vendredi 20 septembre 2013

45 - La chute du British Museum

Auteur : David Lodge
Éditeur : Rivages
Publié en : 1993

Adam est déjà père de 3 enfants, et depuis ce matin peut-être de 4. Sa femme Barbara a des nausées. Le problème, c'est qu'étant catholiques pratiquants, ils se doivent de respecter les lois de l’Église concernant la natalité, et ne peuvent ainsi pas utiliser de contraception artificielle. Mais Barbara continue de tomber enceinte, encore et encore, et Adam n'a pas les moyens d'avoir une famille aussi nombreuse. C'est donc plein d'angoisses qu'il se rend comme tous les jours au British Museum afin travailler sur sa thèse, mais la journée va être bien mouvementée... 

Sous ses airs de roman comique, La chute du British Museum traite de sujets de fond comme l'influence de la religion sur la famille. Il est vrai que de nos jours, on a beaucoup de mal à s'imaginer respecter ce genre de contraintes, mais n'oublions pas qu'il n'y a pas si longtemps, l’Église avait force de loi pour de nombreux pratiquants. La religion et le sexe sont donc deux grands sujets traités par David Lodge, à tel point qu'il en vient à comparer la Salle de Lecture du British Museum à un utérus. Ce roman raconte les péripéties d'Adam sur une seule journée. Les événements s'enchaînent et sont de plus en plus rocambolesques et abracadabrants, jusqu'au "grand final".

Le comique de situation ici ne m'a pas du tout touchée. Je n'ai pas ri, ni même souri, à aucun moment de cette histoire sans queue ni tête, et qui pourtant était prometteuse. Je me suis même ennuyée et j'étais bien contente de refermer ce livre après un épilogue des plus indigestes. Enfin bref, j'ai été très déçue...


"- C'est une forme spéciale de névrose du chercheur, dit Camel. Il n'est plus capable de faire la distinction entre la vie et la littérature.
- Oh si, je peux, dit Adam. Dans la littérature, on fait surtout l'amour et on fait peu d'enfants. Dans la vie, c'est l'inverse."
"Est-ce que tu te rends compte que le taux de natalité indique qu'il y aura une prédominance de catholiques parmi les Anglais dans trois ou quatre générations ? C'est cela que tu veux ?"

 

mercredi 4 septembre 2013

44 - Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates

Auteurs : Mary Ann Shaffer & Annie Barrows
Éditeur : NiL Éditions 
Publié en : 2009

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates... Le titre seul a suffi à capter mon attention. Alors quand j'ai vu quel succès cet ouvrage a rencontré et les très nombreuses critiques plus que positives des lecteurs, je n'ai pas hésité une seconde à me lancer, à mon tour, dans sa découverte.

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates est un club de lecture créé totalement par hasard par des habitants de l'île de Guernesey, afin d'échapper à la répression nazie. Au départ, ce n'était qu'un prétexte, mais peu à peu, ses membres, qui pour la plupart n'avaient jamais ouvert un livre, se sont pris au jeu et ont usé de ce rassemblement comme distraction pour échapper aux cruels moments qu'ils ont vécu sous l'Occupation allemande. Peu après la guerre, alors que chacun essaie de retrouver un semblant de vie normale à Londres, Juliet, une écrivaine à succès en quête d'inspiration, va être amenée à correspondre avec les membres de ce club. Et c'est à travers ces nombreuses lettres que nous découvrirons un panel de sujets bien divers et prenants, tels que la vie des habitants de Guernesey sous l'Occupation, l'exil de leurs enfants, le rationnement, leurs relations avec les soldats allemands... Mais également leur vie à chacun, avec plusieurs anecdotes plus ou moins drôles et littéraires, attendrissantes dans tous les cas...

