lundi 31 décembre 2012

Bilan littéraire de l'année 2012

2012 a été une année riche en lectures, en quantité (57 romans, je crois que c'est mon record !) mais aussi en qualité. Ma résolution de l'année était de m'éloigner un peu des sentiers battus, fantasy, vampires et autres que je dévore toujours avec autant de passion, mais j'avais simplement envie de découvrir de nouveaux horizons. Et cela m'a valu de gros coups de cœur et de belles découvertes !


Gros coups de cœur : des livres que j'ai dévorés et que je relirai très certainement d'ici quelques temps. Des livres que je recommande vivement !

1) Hunger Games, L'embrasement et La révolte, de Suzanne Collins, pour tout ce panel d'émotions qui m'ont envahies à chaque page
2) Le livre sans nom, L'Oeil de la Lune et Le cimetière du diable de Anonyme, pour la jubilation que j'ai à lire ces histoires complètement gores et amorales (j'ai hâte de lire le 4e tome !!!)
3) La guerre des Serpents de Raymond E. Feist, pour cet univers si passionnant et constamment renouvelé des Chroniques de Krondor


Mes belles découvertes : des livres qui m'ont surprise, enchantée, dépaysée...

1) Symfonia - Ouverture de Manon Toulemont, pour cet univers complexe et ces personnages si attachants (à quand la suite ???)
2) Swamplandia de Karen Russel, pour ce voyage inattendu aux limites du fantastique, au pays des marais et des alligators
3) La Huitième couleur de Terry Pratchett, pour son humour décalé et la rencontre avec l'un de mes personnages préférés en fantasy : la Mort
4) Meurtre dans un jardin indien, pour cette immersion dans la société indienne et ses travers
5) Pars vite et reviens tard de Fred Vargas, pour cette enquête parisienne passionnante et très documentée



Je ne doute pas que 2013 sera aussi riche en émotions, je vais de suite entamer mon premier roman de l'année : Notre Dame aux Écailles, de Mélanie Fazi. 



Bonne année à tous !!! 

 

vendredi 28 décembre 2012

57 - Une seconde avant Noël

Auteur : Romain Sardou
Éditeur : XO Éditions
Écrit en : 2005

C'est lors de la première sélection de livres pour CaroLire que j'ai découvert ce conte de Romain Sardou, Une seconde avant Noël. Le synopsis m'a tout de suite intriguée et j'ai rapidement eu très envie de me lancer dans cette aventure...

Il y a de cela bien longtemps, les hommes et les créatures magiques, génies, fées, lutins, anges, vivaient en parfaite harmonie sur la Terre. Mais peu à peu, les hommes ont tenté de s'emparer du pouvoir de ces êtres merveilleux, qui ont décidé de quitter leur monde pour se réfugier dans un endroit bien plus sûr pour eux. Malheureusement, les hommes ont fini par les oublier, et par oublier tout ce qui se rapporte au rêve, au bonheur, à la magie. C'est ainsi qu'un beau jour un conseil composé de génies domestiques et d'anges se réunit afin de trouver une solution pour ramener la magie dans le coeur des enfants. La fée Dora, qui dirige ce conseil, choisit d'envoyer le génie Balbek en mission afin de résoudre ce problème. Après maintes réflexions, Balbek se dit que seul un enfant peut sauver les enfants... C'est ainsi qu'il fait la connaissance d'Harold Gui, un jeune orphelin vivant à Cockecuttle, dans l'Angleterre du XIXe siècle. La vie s'acharne sur ce pauvre enfant des rues, et Balbek décide d'intervenir pour faire de lui le sauveur de Noël.

Une seconde avant Noël est un conte pour enfants et adultes. Le merveilleux qu'on s'attend à y trouver est bien présent, mais Romain Sardou profite de cette histoire pour nous en conter une autre plus sombre et bien différente, qui est la condition des enfants au XIXe siècle, en Angleterre. La cité industrielle de Cockecuttle est bien sinistre, sale et pleine de charbon et de suie. Les enfants y travaillent jusqu'à épuisement pour une bouchée de pain, et nombreux sont ceux qui cumulent les boulots de jour et de nuit pour apporter leur contribution à leur famille. L'auteur nous décrit ici un monde totalement dénué d'espoir. En y inscrivant son personnage principal, Harold Gui, le sauveur de Noël, il nous montre à quel point le rêve, les rires, la joie sont des éléments essentiels de la vie.

