Auteur : Haruki Murakami
Éditeur : 10/18
Écrit en : 1987
Me voici replongée pour quelques jours dans le doux rêve que représente la littérature "murakamienne". Car encore une fois, c'est un monde calme et poétique qui s'ouvre à nous dans cette Ballade de l'impossible, même si je n'y ai pas retrouvé la fantaisie fantastique que je pensais commune à toutes les œuvres du Grand Maître.
Nous suivons l'histoire de Watanabe, du lycée jusqu'à l'âge adulte. Adolescent, son meilleur ami était Kizuki, un jeune homme adorable, ouvert, qui savait se faire aimer. Watanabe appréciait beaucoup les moments passés avec Kizuki et sa petite amie, Naoko. Jusqu'au jour où Kizuki est mort. Watanabe et Naoko se sont alors perdus de vue, puis retrouvés quelques années plus tard à Tokyo, par hasard. Ils ont vécu chacun à leur manière la perte de cet être cher, et c'est avec cette ombre dans les yeux qu'ils vont devenir amis, amoureux puis finalement coucher ensemble. Mais au lieu d'être le début de quelque chose, cet acte n'a pour conséquence que leur séparation, car Naoko est fragile et a été très profondément touchée par la perte de Kizumi. Elle s'enfuit donc afin de trouver la paix et la guérison dans une maison pour les gens "comme elle", loin de tout et loin du monde, où elle pourra petit à petit se reconstruire. A Tokyo, Watanabe se lie d'amitié avec une étrange jeune fille, Midori, d'apparence gaie et extravertie, mais qui vit et exprime à sa manière ses propres douleurs...
Le sujet peut paraître banal et souvent traité en littérature. Mais ce que Murakami nous offre ici, c'est bien plus qu'une simple histoire. C'est la vision sans tabous de l'adolescence à fleur de peau, de la douleur face à la perte d'un être cher... C'est la vision de personnes qui cherchent à comprendre le monde et à se comprendre elles-mêmes... C'est la vision de la reconstruction de soi face à la vie et aux malheurs qu'on peut être amenés à surmonter. Le tout dans un style si poétique, si magnifique, que l'on croirait flotter au travers de cette histoire et de ses personnages. On vit ce qu'ils vivent, comme si on y était, mais de manière détachée. C'est une impression difficile à expliquer, que j'avais déjà eue en lisant d'autres livres de Murakami, mais qui m'a beaucoup plus marquée ici, dans La ballade de l'impossible. Jusqu'à présent il y avait toujours une touche de fantastique dans les ouvrages que j'ai lus de cet auteur, qu'on ne retrouve pas ici, mais cela ne fait en rien défaut à la qualité de cette histoire. Comme toujours, Haruki Murakami m'a ravie.
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