Les lettres se suivent et ne se ressemblent pas, et le lecteur se prend facilement à réfléchir, à rire, à s'émouvoir... Car ces bribes de vie qui nous sont offertes sont un témoignage de ce que les habitants de Guernesey ont subi pendant l'Occupation, une question que je n'avais songé à me poser... Alors oui, le sujet est grave, mais les différentes anecdotes nous montrant le quotidien de ces braves gens rendent cette lecture légère et drôle, et cet ouvrage de Mary Ann Shaffer n'en est que plus facile à apprécier. Une très belle lecture, que je recommande sans modération.

"Quand mon fils Ian est mort aux côtés de son père, à El-Alamein, les gens qui me présentaient leurs condoléances ajoutaient souvent : "La vie continue", pour me réconforter. Quelle bêtise, me disais-je. Bien sûr que non elle ne continue pas. C'est la mort qui continue. Ian est mort et il sera encore mort demain, l'année prochaine, à jamais. La mort est sans fin. Mais peut-être y aura-t-il une fin à la tristesse."

"Je n'ai jamais rencontré d'homme ne serait-ce qu'à moitié aussi sincère qu'un chien. Traitez dignement un chien, et il se montrera digne de vous, vous tiendra compagnie, sera un ami dévoué, et ne vous posera jamais de questions. Les chats sont différents, mais je ne leur en tiens pas rigueur."

"Lire de bons livres vous empêche d'apprécier les mauvais.
"

 

dimanche 1 septembre 2013

43 - Juste avant le bonheur

Auteur : Agnès Ledig
Éditeur : Albin Michel
Publié en : 2013


Ce roman d'Agnès Ledig a eu beaucoup de succès et m'a été fortement recommandé par mon entourage littéraire. C'est donc en sachant que l'histoire n'est pas forcément gaie et qu'elle déborde d'émotions que je me suis lancée dans Juste avant le bonheur.

Julie a 20 ans, un enfant de 3 ans et un boulot de caissière qui lui bouffe son énergie et son moral. Paul est un homme âgé, aisé, célibataire pour la première fois depuis plus de 30 ans, qui essaie de donner enfin un sens à sa vie, de regarder vers l'avant au lieu de rester fixé sur le passé. Lorsque Paul passe à la caisse tenue par Julie, quelque chose se passe, un je-ne-sais-quoi initié par le destin, qui va lier ces deux âmes pour le reste de leur vie. C'est ainsi que Paul emmène Julie et son fils en vacances en Bretagne, accompagnés de Jérôme, son propre fils, médecin, dont la femme s'est suicidée il y a 3 mois, et qui n'arrive plus lui-même à vivre... 

Mes mouchoirs sont restés dans leur boîte, mais je dois avouer que ce livre est un condensé d'émotions en tous genres, qui nous assaillent du début à la fin. La colère, la tristesse, l'amour, la détresse, la joie... Mais l'émotion la plus présente est bel et bien l'espoir. Car cette histoire ne nous raconte pas seulement la vie de personnes meurtries par la destinée, mais plutôt de personnes qui cherchent à avancer, à aller de l'avant, malgré toutes les épreuves qu'elles ont dû et qu'elles doivent encore affronter. 

Au final, un livre qui fait certes pleurer à l'intérieur, mais qui fait du bien également, car cette belle histoire nous rappelle la valeur de la vie et le plaisir de vivre chaque instant intensément, en appréciant chaque petite chose de notre quotidien pour en faire une vie pleine et heureuse.


"Parfois, dans la vie, on a le sentiment de croiser des gens du même univers que nous…Des extra-humains, différents des autres, qui vivent sur la même longueur d'onde, ou dans la même illusion." 

"Ce n'est pas de géographie dont il est question dans ce voyage. Plutôt des profondeurs humaines et de ses forêts impénétrables."

"- Ce n'est pas la vie qui est belle, c'est nous qui la voyons belle ou moins belle. Ne cherchez pas à vouloir atteindre un bonheur parfait, mais contentez-vous des petites choses de la vie, qui, mises bout à bout, permettent de tenir la distance."