vendredi 30 décembre 2016

36 - Soleil levant

Auteur : Michael Crichton
Éditeur : Pocket

À Los Angeles, une jeune femme se fait assassiner dans la tour Nakamoto lors d'une soirée réunissant le gratin de la scène politique et quelques stars du show-business. L'agent de liaison en poste cette nuit-là se voit confier la délicate mission de résoudre ce crime de la manière la plus discrète possible, tout en ménageant les susceptibilités nippones vis à vis des États-Unis. Il aura besoin de toute l'aide que pourra lui apporter un confrère spécialiste du Japon... Ce crime n'est que le point de départ de l'intrigue, mais le cœur de l'histoire est cette guerre économique que le Japon et les États-Unis mènent. Ou plutôt que le Japon mène envers des États-Unis qui ont tendance à se laisser faire. 

J'ai beaucoup apprécié cette lecture, même si je ne m'attendais pas du tout à ce genre de développements. La confrontation de deux cultures si différentes est très bien expliquée. Pour les Japonais, les affaires s'apparentent à une guerre qu'il faut gagner à tout prix, et dans laquelle leur honneur est en jeu. Toutes leurs décisions découlent de ce fait, et sans l'aide de John Connor, qui connait par cœur leur manière de penser, le lieutenant Smith aurait eu bien du mal à démêler toute cette histoire, au final plus politique que criminelle.

Le duo de protagonistes fonctionne très bien, même si j'aurais apprécié en savoir un peu plus sur le mystérieux Connor et son passé au pays du Soleil Levant. Le parti pris de l'auteur concernant la main-mise du Japon sur les États-Unis est originale et pousse à la réflexion, mais je préfère ne pas trop donner foi à ses idées et garder mon âme d'enfant et mes yeux émerveillés envers ce peuple à la culture si surprenante...

vendredi 16 décembre 2016

35 - L'Œuf de dragon

Auteur : Georges R. R. Martin
Éditeur : J'ai Lu

Grâce à Babelio et aux éditions J'ai Lu, j'ai eu la chance de gagner au dernier Masse Critique ce préquelle du Trône de fer, L’Œuf de dragon. Un grand merci !

Je suis une grande fan du Trône de fer, aussi bien de la série télévisée que de la série littéraire (et j'attends le dernier tome avec impatience !!!). Et c'est avec beaucoup d'excitation que je me suis lancée dans la lecture de cette nouvelle mettant en scène un chevalier errant, Dunk, et son écuyer qui n'est autre qu'Aegon Targaryen, alias l'Œuf, alors âgé d'une douzaine d'années. Au hasard des chemins, nos deux protagonistes vont se retrouver au milieu d'un mariage accompagné de joutes de chevaliers, le prix de la victoire n'étant rien d'autre qu'un authentique œuf de dragon. Mais (comme souvent avec les mariages dans Le Trône de fer), les festivités vont tourner au vinaigre et nos deux personnages vont se retrouver au cœur d'un vaste complot politique sur fond de trahison.

Sur le papier, cette nouvelle a tout pour plaire. Je dis bien sur le papier, car personnellement j'ai été déçue. Peut-être attendais-je trop de ce préquelle, mais j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire, à m'attacher aux personnages (toujours trop nombreux !). J'ai trouvé ça plutôt lent, il y a beaucoup de parlotte et peu d'action au final. Ça se lit, mais péniblement, et c'est bien dommage...

Je suis tout de même contente de cette lecture, simplement pour ce petit voyage dans cet univers que j'aime tant, et je ne décourage personne de la lire car beaucoup ont adoré. Comme on dit, il en faut pour tous les goûts !

vendredi 25 novembre 2016

34 - Les Visages de Dieu

Auteur : Mallock
Éditeur : Pocket

J'ai découvert le commissaire Amédée Mallock dans Les Larmes de Pancrace, une histoire que j'avais adorée et dévorée en me promettant de parcourir les aventures précédentes. On remonte donc le temps et me voici plongée dans la toute première aventure de cet ours au cœur tendre, usant d'opium pour synthétiser les indices récoltés au cours de ses enquête sous forme de rêves prémonitoires, plongé cette fois dans une affaire de serial killer au cœur de Paris.

Les visages de Dieu est le premier tome des Chroniques barbares, et de la barbarie on en a à revendre ici. Le Maquilleur, c'est ainsi que les flics ont surnommé ce tueur en série, qui s'amuse à maquiller ses victimes après les avoir droguées et leur avoir fait subir les pires tortures possibles. Le commissaire en charge de l'enquête patine, et c'est donc le très célèbre et redouté "Mallock-le-sorcier" qui va reprendre l'enquête, aidé de son équipe de choc et de ses précieuses visions.

Quel plaisir de retrouver ce cher Mallock, un personnage à la fois ours et caramel, au caractère bien trempé, qui a vu les pires horreurs possibles au cours de sa vie, mais qui ne reste vraiment marqué que par l'une d'elles : la mort de son fils. Et il y repensera souvent au cours de cette histoire, le Maquilleur ayant choisi parmi ses cibles une fillette et un bébé. Et il faut avoir le cœur bien accroché lorsqu'on découvre les nombreuses tortures que ces victimes ont subies, de l'amputation à l'empalement... et j'en passe. 

Donc oui il y a beaucoup d'horreurs dans ce livre, mais nous ne sommes pas ici dans ces histoires qui ne proposent qu'une surenchère d'images sanglantes et morbides pour attirer le public sans intrigue pertinente. Car nous sommes dans un Mallock, auteur éponyme de son héros. Et dans un Mallock, l'attrait se fait tout d'abord par une écriture vraiment belle, qu'on prend plaisir à lire. Loin d'être un simple roman de gare, un Mallock, c'est de la littérature. Ensuite il y a l'intrigue, dans un Mallock, elle est complexe, très bien ficelée, et pleine de suspense et de surprises. Et enfin il y a les personnages, notre cher commissaire bien évidemment, tellement attachant, mais également son équipe, son entourage, les rôles secondaires... Tous sont crédibles, bien définis, on s'y attache ou on les déteste, bref, quand on lit un Mallock, on vit l'histoire à fond. 

Avec tout ça, moi, les Mallock, j'en suis fan !

Et puisque j'ai eu la chance, grâce à Babelio, de rencontrer l'auteur et d'avoir un autographe dans mon exemplaire des Larmes de Pancrace, pour le plaisir je vous le remets ici !

vendredi 18 novembre 2016

33 - La-Belle-est-venue

Auteur : Jacques Sadoul
Éditeur : J'ai Lu

La-Belle-est-venue est ma troisième incursion dans l’œuvre de Jacques Sadoul, après La mort du héros et Le ballet des sorcières, que j'avais beaucoup aimés. Nous sommes ici dans un genre très différent, mêlant questions métaphysiques, Égypte antique et fantastique. Et je me suis régalée.

Julien, la trentaine, chasseur de papillons, un peu sportif et amateur de femmes, est victime d'une crise cardiaque. À l'hôpital, son cœur s'arrête, et pendant quelques minutes, Julien est mort. Son corps en tous cas, car son esprit libéré survole la scène, en note tous les détails, avant de se retrouver dans un long tunnel puis face à un être de lumière débordant d'amour. Mais son heure n'est pas venue, et Julien doit réintégrer son corps, conscient d'avoir vécu quelque chose de très particulier, que dans le jargon on appelle NDE, Near Death Experience. À son réveil, son médecin l'oriente vers un psychiatre qui mène des recherches sur ce sujet, et qui lui propose, grâce à des séances d'hypnose et de relaxation, de revivre cette expérience. Mais au lieu de retrouver l'être de lumière, ce sont ses vies antérieures que Julien découvre à chaque séance, notamment celle de Gaëtan Duvernois, sa précédente incarnation, et celle de Méritré, une jeune Égyptienne ayant vécu au temps de Néfertiti, dont elle était une très proche amie...