Une seconde avant Noël est un très beau conte, plein d'espoir, très bien écrit et que j'ai pris grand plaisir à découvrir.


"Harold réfléchit qu'en effet il était actuellement dans un souterrain habité par une colonie de lutins et qu'il y était parvenu grâce à un pommier géant en guise de monte-charge, pour le coup il devait provisoirement mettre de côté ses réflexions sur les possibles et leurs contraires..."


"Mais notre ami ne fut pas surpris ; il ne s'étonnait plus de rien désormais. 
On le comprend."


"Où il est question des difficultés à mettre un mythe en action.
Ou comment l'ambition des lutins est contrecarrée par la frilosité des gens..."



mercredi 19 décembre 2012

56 - Le Dernier Magicien

Auteur : Megan Lindholm alias Robin Hobb
Éditeur : Mnémos
Écrit en : 1985

Grande fan de Robin Hobb, de son Assassin royal et de ses Aventuriers de la mer, c'est tout naturellement que mon regard s'est porté à la médiathèque sur ce livre dont je n'avais jamais entendu parler, qui a été récompensé du prix Imaginales du meilleur roman en 2004.

Tout d'abord, quel plaisir de retrouver la plume si particulière de Robin Hobb ! Les mots s'écoulent lentement, avec douceur, tout au long des pages, et dès que j'ai ouvert ce roman j'ai été happée par cette magie constante qu'on retrouve dans tous les livres de l'auteure. Mais ici, elle est bien plus présente.

Le Dernier Magicien est une histoire assez atypique. Nous suivons un homme, appelé le Magicien, qui erre chaque jour dans les rues de Seattle. Il est l'un des derniers magiciens, et possède le pouvoir de la Connaissance. Les gens viennent à lui naturellement, lui racontent leurs problèmes, et au bout d'un moment, il sait ce qu'il faut leur dire pour les aider. Et une simple phrase peut changer une vie. Mais cette magie a ses règles, et le Magicien doit les suivre sans jamais les transgresser, sinon il perdra le pouvoir. Accompagné des pigeons de la ville, qu'il doit protéger et nourrir, il est aidé par de mystérieux personnages, comme Cassie, celle qui lui a révélé sa vraie nature, et qui apparait lorsque bon lui semble pour le remettre dans le droit chemin... Le Magicien n'a plus de passé, il n'a plus de nom, il ne se souvient de rien, il vit au jour le jour, comme un clochard, et s'efforce de respecter les règles de sa magie et d'être en paix avec lui-même. Mais une ombre grise et maléfique nommée Mir le poursuit et cherche à l'anéantir, et lui seul a la capacité de la combattre, afin de protéger Seattle. Mais pour cela il doit vaincre ses propres démons et faire face à ce passé oublié...

Ce livre est un rêve qui nous promène dans cette ville de Seattle que Robin Hobb semble connaître jusqu'au moindre recoin. Je me suis demandé à plusieurs reprises où pouvait bien mener cette histoire étrange et si atypique, mais à aucun moment je n'ai voulu arrêter ma lecture, prise dans la magie de l'intrigue. Ce roman est une magnifique découverte. Encore une fois l'auteure m'a conquise, encore une fois elle m'a montré que sa place parmi mes auteurs favoris est amplement méritée.



" Oui, ça fait du bien de pleurer. C'est une réaction qui soulage les tensions de façon remarquable en cas de situation impossible. Mais quand on pleure au lieu d'agir, ça n'a pas plus de sens que de se taper la tête contre les murs. "

" Comment peut-on dire adieu à quelqu'un qui ne vous a jamais entendu dire bonjour ? "

" - C'est la nuit la plus longue de toute mon existence. [...]
Ce à quoi elle répondit : "L'aube est assez sage pour attendre que certaines batailles soient terminées." "

 

vendredi 14 décembre 2012

55 - Dans les veines

Auteur : Morgane Caussarieu
Éditeur : Mnémos
Écrit en : 2012

Loin des trucs végétariens brillant au soleil de Stéphanie Meyer qui se font appeler vampires, il existe encore heureusement des auteurs qui ne dénaturent pas le mythe et redonnent un peu de charisme à ces créatures de la nuit. Morgane Caussarieu en fait partie. Et elle commence fort avec son premier roman, Dans les veines.

