vendredi 23 août 2013

39 - Les évaporés

Auteur : Thomas B. Reverdy
Éditeur : Flammarion
Publié en : 2013

C'est un nouveau Masse Critique qui m'a permis de découvrir cet auteur, dont je n'avais jamais entendu parler, et son dernier titre, Les évaporés. Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Flammarion et Babelio, car encore une fois, c'est une très belle découverte que je fais grâce à ces partenariats.

Il est évident que les mœurs japonaises sont très différentes des nôtres, et que des incompréhensions découlent forcément de ces différences. L'une de ces particularités du pays du Soleil Levant, c'est que tout adulte a le droit de disparaître, personne ne le recherchera. On dit qu'il s'est évaporé, tout simplement. La police ne fait rien car une disparition n'est pas un crime. La famille ne fait rien car elle est déshonorée. Ainsi, lorsque Kaze décide de s'évaporer, personne au Japon ne partira à sa recherche. C'est pourquoi sa fille, Yukiko, quitte son pays d'adoption, les États-Unis, et revient dans son pays de naissance afin de faire ce que personne au Japon ne fera jamais : retrouver son père. Elle entraîne dans sa quête Richard B., détective américain avec qui elle a vécu une histoire d'amour. Yukiko et Richard vont donc enquêter au Japon, remonter les pistes qui les mèneront à Kaze et aux raisons qui l'ont poussé à disparaître...

Au travers de cette écriture magnifique, de cette enquête, de cette histoire d'amour, c'est un Japon meurtri, un Japon de misère et de pauvreté, que nous présente Thomas B. Reverdy. Un Japon qui a subit les tremblements de terre, Fukushima, la domination des Yakuzas. Un Japon intransigeant et cruel pour ceux qui essaient de se reconstruire à partir de rien. Loin d'être une enquête palpitante, les recherches que mènent Yukiko et Richard sont plutôt une fenêtre ouverte sur ce Japon d'aujourd'hui, nu, tel qu'il est... Ce pays pourtant magnifique et qui nous fait tellement rêver.

Un roman, qui est loin d'être joyeux, certes, mais qui est très agréable à lire, et surtout qui témoigne de la souffrance de cette société japonaise suite aux tragiques événements que nous lui connaissons.


"Le passé est éternel, c'est le présent qui passe, le présent qui fuit et qui s'efface."

"Quand on n'est pas doué pour le bonheur, quand on ne sait pas retenir les belles choses, il vaudrait mieux s'abstenir de les fréquenter, parce que ça de termine souvent mal."

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