J'ai tout simplement adoré cette histoire qui mêle habilement les récits de Julien et de Méritré, à la découverte des secrets de l'Égypte Antique et de la belle Néfertiti, dont on sait si peu de choses. Le récit est à deux voix, le style également, puisqu'on passe aisément d'un style moderne, rythmé, drôle lorsqu'on suit Julien à un style beaucoup plus littéraire, posé et poétique lorsqu'on en vient à Méritré. Comme dans Le ballet des sorcières, j'ai été ravie de découvrir un roman extrêmement bien documenté, et encore plus ici puisque l'Égypte Antique m'a passionnée pendant bien longtemps (depuis ma découverte du Dieu Fleuve, de Wilbur Smith, loin d'être une référence historique mais que j'ai lu et relu de nombreuses fois avec avidité). Mais on est loin du roman historique classique, et l'originalité de l'intrigue passe par le fait que l'histoire se construit autour de ces expériences sous hypnose avant de prendre vie dans notre réalité. L'auteur nous fait part de ses croyances, qu'on partage ou non, sur la dissociation de l'âme et du corps, et la réincarnation. Mais moi j'ai juste envie d'y croire. Ça m'amuse vraiment de partir du principe que tout ça est vrai, que le karma existe, que l'âme qui m'habite a vécu mille autres vies passionnantes, et j'aimerais bien aussi pouvoir "rencontrer" mes "moi" antérieurs ! Mais bon, je divague... 

Tout ce discours pour vous faire comprendre à quel point j'ai été fascinée et absorbée par ce roman, qui est réellement une très belle découverte. Merci à Ellane de me l'avoir mis entre les mains !




jeudi 3 novembre 2016

31 et 32 - Agatha Raisin enquête - Pas de pot pour la jardinière / Randonnée mortelle

 
Auteur : M. C. Beaton
Éditeur : Albin Michel
















À peine les tomes 3 et 4 des aventures d'Agatha Raisin sortis, j'ai eu envie de me replonger dans la vie trépidante de cette quinquagénaire, jeune retraitée, qui essaie de s'acclimater au climat campagnard après des années de vie londonienne en tant que femme d'affaires impitoyable et crainte de tous. Car elle est exécrable notre Agatha, mais tellement attendrissante aussi ! Je ne sais pas si je la déteste ou bien si je l'adore. Le fait est qu'elle a toujours le chic pour se retrouver au milieu d'enquêtes policières, et qu'elle a pris le goût de les résoudre elle-même ! Enfin, soyons francs, elle n'est pas toute seule, puisque son charmant voisin James Lacey l'accompagne volontiers dans ces investigations...

Dans Pas de pot pour la jardinière, Agatha et James découvrent le corps d'une habitante du village planté dans son jardin. Cette histoire est dans la veine des 2 premiers tomes, même ton, même humour, même Agatha, toujours aussi gaffeuse et désireuse de se mettre au premier plan coûte que coûte. Je dirais que ce tome 3 est sans surprise, mais tout aussi distrayant que les tomes précédents.

Par contre le tome 4, Randonnée mortelle, marque un vrai tournant dans les aventures d'Agatha. Cette fois, l'enquête passe au second plan, laissant la part belle au duo Agatha / James qui prend vraiment de l'ampleur. Je n'en dirai pas plus, Agatha étant ce qu'elle est, elle vous réserve encore quelques belles surprises.

Encore une fois, les aventures d'Agatha Raisin ne cassent pas trois pattes à un canard, mais c'est distrayant, sans prise de tête, et de temps en temps ça fait juste DU BIEN ! Et du coup, j'ai hâte de découvrir la suite, à quand la parution en France ?


jeudi 20 octobre 2016

23 à 30 - Harry Potter

Auteur : J.K. Rowling
Éditeur : Gallimard Jeunesse


Et le tome 8 !


"Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises."

En vue de la parution le 14 octobre du tome 8 d'Harry Potter, j'ai consacré ces dernières semaines à la relecture des 7 précédents tomes.

Alors tout d'abord quelques mots sur l'histoire originale. Je les ai lus comme tout le monde il y a 10-15 ans, lorsque la folie Harry Potter a enflammé les cœurs de millions de personnes. Et comme une grande majorité d'entre eux, j'ai adoré et je suis devenue fan du sorcier à lunettes bien sûr, mais surtout de l'univers magique et enchanté créé par J.K. Rowling (qui n'a jamais rêvé d'aller à Poudlard ???). Enfin bref, j'étais une grande fan, et j'avais un peu peur avant de me lancer dans cette relecture que tout ça n'ait pas vieilli avec moi, je craignais d'être déçue. Que nenni mes amis ! Dès le premier tome j'ai retrouvé mon âme d'enfant, les étoiles dans mes yeux, et cette avidité de continuer à lire encore et encore, quitte à ne pas dormir de la nuit et à être crevée le lendemain à l'école (oups, pardon, je voulais dire au boulot). J'ai adoré redécouvrir cette histoire, cet univers, d'ailleurs j'avais oublié pas mal de choses, et il y en d'autres que j'ai mieux comprises. Un régal ! Et comme rien n'a donc changé, même si pour moi les 7 tomes forment un tout, j'ai toujours cette même préférence pour Le prisonnier d'Azkaban, et pour les personnages de Sirius Black et Severus Rogue.

Le tome 8 à peine sorti, j'ai finalement pu découvrir ce qui se passe par la suite. En ce qui concerne l'histoire je ne dirai pas grand chose afin de ne pas gâcher le plaisir de ceux qui ne l'ont pas encore lu, sachez juste que ce tome est dans la totale continuité du tome 7, puisque la première scène du premier acte est exactement la même que le dernier chapitre des Reliques de la mort. Et nous replongeons, encore une fois, avec délices dans cet univers toujours magique et merveilleux, dans une nouvelle histoire mettant en scène à la fois des personnages nouveaux et des personnages connus, que nous prenons plaisir à retrouver, avec toujours autant de rebondissements, de sortilèges, d'humour, de bons sentiments. J'ai tout simplement adoré, et pour moi ce n'est pas une suite, mais ce tome 8 s'intègre parfaitement dans le grand TOUT qu'est la saga Harry Potter.

Il y a pourtant un bémol, mais très léger, c'est le format pièce de théâtre. J'ai eu un peu de mal à m'y faire (surtout après un roman aussi dense que le tome 7), mais une fois entrée dans l'histoire tout va bien. C'était une expérience cependant un peu frustrante, car évidemment on entre moins en profondeur dans l'histoire, dans la psychologie des personnages, j'ai l'impression qu'au final on les connait moins. J'aurais aimé aller encore plus loin, en découvrir toujours plus sur le monde magique et ce que nos personnages favoris sont devenus. Mais bon, c'était vraiment histoire de mettre un bémol, hein ? Et je dois avouer que je suis assez perplexe également, et je manque certainement cruellement d'imagination, mais je ne vois pas du tout comment les metteurs en scène ont pu reproduire certains passages dans une pièce de théâtre ! Ou bien sont-ils un peu sorciers eux aussi... Dans tous les cas, j'espère sincèrement que la pièce viendra en France, afin de pouvoir la découvrir dans sa forme initiale.

En attendant de me replonger dans l'univers de J.K. Rowling avec Les animaux fantastiques le mois prochain au cinéma (une pentalogie, youpiiii !), je n'ai plus qu'à revoir les films, car j'ai vraiment du mal à me dire que pour l'instant j'en ai fini avec Harry...


"Méfait accompli."



mardi 18 octobre 2016

L'énorme crocodile

Auteur : Roald Dahl
Illustrateur : Quentin Blake
Éditeur : Gallimard Jeunesse

C'est dans le cadre de la dernière session de mon club de lecture préféré que je me suis lancée dans la découverte de cet album jeunesse de Roald Dahl.

L'énorme crocodile est une histoire à lire aux plus petits, pleine d'humour, de rebondissements, et bien évidemment comme tout conte qui se respecte, avec une morale.

Les illustrations et l'histoire sont parfaites pour capter l'attention des enfants, la répétition des événements les rendent très accessibles même pour les plus jeunes, et on peut sans peine imaginer les crises de rire et les moments partagés à la lecture de cet album. 

J'ai moi-même pris un grand plaisir à le découvrir, et je le recommande sans modération à tous les parents (et bien sûr je le garde en mémoire pour le jour où moi aussi je pourrai lire des histoires à mes enfants).