Déjà, le premier chapitre nous donne le ton du livre. Dans le métro, une femme aux longs cheveux noirs serre un bébé dans ses bras, une scène plutôt émouvante pour les autres voyageurs... Sauf que le nourrisson sera jeté dans une poubelle un peu plus tard, exsangue et froid... Chapitre après chapitre, nous faisons la connaissance d'un groupe de vampires fraîchement installés à Bordeaux, se nourrissant de la population de la ville. Gabriel, leur chef, a l'apparence d'un enfant de 8 ans, et aime particulièrement la chair tendre des jeunes. Saiko, sa Mère, une Asiatique, lui est totalement soumise. Damian, son Grand Frère, préfère jeûner quelques jours afin de pleinement savourer ses repas. J.-C., à l'apparence punk, se nourrissant de préférence de drogués, se croit l'incarnation parfaite du vampire du XXe siècle... Et puis il y a Lily, une jeune lycéenne mal dans sa peau, qui a trouvé chez Damian une tristesse profonde qui fait écho à la sienne... Mais les cadavres s'accumulent et attirent l'attention de la police, dont fait partie le père de Lily, qui ne va pas tarder à aller fouiner dans toute cette petite communauté...

C'est un roman très accrocheur et envoûtant que nous offre ici Morgane Caussarieu. Le fantastique et la réalité s'entremêlent parfaitement, et l'intrigue générale est très bien menée. Le langage cru, violent, souvent vulgaire convient parfaitement à cet univers underground que l'auteure a ici retranscrit, et à cette histoire dans laquelle tous les tabous sont levés (meurtres d'enfants, torture, viols, inceste...). Les personnages sont très charismatique et profonds, ils ont tous une raison d'être et on s'attache facilement, même aux plus cruels d'entre eux. Mais j'avoue que certaines scènes m'ont vraiment choquée. En voulant aller au bout des choses, peut-être est-elle parfois allée un peu trop loin. Les tortures décrites sont réellement malsaines et j'ai plusieurs fois été dégoûtée par ces mutilations, peut-être parce qu'elles ont atteint en moi cette part sombre tapie à l'intérieur de chacun.

Mais j'ai quand même pris beaucoup de plaisir à lire ce roman addictif, et malgré ces scènes de tortures que je trouve superflues, j'en garde un très bon souvenir et j'attends de voir l'évolution de cette jeune auteure avec impatience.



" Elle enleva les mains de son nez et huma le parfum de la mort à pleines narines. Une fragrance abominable de merde et de pourriture. Au risque de contredire Baudelaire, elle ne trouvait aucune beauté, aucun romantisme à cette charogne infâme. "

" La même avait une peau en pain d'épice et des nattes de paille tressées. Ses genoux potelés, sous sa mignonne robe fuchsia, étaient écorchés et exhalaient un sulfureux mélange de sang et de Bétadine. Les contours de sa moue boudeuse étaient sculptés avec du chocolat fondu et elle sentait le chlore de la piscine. A croquer. "


vendredi 7 décembre 2012

54 - Odd et les géants de glace

Auteur : Neil Gaiman
Éditeur : Albin Michel
Écrit en : 2009

Dans un village viking vit un jeune garçon boiteux, orphelin de père, nommé Odd. Alors que l'hiver se prolonge, il s'enfuit de sa maison et fait la rencontre d'un renard, d'un ours et d'un aigle. Après avoir surpris ces curieux animaux en pleine conversation, Odd découvre que ce sont les dieux Loki, Thor et Odin, changés en animaux par un géant de glace qui a conquis Asgard. Odd s'engage donc à raccompagner ces dieux dans leur royaume, et à vaincre le géant.

On retrouve ici l'un des thèmes chers à Neil Gaiman, la mythologie nordique, mais cette fois sous la forme d'un conte pour enfant. Car il faut avoir des yeux d'enfant pour s'émerveiller de cette histoire, ce qui rend l'approche de Noël si propice à sa lecture. D'aventures en magie, Neil Gaiman nous enchante encore une fois avec les aventures de ce petit Viking si attachant, qui sauva le royaume des dieux.

