jeudi 13 février 2014

07 - Les larmes de Pancrace

Auteur : Jean-Denis Bruet-Ferreol alias Mallock
Éditeur : Fleuve Noir
Publié en : 2014

Un nouveau concours sur Babelio m'a donné l'occasion de recevoir gracieusement cet ouvrage, que je me suis empressée de lire en vue d'une rencontre organisée avec l'auteur le 26 février, dans les locaux d'Univers Poche (je peux déjà vous dire que j'ai hâte d'y être). Merci donc aux éditions Fleuve Noir pour cette découverte et ma prochaine rencontre avec un auteur que je n'avais encore jamais eu l'occasion de lire : Mallock. Notons que l'auteur a choisi comme pseudonyme le nom de son personnage principal...

Nous avons un domaine viticole réputé, appartenant à parts égales aux familles Corneille et de Renom. Nous avons une victime : Jean de Renom. Nous avons un coupable tout trouvé, Camille, sa femme, fille de la députée candidate aux présidentielles Sophie Corneille. Et nous avons une malédiction lancée par le dernier des Templiers, Gil Gaelian du Gar, à l'encontre de Pancrace d'Armuth, ancêtre des de Renom, au XIVe siècle. Le tout nous offre une histoire bien ficelée, vécue au présent et au passé, qui nous ouvre petit à petit les portes de cette énigme séculaire que le commissaire Amédée Mallock s'évertue à démêler.

J'ai beaucoup aimé ce thriller de Mallock. Ce qui m'a plu ? Le cadre déjà, dans la région bordelaise, sur fond de canicule et de vin. L'auteur est un connaisseur, et n'hésite pas à partir dans des descriptions et explications sur la viticulture que j'ai trouvées passionnantes. Le commissaire Mallock ensuite, un personnage on ne peut plus sympathique, un peu devin sur les bords, et tellement humain et naturel. Son équipe de choc bien entendu, car l'un ne va pas sans l'autre. L'intrigue, pour continuer, avec ce parallèle entre le crime actuel et l'origine de la malédiction, un petit aperçu des guerres du XIVe siècle, les Templiers et leur trésor, la peste, la religion... L'écriture également, car loin d'être cantonnée aux classiques crime-indices-déductions-coupable des polars habituels, Mallock (l'auteur) n'hésite pas à faire, au milieu d'un langage majoritairement haut en couleurs, de petites embardées poétiques qui ajoutent un peu de beauté à ce monde brutal et sans pitié qu'il nous décrit. Et puis enfin la clé de l'histoire, car tout ce qui est autant tiré par les cheveux m'amuse au plus haut point !

Une belle lecture donc, et je me pencherai très volontiers sur les précédentes enquêtes d'Amédée Mallock (et sur les suivantes bien entendu).


Il y avait de la folie chez Sophie. Sans doute comme chez tous les gens qui, de la vie, veulent autant, toujours plus. Plus de puissance qu'ils ne peuvent en utiliser, plus d'amis qu'ils ne peuvent étreindre ou de piscines qu'ils ne peuvent traverser. Est-on normal lorsqu'on veut être oligarque ou président ? S'exposer à la haine quotidienne et à l'envie de tous ? 

Parfois Amédée se surprenait à expliquer les choses aux choses. Il murmurait des confidences aux objets. Une forme de superstition métaphysique, de respect pour ces êtres inanimés qui le servaient sans jamais se plaindre. Peut-être aussi souhait-il obtenir leur clémence ou leur pardon pour le mépris dans lequel ils étaient tenus par la plupart des hommes, la plupart du temps. Il était bizarre, Amédée, toujours prêt à s'engueuler avec quelqu'un et à faire copain-copain avec un cendrier abandonné sur une table de café !

Un ange et deux nuages passèrent dehors en jetant un regard curieux à l'intérieur. Ils repartirent en se racontant des histoires d'orage.

 
   

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