22 - Riquet à la Houppe

Auteur : Amélie Nothomb
Éditeur : Albin Michel

Revoici l'annuelle rentrée littéraire, avec son lot de romans tentant leur chance pour les prix littéraires de l'automne... J'ai beau être dans le milieu, cette course à la popularité ne m'attire pas tellement. Et pourtant, il faut avouer que chaque année je reviens à l'une des plus célèbres de nos auteures. Les romans d'Amélie Nothomb sont, à mon avis, de qualité très inégale, mais un aspect les réunit tous et me pousse vers eux chaque année : leur originalité. Ce cru 2016 se nomme Riquet à la Houppe, et on peut s'attendre avec un titre pareil à une revisite du conte éponyme de Charles Perrault, au même titre que son Barbe Bleue de 2012.

Je ne dirais rien de l'histoire de Riquet à la houppe. L'originalité de l'auteure est telle qu'une simple phrase en 4e suffit à piquer notre curiosité, et je ne souhaite pas gâcher le plaisir de la découverte à qui que ce soit. Ce que je peux dire, en revanche, est que j'ai été très agréablement surprise. J'ai beaucoup aimé cette histoire, sa morale, ses protagonistes. Et pour moi, Riquet à la Houppe est bien meilleur que les "Nothomb" de ces dernières années.

Alors ne vous laissez pas gagner par une lassitude très déplacée dans l’œuvre d'Amélie Nothomb, ce cru 2016 peut vous réserver bien des surprises, et j'espère en tous cas que vous passerez, comme moi, une bonne heure de plaisir littéraire.

Et pour finir, juste un mot pour préciser à quel point c'est agréable de rencontrer une femme aussi adorable, spontanée et généreuse, là où d'autres auteurs bien moins vendeurs ne le sont plus depuis bien longtemps...

jeudi 11 août 2016

21 - L'homme au parapluie et autres nouvelles

Auteur : Roald Dahl
Éditeur : Gallimard (collection Folio) - édition bilingue

Mon club de lecture favori m'a fait découvrir très récemment Roald Dahl. Enfin, découvrir est un bien grand mot, car je crois qu'il est bien difficile de ne pas avoir croisé l'une de ses œuvres au cours de notre vie ! Je n'en nommerai qu'une, la plus célèbre selon moi : Charlie et la chocolaterie (ou bien serait-ce Les Gremlins ?). Bref, passons. Je connaissais donc une petite partie de son œuvre, mais je ne connaissais pas le bonhomme. Principalement connu pour ses ouvrages à destination de la jeunesse, c'est avec ce recueil de nouvelles pour adultes que j'ai décidé de réaliser ma première immersion dans son univers...

L'homme au parapluie et autres nouvelles nous plonge dans plusieurs histoires drôles, grinçantes et originales. Que ce soit ce vieil homme qui ne ménage pas sa peine pour pouvoir boire à l’œil, ou encore la société À moi la vengeance S.A.R.L., qui s'enrichit des critiques d'un chroniqueur peu scrupuleux, on passe vraiment un bon moment du début à la fin de ce recueil, ce qui est une prouesse en soi étant donné la difficulté de l'exercice.

J'ai eu la chance de pouvoir emprunter une édition bilingue à la médiathèque, et je me suis lancée à lire ces nouvelles en version originale, moi qui ne suis pas du tout habituée à lire en anglais. Et bien si vous en avez l'occasion, faites-le ! C'est vraiment un régal, et en cas de souci la traduction française est en vis-à-vis sur chaque page !

Je recommande sans hésiter, et je continue de ce pas mon immersion dans l'univers de ce grand monsieur avec, cette fois, un album jeunesse...

jeudi 4 août 2016

20 - Agatha Raisin enquête : Remède de cheval

Auteur : M.C. Beaton
Éditeur : Albin Michel

Il ne m'a pas fallu très longtemps pour me plonger de nouveau dans les aventures d'Agatha Raisin. Il faut dire que les péripéties de cette petite bonne femme ont largement de quoi nous distraire en cette période estivale.

J'avais déjà beaucoup aimé le 1er tome, mais c'est réellement avec Remède de cheval que les aventures d'Agatha Raisin prennent toute leur ampleur, La quiche fatale servant principalement de mise en place du décor et des personnages. 

Nous suivons donc de nouveau ici les déboires d'Agatha afin de s'intégrer à son charmant petit village des Cotswolds. Cette fois, c'est la mort d'un vétérinaire qui titille sa fibre de détective, et c'est accompagnée de son très charmant voisin (qu'elle s'évertue à séduire par tous les moyens possibles et imaginables) qu'elle va mener l'enquête. Nous suivons donc ce duo improbable tout au long de leurs recherches, parsemées de situations cocasses en tous genres. Et on rit, bien plus que dans le 1er tome.

Du pur divertissement à l'anglaise, un livre qui fait du bien et que je recommande !

Les tomes 3 et 4 paraissent en novembre aux éditions Albin Michel, j'ai hâte de les découvrir...


Je pense que vous mettez votre nez partout quand ce n'est pas nécessaire, mais que vous êtes d'une naïveté touchante quand ça l'est.

C'est alors que Freda entra, flanquée d'un homme. Dans son tailleur vert pâle et son corsage de soie blanche, elle avait l'air aussi calme et fraîche qu'une laitue.

- Il y a énormément de veuves dans le coin. Les hommes vivent moins longtemps.
- Du moins quand ils sont mariés.

mardi 26 juillet 2016

19 - Comme un conte

Auteur : Graham Joyce
Éditeur : Bragelonne

J'ai profité de la dernière OP Bragelonne qui proposait des centaines d'ebook à 0,99 € pour renflouer un peu ma i-bibliothèque, et Comme un conte fait partie de mes nouvelles acquisitions... Alors déjà, merci à Bragelonne pour ces opérations qui nous permettent d'ouvrir des livres qu'on n'aurait jamais achetés de peur d'être déçus ! Car celui-ci est pour moi une vraie découverte, et je l'ai dévoré du début à la fin...

Tara est une adolescente de 16 ans lorsqu'elle disparait du jour au lendemain sans laisser de traces. De nombreuses pistes ont été suivies, de l'enlèvement à la fugue, et sa famille s'est finalement résignée à ne jamais retrouver le corps de leur fille qu'ils pensent morte... Mais 20 ans plus tard, Tara réapparait... Malgré les années, elle a conservé son apparence d'adolescente, et elle explique qu'elle vient de passer 6 mois chez les fées... 6 mois qui dans la vie de ses proches se sont transformés en 20 longues années... 

Je ne connaissais pas du tout Graham Joyce, et la première chose que je peux vous dire sur ce roman est que j'ai adoré son style, sa plume. Dès les premiers mots j'ai été emportée dans cette histoire entre réalité et contes, et je me suis complètement déconnectée de mon quotidien à chaque fois que je m'y replongeais. J'ai été très agréablement surprise par l'intrigue qui est loin d'être aussi simple que ce que le synopsis peut laisser transparaître, et j'ai donc avancé vers l'inconnu en savourant tout au long de l'histoire chaque évolution, chaque révélation, chaque tournant. Les chapitres sont racontés par différents narrateurs, autant de points de vue qui éclairent le mystère chacun à leur manière, distillant petit à petit des indices sur ce qui a réellement pu se passer pendant ces 20 ans de la vie de Tara.

Comme un conte se lit tout seul, sans prise de tête, et on se laisse bercer tranquillement mais avec beaucoup d'attente et l'envie de savoir, jusqu'à la fin de l'histoire... J'ai adoré, et je recommande !


Il arrive, dans la vie, qu’une porte s’ouvre et qu’on distingue l’éclat des reflets sur l’eau, et on sait que si on ne s’y engouffre pas, la porte va se refermer d’un coup, peut-être pour toujours. On peut essayer de se convaincre qu’on avait le choix ; mais peut-être qu’on aurait dit oui quoi qu’il arrive. On était libre de refuser comme on est libre de retenir sa respiration. On aurait dit oui, quoi qu’il arrive. 

Les besoins prosaïques de la vie quotidienne étouffaient tout impact du miraculeux ; ils exigeaient qu’on relègue le glorieux à l’arrière-plan. 

Si la pathologie est effectivement de nature paranoïaque, l’histoire inventera de nouveaux problèmes afin de désamorcer toute version positive des événements. Elle ne connaîtra pas de « fin ». 