Un beau moment de lecture, sous la couette au coin du sapin.



"De l'écarlate retomba doucement autour d'eux, et tout fut souligné de vert et de bleu, et le monde fut couleur framboise, et couleur de feuille, et couleur d'or, et couleur de feu, et couleur de myrtille et couleur de vin."

"C'est une sensation étrange, de parler à un être capable de vous broyer comme un homme peut broyer un souriceau."

"C'est ainsi que s'achèvent toutes les histoires de dieux et de géants de glace : Thor finit toujours par tuer des géants."

53 - Ne t'inquiète pas pour moi

Auteur : Alice Kuipers
Éditeur : Albin Michel (Wiz)
Écrit en : 2007

Claire est une lycéenne de 15 ans vivant seule avec sa mère, médecin. Entre les gardes, les urgences et la vie à l'hôpital, la mère de Claire est très souvent absente, elles communiquent donc toutes deux par lettres interposées. Ce roman est un recueil de ces lettres que mère et fille se laissent quotidiennement. Entre les listes de courses, les demandes d'argent de poche, les taches ménagères à faire, on suit leur histoire au fil des jours. Claire a de bonnes notes à l'école, une très bonne amie chez qui elle passe beaucoup de temps, un amoureux plus âgé qu'elle... Et sa mère lui apprend peu à peu, au fil de ces quelques mots, qu'elle est atteinte d'un cancer du sein.

Cette histoire entre une mère absente et malade, et une fille qui vit ses 15 ans comme elle le peut dans ces conditions, est vraiment touchante. On s'attache aux deux personnages au fil des pages. On ressent la culpabilité de la mère de ne pas passer assez de temps avec sa fille, puis la culpabilité de la fille de ne pas assez s'occuper de sa mère. Mais on ressent aussi le ras le bol de chacune par rapport à cette situation où elles ne se voient pas, et leur relation évolue tant bien que mal, sans que les mots ne soient assez forts pour montrer à chacune combien l'autre tient à elle.

Une histoire émouvante et juste. L'auteur parvient sans effort à faire passer toute une palette d'émotions en très peu de mots.


"Maman,

Parle-moi, s'il te plaît.

Claire"


"Quand je te regarde
Je vois la femme que je veux être
Forte et courageuse
Belle et libre

Claire

P.-S. : Je t'aime"


"Ma pauvre Claire,

Pas terribles, ces grandes vacances, hein ?

Je me rattraperai. Un jour.

Maman"

52 - Bilbo le hobbit

Auteur : J.R.R. Tolkien
Éditeur : Le livre de poche
Écrit en : 1937

Bilbo Baggins est un hobbit, et comme tous les hobbits il se complait dans sa vie tranquille et sans surprise, au fond de son luxueux trou plein de bonnes choses à manger et à boire et de bon tabac à fumer. Mais Bilbo Baggins a, du côté de sa mère, du sang de Took, ce hobbit étrange qui a vécu une vie pleine d'aventures en tous genres, qui a voyagé jusqu'aux endroits les plus lointains. Le jour où Gandalf arrive dans sa Colline à la recherche d'un hobbit aventureux pour une mission des plus périlleuses, c'est donc tout naturellement que son choix se porte sur le pauvre Bilbo. La ruse du vieux magicien aura raison du refus et des craintes du jeune hobbit, qui va se retrouver embarqué dans une histoire pleine de rebondissements, au côté de treize nains qui souhaitent récupérer leur royaume et leur trésor, dérobés il y a bien longtemps par un maléfique dragon, Smaug. Mais que peut donc faire un pauvre hobbit dans une telle histoire ? Bien plus que l'on ne peut l'imaginer...

Ce court roman de Tolkien est un véritable conte enchanteur. Il ne se dévore pas, non. Il se savoure. Chaque phrase, chaque mot apporte son lot de magie et d'aventures. Tolkien nous emmène à la découverte de ces terres que je ne connaissais qu'à travers le magistral Seigneur des Anneaux, et à la rencontre de personnages tout aussi étranges, comme Gollum par exemple, et son fameux anneaux maléfique qui rend invisible quiconque le passe à son doigt ; Elrond, ce roi des elfes si généreux et bienfaisant ; ou encore Beorn, cet homme-ours qui parle aux animaux...

