’étaient mis a s'appeler par leur couleur. Rouge. Bleu. Blanche. Noire. Lui seul demeurait simplement "Tsukuru". Combien de fois avait-il sérieusement pensé que ç’aurait été bien mieux si son patronyme avait eu une couleur ! Alors, tout aurait été parfait. 

  

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