 


lundi 18 juillet 2016

18 - Agatha Raisin enquête - La quiche fatale

Auteur : M. C. Beaton
Éditeur : Albin Michel

Agatha Raisin a 53 ans lorsqu'elle décide de réaliser un rêve d'enfant, quitter Londres pour vivre dans un cottage au cœur des Cotswolds. Mais voilà, passer du statut de chef d'entreprise tyrannique qui a l'habitude de se faire obéir au doigt et à l’œil à celui de jeune retraitée fraîchement arrivée dans un endroit inconnu, ce n'est pas si simple. Et Agatha va déployer tous les efforts pour s'intégrer et se faire à sa nouvelle vie. Et pourquoi pas gagner ce concours de quiche organisé par le village ? Ne sachant pas cuisiner, c'est dans une quicherie londonienne qu'Agatha se fournit, mais cela ne suffit pas, elle perd le concours, vraisemblablement truqué... Mais le juge du concours meurt le soir même, empoisonné par la quiche d'Agatha ! Tous les yeux se tournent enfin vers elle, mais certes pas de la manière dont elle le souhait...

Premier tome d'une longue série qui fait fureur outre-manche, La quiche fatale donne le ton des aventures d'Agatha Raisin : SO BRITISH ! C'est distrayant, drôle, l'histoire ne casse pas trois pattes à un canard, mais le décor et les personnages valent le détour. Agatha est une vieille femme aigrie et imbuvable, imbue de sa personne, mais on ne peut que s'attendrir des efforts qu'elle fait pour s'intégrer dans son village, et sa manie de ne jamais lâcher l'affaire lorsque quelque chose la turlupine la mènera à trouver la vérité sur cette affaire de quiche... J'ai beaucoup de sympathie également pour ce policier qui la prend en affection, Bill Wong, un personnage très intéressant et qui capte très rapidement notre attention, et que je me réjouis déjà de retrouver dans les opus suivants de la série.

En bref cette Miss Marple des temps modernes fait une parfaite lecture sans prise de tête pour l'été.

jeudi 7 juillet 2016

17 - Le temps est assassin

Auteur : Michel Bussi
Éditeur : Les Presses de la Cité

J'ai eu la chance de gagner ce dernier titre en date de Michel Bussi, Le temps est assassin, à l'occasion d'un concours sur la page Facebook de l'auteur. Merci aux Presses de la Cité !

1989 : Clotilde Idrissi a 15 ans, les idées noires et des rêves plein la tête. Petite fille d'un homme craint et respecté de la presqu'île de la Revellata, elle a pour habitude de revenir tous les étés en vacances sur le lieu de rencontre de ses parents, avec son frère Nicolas, dans un camping jouxtant la maison de son Papé. Mais cet été n'est pas comme les autres, et le soir du 23 août tout bascule. Un accident lui enlève ses parents et son frère. Clotilde est la seule survivante.

2016 : Clotilde Idrissi a 42 ans, un mari Franck, et une fille ado, Valentine. Elle décide qu'il est enfin temps pour elle de revenir sur les traces de son passé, de revoir son Papé, sa presqu'île, d'expliquer à Valou sa jeunesse et ce qu'elle a vécu ici il y a 27 ans. Il est temps pour elle de faire son pèlerinage et son deuil. Mais Clotilde ne se doute pas une seule seconde qu'elle y croisera les fantôme de son adolescence...

Encore une fois Michel Bussi a œuvré avec talent pour nous offrir un roman plein de suspense et de surprises. Nous sommes au cœur des traditions corses, leurs secrets de famille, leurs mœurs. Mais également immergés dans ces paysages magnifique, la mer, le maquis, les odeurs entêtantes, le soleil... Le temps est assassin est à la fois un livre qui fait chaud au cœur, et un roman noir, un drame qu'on ne peut imaginer et qui va frapper de plein fouet les personnages.

Encore une fois Michel Bussi a réussi à me bluffer, certes pas de manière aussi flagrante que dans Nymphéas noirs, qui reste mon préféré, mais Le temps est assassin se rajoute sans peine à cette liste de plus en plus longue des romans que je recommande sans modération.

Encore une fois, monsieur Michel Bussi, vous m'avez montré que vous n'êtes pas à court de surprises et que, de roman en roman, j'ai raison de vous suivre et de vous attendre !


La beauté, c'est un secret. En parler, c'est la violer.
Pour moi, la Corse, c'est ça...
Il faut l'aimer et la laisser en paix.


L'amour, c'est le père Noël pour les grandes personnes. 

- Faut vivre, mademoiselle, avait dit un jeune flic en posant une couverture de survie argenté sur son dos. Faut vivre pour eux. Pour ne pas les oublier.
Elle l'avait regardé comme un con, comme un curé qui parle de paradis. Il avait raison pourtant. Même les pires souvenirs finissent par s'oublier, si on en empile d'autres par-dessus, beaucoup d'autres. Même ceux qui vous ont cisaillé le cœur, ceux qui vous ont rayé le cerveau, même les plus intimes. Surtout les plus intimes.
Parce que de ceux-là, les autres s'en foutent.  

 

jeudi 30 juin 2016

16 - Barcelona

Auteur : Daniel Sanchez Pardos
Éditeur : Presses de la Cité

Barcelone, 1874. Gabriel Camarasa est le fils du dirigeant des Nouvelles illustrées, un journal à scandale récemment créé par son père au retour de leur exil à Londres. Lorsqu'Antoni Gaudì, jeune étudiant en architecture, sauve la vie de Gabriel devant l'incendie du principal concurrent des Nouvelles illustrées, aucun de ces deux personnages ne peut encore se douter qu'ils vont développer une amitié sincère au cœur de cette Barcelone troublée entre la République déclinante et le potentiel retour de la Monarchie...

J'ai eu la chance de recevoir Barcelona dans le cadre d'un Masse Critique, et je remercie chaudement les Presses de la Cité et Babelio pour cette belle découverte. Ce qui m'a tout d'abord attirée vers ce roman, c'est son contexte, l'Espagne de la fin du XIXe siècle, ses troubles politiques, mais également et surtout la présence de l'illustre Antoni Gaudì, que j'avais étudié en cours d'histoire de l'art. Bien évidemment j'en connais trop peu à la fois sur l'histoire de l'Espagne et sur la vie de l'architecte pour démêler le vrai du faux dans cette histoire, donc je préfère tout prendre comme une fiction historique, c'est plus sûr. 

Barcelona est un roman qui a su me séduire, me transporter dans une Barcelone d'un autre temps. J'ai aimé ce paradoxe entre les intrigues politiques des grandes familles riches d'un côté, et les bas fonds de la misère espagnole d'un autre. Tous tellement différents, mais qui se retrouvent au final tout aussi importants les uns que les autres dans l'intrigue. Et surtout, j'ai aimé le personnage d'Antoni Gaudì, plein de mystères, de suffisance, mais pourtant sympathique, qui n'hésite pas à nous entraîner dans ses activités spirites, ses expériences et ses discussions enflammées sur l'architecture, la politique, la vie... Et bien sûr ses déductions dignes d'un Sherlock Holmes qui aideront grandement Gabriel à démêler le vrai du faux dans cette intrigue politique et policière de grande ampleur.

J'ai donc beaucoup aimé ce roman, que j'ai trouvé très agréable à lire malgré les sujets abordés, et très dépaysant. 

À découvrir !



Comme j'eus l'occasion de le découvrir aux premiers jours de notre relation, Gaudì était un homme aux habitudes régulières qui menait une vie profondément irrégulière, ou pour être plus précis, peut-être, un homme à l'esprit profondément irrégulier dont les journées s'organisaient autour d'une série d'habitudes aussi régulières que celles d'un employé de banque.

