lundi 3 novembre 2014

42 - Misery

Auteur : Stephen King
Éditeur : J'ai Lu
Publié en : 1994 (écrit en 1990)

Cela fait bien longtemps que je me dis que ce serait bien de me plonger dans l’œuvre de Stephen King. Mais une liste de livres à lire qui n'en finit pas de déborder a maintes et maintes fois repoussé ce projet. Heureusement, mon club de lecture CaroLire a mis 2 titres de l'auteur en tête de liste pour la fin de l'année, Misery et Docteur Sleep. J'ai commencé par Misery, certainement par souci chronologique...

Annie Wilkes est une ancienne infirmière au passé trouble et sanglant, complètement maniaco-dépressive, et fan de la série de romans Misery Chastain. L'auteur de ces romans, Paul Sheldon, est victime d'un grave accident de la route, et se réveille douloureusement, les jambes en miettes, dans une chambre de la maison d'Annie, qui l'a bien sûr reconnu, soigné et drogué au Novril...
Mais Annie Wilkes est justement en train de lire le dernier opus des aventures de Misery, et ne sait pas encore que l'auteur, las de ce personnage et de ces histoires populaires qu'il assimile à de l'argent facile et de la mauvaise littérature, a fait mourir la protagoniste de ses romans, espérant ainsi pouvoir enfin se consacrer à des histoires plus sérieuses, qui mettront enfin son génie en lumière...
Reste à savoir à quel point la mort de son héroïne va contrarier Annie...

Je viens juste de terminer Misery, et j'en tremble encore. J'ai pourtant eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire au début, je n'arrivais pas à éprouver ni sympathie ni empathie pour Paul, ni dégoût pour Annie... Et bien je peux vous dire que ça a vite changé ! Annie Wilkes est un personnage fascinant, complexe. Elle est totalement imprévisible et pour moi c'est elle qui tient tout le roman du début à la fin, qui garde notre intérêt intact. Tout comme Paul Sheldon, on craint chacune de ses réactions, et lorsqu'il projette quelque chose, on ne peut s'empêcher d'imaginer ce que l'esprit complètement tordu d'Annie va bien pouvoir inventer pour le punir. Et tout comme Paul Sheldon, on bascule vite dans l'horreur et le malsain. Je pense notamment à la fameuse scène de la hache, ou encore à la bougie du gâteau d'anniversaire (j'en ai encore des frissons brrrrr).

Stephen King n'utilise aucun artifice surnaturel dans Misery, mais le résultat est au rendez-vous, car l'auteur maîtrise à la perfection son récit, nous amenant crescendo jusqu'au grand final tant attendu, aussi horrible et dérangé qu'on aurait pu l'espérer, et tellement jouissif !

J'ajoute qu'en tant que membre de la grande famille Édition, je ne pouvais pas rester insensible au Retour de Misery, qu'Annie l'oblige à écrire afin de ressusciter son idole. Avoir deux romans en un, qui se "parlent" tout au long de l'ouvrage, c'est une cerise sur le gâteau que j'ai pu savourer à sa juste valeur (même si on est bien d'accord que les romans à l'eau-de-rose et complètement tordus comme les aventures de Misery Chastain ne sont pas du tout ma tasse de thé, hein ? xD).

Voilà, je finirais en disant qu'à mon avis, le nom d'Annie Wilkes (brrrr) me fera frissonner encore bien longtemps après avoir refermé ce livre...


Fous un écrivain à poil, fais le tour de ses cicatrices, et il te racontera en détails l'histoire de la plus petite d'entre elles. Les grandes sont à l'origine de tes romans, pas l'amnésie. C'est tout à fait utile d'avoir un peu de talent pour devenir écrivain, mais la seule chose qui soit absolument indispensable, c'est la capacité de se souvenir de la moindre cicatrice.

Tenez, Scott Fitzgerald, Ernest Hemingway, et cet espèce de bouseux du Mississippi, Faulkner, un truc comme ça ; eh bien, ces types ont beau avoir gagné le prix Pulitzer ou le prix Machin, c'étaient rien que des voyous, des biscornouilles d'ivrognes.


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