mercredi 18 mai 2016

13 - Gagner la guerre

Auteur : Jean-Philippe Jaworski
Éditeur : Folio

Ça y est, après un bon mois je viens enfin de terminer Gagner la guerre. On me l'avait mis dans les mains en me disant que ce livre était génial, et je me suis empressée de m'y plonger. 

Dans un monde fortement inspiré de la Renaissance Italienne et de l'Antiquité Romaine, additionné de magie et d'elfes, nous suivons les aventures de Benvenuto Gesufal, membre de la guilde des Chuchoteurs placé sous les ordres du Podestat de la République : Leonide Ducatore. Personnage haut en couleurs, assassin émérite, maître espion, Benvenuto va pourtant être l'instrument des manigances de son patron, et sera ainsi balloté au travers d'intrigues politiques qui le placeront sans cesse sur la corde raide...

Il m'a fallu un peu de temps pour rentrer dans l'histoire, puisque j'ai été profondément déstabilisée au premier abord par des intrigues politiques dont je ne comprenais pas grand chose... Mais comme on m'a dit "lis ce livre, il est génial", j'ai persévéré un peu, et je suis rapidement tombée dans l'effet totalement inverse, je n'arrivais plus à me sortir cette histoire de la tête... C'est un pavé, plein d'aventures et de rebondissements, mais qu'on prend quand même le temps de savourer car l'univers créé par Jean-Philippe Jaworsky est tellement riche, aussi bien sur le plan politique que sur la psychologie des personnages, qu'on ne peut pas juste s'y attarder en passant. L'écriture est juste sublime, un langage à la fois recherché et très édulcoré, totalement à l'image du narrateur, Benvenuto. Et l'intrigue tient du pur génie.

J'avoue que j'ai un pincement au cœur à refermer définitivement cet ouvrage qui m'a tenue en haleine si longtemps... Gros coup de cœur !


Je suis allergique aux enterrements. Ça peut sembler bizarre, compte tenu de mon fonds de commerce, mais c’est ainsi. J’ai mes raisons. Tuer et inhumer, c’est deux activités très différentes. Buter un quidam, pour un affranchi, c’est gratifiant. Ça demande un minimum de cœur au ventre, ça nécessite un vrai sens du contact, c’est un peu sale, c’est rapide, c’est payant : bref, c’est une réelle expérience humaine, directe et sans complications. Enterrer le même quidam, par contre, quelle corvée ! C’est codifié, grégaire, faux cul, interminable. Ça sublime toutes les vicissitudes du banquet de mariage, en noir et sans le pince-fesse. La douleur sincère de quelques naïfs copule d’obscène manière avec les larmes obligées du plus grand nombre.

Chez les gens de qualité, faire assaut de charme est une seconde nature. C’est un divertissement, comme l’escrime, la guerre et la politique. Personne n’est dupe : on s’entraîne à croiser le fer, à toucher et à prendre… On s’engage à mots couverts et à sentiments mouchetés, on soigne la manière sans chercher à conclure, tout le plaisir réside dans la manœuvre et dans le mot d’esprit. Du moins, tant qu’on garde la maîtrise du jeu. 

Je sers l’État, ce qui implique que je dois parfois lui sacrifier certaines valeurs. Mais c’est parce que la République est portée par des êtres tels que moi que les personnes de qualité comme vous peuvent se permettre le luxe d’une moralité sans faille. 
  

1 commentaire:

  1. ne pas oublier de lire les 2 recueils de nouvelles, le premier est Juana Vera mais de qualités inégales. le second se nomme le Sentiment du Fer est elles sont toutes excellentes ! Se passent dans l'univers de GLG. Bonne lecture !

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