- Les amours impossibles n'existent que dans les romans, répondis-je. Dans la vie réelle, il y a tout au plus des amours improbables… 

- Je ne vous croyais pas au fait de ce genre de choses, Gaudi, mon ami, dis-je. Je ne vous imagine pas en train de lire la rubrique mondaine des journaux...
- Les personnes qui figurent dans cette section, Camarasa, mon ami, sont celles qui brassent l'argent qui nous donnera un jour à manger. Il nous faut connaître leurs noms, même si leurs faits et gestes nous ennuient souverainement.


mardi 7 juin 2016

15 - Les Maraudeurs

Auteur : Tom Cooper
Éditeur : Albin Michel

Décidément mes lectures me font beaucoup voyager en ce moment... Après le bush australien, me voici au cœur du bayou, en Louisiane, avec ce roman de Tom Cooper, Les Maraudeurs.

Jeannette est une petite ville de Louisiane qui vit de la pêche à la crevette. Mais après la double tragédie de l'ouragan Katrina et de la marée noire, ses habitants luttent quotidiennement pour survivre au cœur de ces marais appauvris et pollués...

Dans Les Maraudeurs, nous suivons le destin de plusieurs d'entre eux, entre le père et le fils Trench qui essaient de survivre à la disparition de la mère lors de l'ouragan et à des crevettes qui ne les nourrissent plus, Lindquist, un pêcheur manchot dévasté par son addiction aux médicaments et persuadé qu'il trouvera le fameux trésor du célèbre pirate Laffitte au fond du bayou, les frères Toup, qui se sont attribué une île perdue dans le marais pour leur trafic de marijuana, ou encore Grimes, natif de Jeannette mais qui a la ville et ses habitants en horreur, obligé d'y revenir pour le compte de la société pétrolière qui cherche à embobiner les habitants en achetant leur silence sur la catastrophe dont ils sont à l'origine...

Dès les premières pages l'ambiance particulière de la Louisiane est bien présente, et on se laisse bercer par le destin de ces personnages. Mais ce roman est loin de n'être qu'un portrait de la dureté de la vie dans le bayou... Tom Cooper y dénonce aussi bien l'incompétence des autorités suite aux dégâts de Katrina et leur corruption quotidienne, que la main-mise des sociétés pétrolières sur l'image que le monde extérieur peut avoir sur la marée noire, tellement éloignée de la réalité de ceux qui vivent au cœur de ce drame écologique, et bien loin des considérations humaines.

Au final, Les Maroudeurs est un roman qui se lit très bien, avec des personnages attachants, mais qui soulève de nombreuses vérités cachées sous un humour noir et un cynisme permanents.


Ils se remirent au travail. Au bout d'un moment, Hanson retourna la question à Cosgrove et lui demanda comment il avait atterri là.
"Ivresse sur la voie publique", dit Cosgrove.
Hanson secoua la tête et renifla, l'air incrédule. "À la Nouvelle-Orléans ? dit-il. C'est comme si les flics allaient au cimetière coffrer les gens parce qu'ils son morts." 


Ils ne dirent plus rien pendant un moment. Lindquist rejeta à l'eau un poisson-tambour, Wes une petite sébaste criblée de lésions grosses comme des petits piments.
"Tu sens ça ?" demanda Lindquist.
Wes hocha la tête d'un air dégoûté.
"Tu crois qu'il y a du poison là-dedans ?
- À la télé ils disent qu'il n'y a rien. L'Agence de protection de je ne sais plus quoi.
- Protection de l'environnement ?
- Voilà, c'est ça.
- Et tu les crois ?
- J'en sais rien.
- Moi, j'ai vu des crevettes qui n'avaient pas d'yeux, dit Lindquist.
- Moi, un jour, j'ai vu une sébaste qui en avait trois.
- Et moi une sirène avec trois nibards."
Ils pouffèrent de rire.


 

lundi 23 mai 2016

14 - La vengeance du wombat et autres histoires du bush

Auteur : Kenneth Cook
Éditeur : Le Livre de Poche

C'est à l'occasion d'une session de mon club de lecture consacrée aux nouvelles que je me suis lancée dans ce titre de Kenneth Cook. Je trouvais le titre drôle, et le sujet intéressant, promettant de belles rigolades en perspective...

Le narrateur est un écrivain bedonnant, la cinquantaine, pas sportif pour un sou, porté sur la boisson, qui parcours les contrées reculées australiennes, le fameux bush, à la recherche d'histoires à écrire. Et on peut dire qu'il a le chic pour se mettre dans des situations totalement improbables au contact de la faune locale et des autochtones... Alors de nouvelle en nouvelle, il va se faire attaquer par un wombat, encourir la vengeance d'un kangourou ingrat ou encore sur un bateau remorqué loin des côtes par un énorme requin... Et j'en passe.

Alors oui, il y a certains moments où sa poisse, sa trouille, et sa malchance nous font rire. Mais il faut bien avouer que le reste du temps, je me suis bien ennuyée, à me demander "pourquoi". Les mauvais plans, on les vois arriver dès les premières lignes de chaque nouvelle, et notre écrivain ne peut s'empêcher d'y foncer tête baissée, sans avoir retenu la leçon de ses mésaventures précédentes (ou pire, il s'en rappelle, mais il retourne quand même à l’échafaud). 

Voilà, moi j'ai trouvé ça drôle, mais à petite dose... Heureusement c'était tout de même très dépaysant !


Au clair de lune comme à l’aurore, l’endroit est serein, charmant, parfait pour le repos et la méditation.
Ne vous en approchez jamais.
Il est truffé de wombats redoutables.
J’aimais beaucoup les wombats, avant. A première vue, ces aimables créatures ressemblent à des oursons, se baladent tranquillement la nuit et mastiquent innocemment des racines. La vérité est tout autre.  


De nos jours, le quokka est toutefois considéré par tous comme étant inoffensif, en raison de sa petite taille ; ce qui s’inscrit dans une longue série de grandes illusions qu’entretiennent les gens sur les marsupiaux d’Australie. Comme la plupart sont petits, les gens ne les croient pas dangereux. Quelle bévue !  

Le taux d'échec des kangourous au saut de clôture est très élevé. Ils effectuent un bond déterminé à leur approche, s'élèvent gracieusement dans les airs, se prennent habituellement les pattes arrières dans le haut de la clôture et tombent la tête la première.ils se relèvent ensuite, l'air idiot , et s'en vont en clopinant. 

mercredi 18 mai 2016

13 - Gagner la guerre

Auteur : Jean-Philippe Jaworski
Éditeur : Folio

Ça y est, après un bon mois je viens enfin de terminer Gagner la guerre. On me l'avait mis dans les mains en me disant que ce livre était génial, et je me suis empressée de m'y plonger. 

Dans un monde fortement inspiré de la Renaissance Italienne et de l'Antiquité Romaine, additionné de magie et d'elfes, nous suivons les aventures de Benvenuto Gesufal, membre de la guilde des Chuchoteurs placé sous les ordres du Podestat de la République : Leonide Ducatore. Personnage haut en couleurs, assassin émérite, maître espion, Benvenuto va pourtant être l'instrument des manigances de son patron, et sera ainsi balloté au travers d'intrigues politiques qui le placeront sans cesse sur la corde raide...

Il m'a fallu un peu de temps pour rentrer dans l'histoire, puisque j'ai été profondément déstabilisée au premier abord par des intrigues politiques dont je ne comprenais pas grand chose... Mais comme on m'a dit "lis ce livre, il est génial", j'ai persévéré un peu, et je suis rapidement tombée dans l'effet totalement inverse, je n'arrivais plus à me sortir cette histoire de la tête... C'est un pavé, plein d'aventures et de rebondissements, mais qu'on prend quand même le temps de savourer car l'univers créé par Jean-Philippe Jaworsky est tellement riche, aussi bien sur le plan politique que sur la psychologie des personnages, qu'on ne peut pas juste s'y attarder en passant. L'écriture est juste sublime, un langage à la fois recherché et très édulcoré, totalement à l'image du narrateur, Benvenuto. Et l'intrigue tient du pur génie.

J'avoue que j'ai un pincement au cœur à refermer définitivement cet ouvrage qui m'a tenue en haleine si longtemps... Gros coup de cœur !


