mardi 27 août 2013

40 - La poupée

Auteur : Daphné du Maurier
Éditeur : Albin Michel
Publié en : 2013

J'ai découvert et adoré Daphné du Maurier au travers de son célèbre Rebecca, que j'ai lu très jeune. Ce sont ici les prémices de son talent qui nous sont proposés avec ce recueil de nouvelles inédites et oubliées, écrites à l'aube de sa carrière, alors qu'elle avait à peine 20 ans...

Ces quelques nouvelles, retrouvées des années après la publication des grands succès de Daphné du Maurier, nous montrent déjà le génie en herbe qu'était la jeune femme lorsqu'elle les a écrites. On retrouve dès les premières lignes et dans la plupart de ces courtes histoires cette même sensation de malaise, cette atmosphère en suspens, ce sentiment que derrière ce qui n'est pas écrit se cache quelque non dit maléfique, tapi dans l'ombre. Les autres nouvelles sont certes plus sages, mais intéressantes sur le plan humain. On peut dire que l'auteur savait déjà, si jeune, comment faire surgir de ses personnages les travers de l'âme humaine, ses vices, ses rêves brisés et ses désillusions. L'écriture en elle-même est très agréable, frisant parfois la poésie en jouant avec les mots et les métaphores pour rendre compte de la manière la plus belle qui soit de la médiocrité humaine qu'elle nous relate.

Ces nouvelles ne sont pourtant pas toutes du même niveau selon moi, et j'ai trouvé que certaines d'entre elles ne méritaient pas réellement leur place dans ce recueil. Elles font cependant partie d'un tout très agréable, qui se lit facilement, et qui montre bien quel écrivain de génie allait bientôt devenir Daphné du Maurier.


"Elle pria pour que la naissance du jour ne soit pas paisible, comme l’était l’aube d’habitude, mais sauvage ; pour que le soleil brûle les champs et que le vent balaye la mer aux franges d’écume, semant la destruction."

"Alors c’était ça l’âge adulte : un tissu sordide de relations intimes, aussi complexes qu’ignobles. Rien de charmant ni de romantique."

"Tu fais tellement partie de moi que rester seule me laisse muette, sans paroles, sans yeux. Comme un arbre aux branches coupées, comme quelqu’un sans mains. La vie ne vaut rien si je ne peux pas tout en partager avec toi – la beauté, la laideur, la douleur. Il ne doit y avoir aucune ombre entre nous, aucun recoin muet dans nos cœurs."
  
 

2 commentaires:

  1. Je l'avais mis de côté. Il faudra que je le lise !

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    1. Oui il est sympa, et comme ce sont de courtes nouvelles, tu peux en lire une de temps en temps :)

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