Je suis allergique aux enterrements. Ça peut sembler bizarre, compte tenu de mon fonds de commerce, mais c’est ainsi. J’ai mes raisons. Tuer et inhumer, c’est deux activités très différentes. Buter un quidam, pour un affranchi, c’est gratifiant. Ça demande un minimum de cœur au ventre, ça nécessite un vrai sens du contact, c’est un peu sale, c’est rapide, c’est payant : bref, c’est une réelle expérience humaine, directe et sans complications. Enterrer le même quidam, par contre, quelle corvée ! C’est codifié, grégaire, faux cul, interminable. Ça sublime toutes les vicissitudes du banquet de mariage, en noir et sans le pince-fesse. La douleur sincère de quelques naïfs copule d’obscène manière avec les larmes obligées du plus grand nombre.

Chez les gens de qualité, faire assaut de charme est une seconde nature. C’est un divertissement, comme l’escrime, la guerre et la politique. Personne n’est dupe : on s’entraîne à croiser le fer, à toucher et à prendre… On s’engage à mots couverts et à sentiments mouchetés, on soigne la manière sans chercher à conclure, tout le plaisir réside dans la manœuvre et dans le mot d’esprit. Du moins, tant qu’on garde la maîtrise du jeu. 

Je sers l’État, ce qui implique que je dois parfois lui sacrifier certaines valeurs. Mais c’est parce que la République est portée par des êtres tels que moi que les personnes de qualité comme vous peuvent se permettre le luxe d’une moralité sans faille. 
  

jeudi 14 avril 2016

12 - Nymphéas noirs

Auteur : Michel Bussi
Éditeur : Presses de la Cité

Giverny, petit village de Normandie, fief du peintre impressionniste Claude Monet... C'est dans ce cadre pictural paradisiaque qu'une vieille femme découvre le cadavre d'un médecin. La victime était connu pour être un grand amateur d'art, rêvant de posséder un véritable Nymphéa, mais également collectionneur de femmes. L'inspecteur Laurenç, fraîchement nommé au commissariat de Vernon, est persuadé que l'assassin est le mari de cette magnifique institutrice aux yeux couleur nymphéas, alors que son acolyte préfère suivre la piste du trafic d'art et s'interroge sur le décès d'un enfant bien des années auparavant, dans des conditions semblables... Mais que dire de Fannette, cette fillette de 11 ans, qui peint avec tant de talent qu'elle a toutes ses chances de remporter le concours de la fondation Robinson ? Ou encore de cette vieille femme mystérieuse, qui se glisse telle une souris à chaque "tableau" de l'histoire, et qui prétend en connaître le fin mot ?

On m'avait annoncé que Nymphéas noirs était un ovni sur la planète romans policiers. Et, en effet, c'est un roman qu'on ne peut pas lâcher une fois ouvert, on y pense, on y repense, on veut savoir, on s'attache, on hypothétise... Et on découvre également l'univers de Monet et de l'impressionnisme... Un polar érudit passionnant, troublant, dont le suspense monte crescendo jusqu'aux derniers chapitres, menant à une fin que personne n'a pu imaginer. En tous cas pas moi, ça c'est sûr !

Nymphéas noirs est pour moi un roman magistral, de loin le meilleur Michel Bussi que j'ai lu jusqu'à présent. Lisez-le, que vous soyez ou non amateurs de peinture ou de polar, foncez ! Un gros coup de cœur !


Il n'existe aucune coïncidence dans toute cette série d'évènements. Rien n'est laissé au hasard dans cette affaire, bien au contraire. Chaque élément est à sa place, exactement, au juste moment. Chaque pièce de cet engrenage criminel a été savamment disposée et croyez-moi, je peux vous le jurer sur la tombe de mon mari, rien ne pourra l'arrêter. 

À tout prendre, pour être pleuré, mieux vaut crever jeune, en pleine gloire. Même si vous êtes le pire des salauds, pour être regretté, mieux vaut y passer le premier !  

Le crime de rêver je consens qu'on l'instaure
Si je rêve c'est bien de ce qu'on m'interdit
Je plaiderai coupable Il me plaît d'avoir tort
Aux yeux de la raison le rêve est un bandit 
                                                                   Louis Aragon 

   

mardi 5 avril 2016

11 - L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pélerinage

Auteur : Haruki Murakami
Éditeur : Belfond

Haruki Murakami est un auteur que j'apprécie beaucoup, et j'étais particulièrement impatiente de découvrir ce roman, L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage

Tsukuru Tazaki, lors de ses années de lycée, faisait partie d'un groupe de cinq amis. Son seul regret était de ne pas avoir, comme eux, le nom d'une couleur dans son patronyme. Il pensait que cela le rendait plus quelconque, qu'il lui manquait quelque chose. Mais leur entente était si parfaite, si harmonieuse, que ces considérations passaient au second plan. Lorsque Tsukuru a décidé de quitter Nagoya pour étudier dans une université de Tokyo, cette amitié a perduré, et chacun de ses retours dans sa ville natale était une fête. Jusqu'au jour où, sans explication aucune, Bleu lui annonce qu'il n'appartient plus à leur groupe, et demande à Tsukuru de ne plus essayer de les contacter. Profondément blessé, le jeune homme laisse défiler les années, sans parvenir à s'épanouir à Tokyo. Mais il rencontre Sarah, avec qui il a envie de vraiment créer quelque chose, et qui le persuade de retourner sur les traces de son passé, de rencontrer ses anciens amis, et de découvrir enfin la vérité...

Encore une fois, j'ai adoré découvrir ce roman de Haruki Murakami. Je n'ai pas souvenir d'avoir été un jour déçue par cet auteur. Lorsque je lis l'une de ses œuvres, je suis dans ce que j'appelle de la littérature contemplative. J'ai l'impression que le temps s'arrête, et je me surprends à faire attention à tout ce qui m'entoure, comme si cette lecture décuplait mes sens, ou me rendait plus consciente de la vie. Car c'est l'impression que ces personnages donnent à chaque fois, d'être conscients de la vie qui les entoure, et de trouver un sens au moindre geste, au moindre son... On retrouve beaucoup de traits communs avec les précédentes œuvres de l'auteur, comme l'importance donnée à la musique ou à la philosophie, par exemple... Le rythme est lent, mais j'aime savourer ces histoires dépaysantes qui m'ouvrent à chaque fois une fenêtre nouvelle sur ce pays du soleil levant qui me fascine tant... Je pourrais juste émettre un regret, car j'ai trouvé dans ce roman moins de magie, de fantastique que dans les autres titres de Murakami que j'ai eu l'occasion de découvrir. Mais l'histoire n'en est pas moins prenante, et on se prend à chercher désespérément la vérité, à savoir enfin ce qui a bien pu se passer parmi ces cinq amis qui puisse bouleverser ainsi une telle harmonie.

Pour la première fois dans mon histoire d'amour avec les livres, j'ai osé découvrir une œuvre en audiolivre. J'ai choisi cet ouvrage, car je sais que pour se lancer dans la lecture d'un Murakami, il faut avoir l'esprit disponible. Ce n'était pas mon cas, et la fatigue aidant, j'ai choisi l'option de facilité. J'ai bien aimé l'expérience, même si, forcément, le point de vue de l'orateur annihile mon imagination... Mais il faut bien admettre le côté pratique de la chose, on peut ainsi "lire" en conduisant, dans l'obscurité de la chambre le soir, en cuisinant... et assouvir ainsi l'urgence que l'on éprouve de savoir la suite :) Mais restons sincères, les audiolivres n'arriveront jamais à la cheville du livre papier pour moi.



À considérer l'ensemble de leur vie, on pouvait affirmer que ces cinq amis avaient bien plus de points communs que de différences.
Pourtant, le hasard faisait que Tsukuru Tazaki se distinguait légèrement sur un point : son patronyme ne comportait pas de couleur. Les deux garçons s'appelaient Akamatsu - pin rouge -, Ômi - mer bleue -, et les deux filles, respectivement Shirane - racine blanche - et Kurono - champ noir. Mais le nom de "Tazaki" n'avait strictement aucun rapport avec une couleur. D’emblée, Tsukuru avait éprouvé a cet égard une curieuse sensation de mise a l'index. Bien entendu, que le nom d'une personne contienne une couleur ou non ne disait rien de son caractère. Tsukuru le savait bien. Néanmoins, il regrettait qu'il en soit ainsi pour lui. Et, à son propre étonnement, il était plutôt blessé. D'autant que les autres, naturellement, s’étaient mis a s'appeler par leur couleur. Rouge. Bleu. Blanche. Noire. Lui seul demeurait simplement "Tsukuru". Combien de fois avait-il sérieusement pensé que ç’aurait été bien mieux si son patronyme avait eu une couleur ! Alors, tout aurait été parfait. 

  

mardi 29 mars 2016

10 - Anno Dracula

Auteur : Kim Newman
Éditeur : Bragelonne

Anno Dracula... Ce roman me faisait de l’œil depuis un moment déjà, grâce à ses nombreuses critiques enthousiastes, au thème pour le moins atypique, mais également grâce à cette superbe couverture qui invite à s'approprier l'objet...

Nous sommes au XIXe siècle,  dans un Londres que l'on connait, mais qui a une particularité : la cohabitation des vampires et des humains. Les non-morts peuvent en effet enfin "vivre au grand jour" suite au mariage de la reine Victoria et de Vlad Tepes, plus connu sous le nom de Dracula. Oui, ce même Dracula protagoniste du roman de Bram Stoker. Et c'est là l'un des principaux intérêts de cette histoire. Kim Newman emprunte personnages, faits et légendes de la littérature du genre, et mêle le tout dans un thriller fantastique haletant. Car vous pensez bien que la cohabitation entre humains et vampires ne peut pas se passer sans heurts, et l'intrigue se précise autour d'un mystérieux personnage, que nous connaissons tous sous le nom de Jack l'Éventreur, qui assassine des prostituées vampires du quartier de Whitechapel.

Beaucoup de personnages nous sont donc tout à fait familiers, comme Dracula bien entendu, mais aussi Jack l'Éventreur, Bram Stoker ou encore Van Helsing... Même Sherlock Holmes est mentionné à l'occasion. Et j'ai été étonnée de la facilité avec laquelle ces personnages littéraires ont été importés et intégrés à cette histoire, le plus naturellement du monde. Mais ceux qui m'ont le plus charmée sont deux protagonistes, Geneviève Dieudonné, une vampire plus ancienne que Vlad Tepes et bien plus sage, et Charles Beauregard, espion agissant pour le compte du mystérieux et intrigant Diogene's Club. Et c'est là mon seul regret concernant ce roman, j'aurais aimé que Geneviève et Charles soient un peu plus étudiés, qu'on gratte un peu plus profond au niveau de leurs caractères et de leurs vécus respectifs. Mais peut-être que ce sera fait dans les trois tomes suivants, je le découvrirai sans tarder.

Donc oui, vous l'aurez compris, Anno Dracula est un roman qui a tout pour plaire, plutôt atypique dans son genre, et je vous conseille de le découvrir, ne serait-ce que par curiosité ! Vous aurez même la chance d'avoir en bonus une fin alternative, qui n'a pas été retenue pour la version finale... À vous de savoir à quelle fin ira votre préférence, moi j'ai préféré la fin officielle !




- Mr Holmes aurait été capable de donner le nom de jeune fille de la mère de Scalpel d'Argent, chuchota Lestrade à Geneviève, et rien qu'en examinant la cendre d'un cigare.

Mary Jane allait toujours à l’église, quand elle le pouvait. On lui avait appris que Dieu pardonnait. Après tout, le Seigneur était revenu du tombeau et avait proposé aux siens de boire Son sang. Tout comme Miss Lucy.

— Si nous étions tous vampires, auprès de qui les vampires se nourriraient-ils ?
— Bah, il suffirait d’importer des Africains ou des autochtones d’Océanie, répondit Moreau sur le ton qu’il aurait employé pour faire remarquer à un arriéré mental que le ciel était bleu. Nous pourrions également élever un cheptel d’animaux inférieurs dans l’échelle de l’évolution à l’homo vampiricus. Si les vampires peuvent changer de forme, les autres créatures aussi.


À l’évidence, une longue existence n’assurait pas un développement proportionné de l’intelligence.  

 

jeudi 3 mars 2016

09 - L'attrape-cœurs

Auteur : J.D. Salinger
Éditeur : Pocket

Holden est un ado paumé de 16 ans, issu d'une famille aisée, qui se fait renvoyer une nouvelle fois de son collège, trois jours avant les vacances de Noël. Craignant d'affronter ses parents, il décide de fuguer. Écrit à la première personne, nous allons donc vivre avec lui, de l'intérieur, ces trois jours d'errance, de réflexions, de rencontres, au hasard des rues new-yorkaises.

L'attrape-cœurs  est un grand classique de la littérature américaine, mais je ne l'ai pas trouvé très évident à lire. Enfin non. Ça se lit plutôt rapidement, il n'y a pas de temps morts, on finit sans peine par s'attacher à ce jeune ado en pleine recherche de soi, mais déjà dès les premières pages, je me suis demandée où l'auteur voulait nous mener... Et ce sentiment ne m'a pas quittée une seconde, jusqu'à la fin de l'ouvrage. Il faut dire que le style narratif est assez déconcertant, c'est un ado qui parle, avec ses tics, ses fautes de langage, son vocabulaire "jeune". Holden erre au rythme de son impulsion du moment, de ses réflexions souvent contradictoires, de ses mensonges... L'innocence de l'enfance est toujours bien présente, mais on distingue déjà nettement les remarques plus pertinentes de l'adulte à venir. 

Je pense que c'est ce thème universel du passage à l'âge adulte et de la remise en question de tout ce qui nous entoure à cette période clé de notre vie qui est tant apprécié dans ce livre, et qui en a fait un classique. Mais pour moi, la question reste la même. Certes, j'ai été contente de partager un peu de cette expérience avec Holden, mais quel est le but de tout ça ? Qu'est-ce que l'auteur a essayé de nous dire ? Je crois que je suis complètement passée à côté de L'attrape-cœurs...



Supposez un très beau gars ou un gars qui se prend pour quelqu’un d’extra, ce type-là il sera toujours à vous demander de lui rendre un grand service. Parce qu’il s’adore il se figure que vous aussi vous l’adorez, et que vous mourez d’envie de lui rendre service. En un sens c’est assez poilant. 

Et j’ai un de ces rires très fort et pas malin. Au point que si jamais un jour j’étais celui qui serait assis derrière moi au cinoche je prendrais la peine de me pencher vers moi pour me dire de la fermer, please. 

J’espère que lorsque je mourrai quelqu’un aura le bon sens de me jeter dans une rivière. N’importe quoi plutôt que le cimetière. Avec des gens qui viennent le dimanche vous poser un bouquet de fleurs sur le ventre et toutes ces conneries. Est-ce qu’on a besoin de fleurs quand on est mort ? 

  

lundi 29 février 2016

08 - Le meurtre de la Saint-Valentin

Auteur : Tom Savage
Éditeur : Albin Michel

Ce roman de Tom Savage a été sélectionné pour la dernière session de Caro-Lire. Autant le dire tout de suite, ce n'est pas du tout le genre de roman qui m'attire en librairie. Publié en 1997, je m'attendais à une vieille histoire vaguement flippante, une vengeance amoureuse qui a mal vieilli. Et bien, figurez-vous que, contre toute attente, j'ai été plutôt séduite par Le meurtre de la Saint-Valentin.

Jill Talbot est une écrivaine de polars à succès, habitant un charmant appartement au cœur de Greenwich Village à New York, vivant une belle histoire d'amour avec Nate, un artiste passionné et follement amoureux d'elle, dont elle est enceinte. Mais ce bonheur se met à trembler peu à peu, lorsque Jill reçoit des lettres de menaces signées par un certain Valentin... Est-ce l’œuvre d'une personne qu'elle connait ou d'un fan dérangé ? Quoi qu'il en soit, Jill décide de ne pas se laisser abattre, prévient la police et engage un détective privé afin de faire la lumière sur toute cette affaire, avant le jour fatidique de la Saint-Valentin...

Le meurtre de la Saint-Valentin est un roman bien ficelé, qui se lit très facilement et très rapidement. D'autant plus rapidement que, sans être l'histoire du siècle, l'intrigue nous tient bien en haleine jusqu'à la fin, et il est difficile de reposer le livre une fois qu'on y plonge... Le mobile du meurtrier est dévoilée très tôt, mais malgré les nombreuses hypothèses plus ou moins justes que j'ai pu élaborer tout au long de la lecture, le mystère de son identité n'est finalement entièrement résolu qu'au dernier chapitre.

Alors oui, c'est une histoire qui a peut-être un peu vieilli, comparée aux polars à succès d'aujourd'hui, bien plus noirs et angoissants, mais ce roman de Tom Savage a tout pour nous faire passer un bon moment, et je remercie grandement mon club de lecture préféré pour sa découverte !


Et de trois, pensa-t-il. Trois d'abattues, il en reste encore une.
La voiture traversa la forêt et s'engagea sur un chemin de campagne pour rejoindre la route, roulant à vitesse modérée, paisible, pour éviter d'éveiller les soupçons. Au moment où elle se fondit dans la circulation, en direction de la ville, il chantonnait :
" My funny Valentine. "
Il pensa au dernier nom qui restait sur sa liste. Il cessa de chanter pour prononcer ce nom dans un souffle, à plusieurs reprises, puis ce souffle devint murmure, et le murmure un cri qui emplit la voiture, tinta dans ses oreilles, résonna à travers la nuit glaciale... 

mardi 23 février 2016

25 à 35 (2015) / 4 à 7 (2016) - Le trône de fer, du tome 2 au tome 15








Auteur :
Georges R. R. Martin

Éditeur : Pygmalion


Le trône de fer, ou plutôt Game of thrones, le titre original étant tellement plus adapté que sa traduction française, est l'un de mes gros coups de cœur de l'année dernière, et de ce début d'année. Déjà complètement fan de la série d'HBO, c'est à la suite de la diffusion de la saison 5 l'année dernière que j'ai souhaité redécouvrir l'histoire des Sept Royaumes au travers des ouvrages publiés par Pygmalion.

Je ne pense pas qu'il y ait encore beaucoup de monde qui ne connaisse pas Game of thrones, donc je ne reviens que brièvement sur le synopsis : un trône de fer et plusieurs grandes maisons qui se le disputent (les dragons Targaryens, les lions Lannister, les loups Stark, les cerfs Baratheon...), donnant lieu à d'innombrables complots, trahisons, amitiés et inimitiés... tout cela pendant que les morts se relèvent de l'autre côté du Mur, annonçant la venue de l'hiver.

Quand on se plonge dans Game of thrones, c'est une immersion complète, on est transporté dans cet univers créé par Georges R. R. Martin. Et c'est bien difficile d'en sortir. Les tomes s'enchaînent, on veut absolument connaître la suite, en savoir plus sur chaque personnage et leur destinée. Le découpage "1 chapitre / 1 personnage" est intelligent, mais il peut se passer des tomes entiers sans qu'on ne retrouve certains protagonistes, et au final je trouve ça bien frustrant également. 

Un régal de lecture, qui m'a transportée autant que la série, quoi que d'une manière toute différente puisque très vite chaque "support" prend son indépendance et les destinées suivent au final des chemins bien différents. Mais c'est également l'un des aspects que j'ai particulièrement aimés ici, d'apprécier autant l’œuvre littéraire et la série, deux versions que j'ai fini par voir bien distinctes l'une de l'autre, et tout aussi passionnantes.

Seul bémol pour la traduction française qui laisse beaucoup à désirer... C'est dans ces moments-là que je regrette de ne pas avoir un meilleur niveau me permettant une lecture fluide et aisée dans la langue de Shakespeare...

Un gros coup de cœur donc, à confirmer avec ce dernier tome que j'attends avec impatience... Et je supplie l'auteur de ne plus nous faire attendre trop longtemps pour découvrir enfin le dénouement de Game of thrones !


Lorsqu'on s'amuse au jeu des trônes, il faut vaincre ou périr, il n'y a pas de moyen terme.

Voici que débute ma garde. 
Jusqu'à ma mort, je la monterai.
Je vivrai et mourrai à mon poste.
Je suis l'épée dans les ténèbres. 

Je suis le veilleur au rempart.
Je suis le feu qui flambe contre le froid, la lumière qui rallume l'aube, le cor qui secoue les dormeurs, le bouclier protecteur des royaumes humains.
Je voue mon existence et mon honneur à la Garde de nuit. 

Pour cette nuit-ci comme pour toutes les nuits à venir. 

On a beau marteler l'étain, si fort qu'on s'y prenne, on n'en fera jamais du fer, mais il n'en a pas moins son utilité.




vendredi 12 février 2016

03 - La santé parles plantes

Auteur : Francis Mizio
Éditeur : Hélios

Une fois de plus, un Masse Critique a fait mon bonheur. Merci aux éditions Hélios et à Babelio pour la découverte de ce polar complètement déjanté de Francis Mizio, La santé par les plantes. Je dois avouer que je n'avais sélectionné cet ouvrage que parce qu'il intéressait beaucoup une amie, me disant que si je le gagnais je le lui offrirais... Le hasard et la chance ont voulu que nous recevions toutes deux ce même titre, nous l'avons toutes deux lu quasiment en même temps, et nous l'avons toutes deux adoré.

Je ne vais pas vous parler du synopsis. Et ne lisez pas non plus la 4e de couverture. Je vous conseille de plonger directement dans le feu de l'action, car l'histoire commence fort et le ton est donné dès le premier chapitre. Je vous dirais juste que vous y croiserez un patron de laboratoire qui a de gros soucis de santé qui lui pourrissent la vie, un autre obsédé par l'hygiène, un biochimiste indien sans scrupules, un couple de militants écolos, toute une galerie de personnages complètement déjantés, et quelques leçons sur le mode de reproduction de certaines espèces d'oiseaux et d'insectes des forêts amazoniennes. Et là, déjà, j'en ai trop dit.

Comme vous pouvez le constater, ce polar est une succession de surprises et de rires du début à la fin. Tout est à prendre au premier degré, bien sûr. L'histoire se lit vite, il n'y a aucun temps mort, et c'est tout simplement du pur plaisir. Alors, n'hésitez plus, et foncez !



L'intelligence humaine a cela de fascinant qu'elle n'est qu'une compilation de différentes sortes de stupidités et que chacun d'entre nous, étant plus stupide dans un domaine que dans un autre, arrive toujours à passer pour un malin s'il est plongé dans un milieu d'idiots non spécialisés.


vendredi 29 janvier 2016

02 - Sanchez, un conte de Noël

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Auteur : Anonyme
Éditeur : Sonatine

"Ce coup-ci, c'est vraiment pour se marrer." (Anonyme)

Oui, oui, je sais, nous sommes déjà fin janvier et les fêtes de Noël ne sont plus qu'un lointain rêve... Mais comment passer à côté de cette nouvelle d'Anonyme, réalisée pour les fans de Sanchez ? Comment ça, qui est Sanchez ????? Mais c'est le patron du Tapioca, dans les aventures du Bourbon Kid ! Vous vous souvenez, un de mes gros coups de cœur de ces derniers temps ? Ben oui, je ne pouvais clairement pas passer à côté d'un nouveau pur moment de franche rigolade...

Alors, déjà, si vous n'avez pas lu tous les tomes du Bourbon Kid, mais également Psycho Killer, ne vous lancez pas dans cette nouvelle, vous vous priveriez de beaucoup de plaisir et vous vous poseriez beaucoup de questions. Je vais même être assez vaste sur le sujet, de peur de spoiler. Nous retrouvons donc ici Sanchez, qui, comme toujours à l'insu de lui-même, se retrouve seul à pouvoir arrêter une prise d'otages par des terroristes italiens.

On connait bien maintenant le genre d'Anonyme, et on s'attend donc à des scènes comiques et cocasses, de l'action, du sang, du politiquement incorrect et de l'humour noir. Alors oui, on retrouve tous ces éléments dans cette courte nouvelle, mais pas autant que ce que j'espérais toutefois. Légère déception, donc. Par contre, Sanchez est à son apogée, encore plus... Sanchez que d'habitude, à savoir égocentrique à souhait, terriblement maladroit, stupide et toujours à côté de la plaque, et pourtant tellement attachant comme personnage !

Alors, même si on ne rit pas autant que pour les romans d'Anonyme, laissez vous tenter par cette petite parenthèse, vous en serez très fortement récompensés... au dernier paragraphe !