Une histoire délicieuse, qui ravira autant les petits que les grands, à consommer sans modération.


"Ceci est le récit de la façon dont un Baggins eut une aventure et se trouva dire et faire les choses les plus inattendues."

"Rien ne vaut la recherche lorsqu'on veut trouver quelque chose."

"Que vos barbes ne se fassent jamais rares !"

  

vendredi 30 novembre 2012

51 - Meurtre dans un jardin indien

Auteur : Vikas Swarup
Éditeur : 10/18
Écrit en : 2008

Vicky Rai est un escroc et un assassin détesté de tous et surprotégé par sa fortune et son père. Un soir, alors qu'il donne une réception dans sa demeure, il se fait assassiner dans son jardin. Six personnes portaient une arme ce soir-là. Six suspects qui ont tous des raisons d'en vouloir à mort à Vicky Rai.

Meurtre dans un jardin indien nous raconte par de longs paragraphes consacrés à chacun de ces six suspects qui ils sont dans un premier temps, puis ce qui les a amenés à haïr et vouloir la mort de Vicky Rai jusqu'à un final épatant et plein de rebondissements...

Mohan Kumar, un ex-secrétaire général du gouvernement véreux, possédé par l'âme de Gandhi...
Munna Mobile, un voleur qui est tombé amoureux de la soeur de Vicky Rai...
Jagannath Rai, le propre père de la victime, parrain de la mafia et ministre, qui doit choisir entre conserver le pouvoir ou protéger son fils...
Larry Page (homonyme du célèbre co-inventeur de Google), un américain fraîchement débarqué à Dehli afin d'y rencontrer sa fiancée indienne, qu'il ne connait qu'à travers une correspondance platonique...
Eketi, un aborigène qui quitte son île afin de retrouver la pierre sacrée de son peuple, qui leur a été dérobée par un Indien...
Shabnam Saxena, l'une des actrices les plus en vogue en Inde, qui découvre une jeune femme qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau...

Au travers de ces différents personnages, c'est un portrait réaliste et peu flatteur de la société indienne que nous livre ici Vikas Swarup. Les fraudes et magouilles politiques en tous genres, les différences de castes et l'injustice... tout y passe. J'ai eu la chance lorsque j'étais enfant de passer quelques jours en Inde, et c'est un séjour qui m'a marquée à jamais. La pauvreté, les énormes inégalités de ce pays pourtant si magnifique sont malheureusement des éléments inoubliables de la culture indienne. J'ai retrouvé ces sentiments dans les descriptions de l'auteur. Mais l'Inde, ce n'est heureusement pas que cela. C'est une culture colorée, qui possède de multiples coutumes et croyances toutes plus passionnantes les unes que les autres. Et on retrouve aussi cet aspect dans ce roman, qui est, je pense, une représentation fidèle de ce pays, sans tabou et sans concession. Malgré toutes ces dénonciations, c'est l'espoir qui sort du lot au final. L'espoir d'une Inde nouvelle.

En ce qui concerne l'histoire, l'écriture est fluide et agréable, il n'y a aucun temps mort. Au contraire, l'auteur maîtrise bien son récit et sait quand il faut relancer l'intrigue. J'ai bien aimé également le fait que la traduction laisse de nombreux mots de la culture indienne, dans les dialogues notamment, avec les surnoms et marques de respect qu'on emploie lorsqu'on s'adresse à une femme ou un homme d'une caste supérieure ou inférieure, par exemple. Même si parfois on a du mal à s'y retrouver, ça facilite grandement l'immersion dans cette culture.

Un roman que j'ai dévoré, qui m'a passionnée, que j'ai adoré.



"- Un bidonville, madame, n'est pas une attraction touristique. Pour avoir une idée de cette vie-là, il faut y être né."

"La vie c'est comme un sandwich à la crotte, plus tu as de pain, moins tu mangeras de merde."

"Pour l'homme de la rue, la justice reste un rêve."



vendredi 23 novembre 2012

50 - La faute d'orthographe est ma langue maternelle

Auteur : Daniel Picouly
Éditeur : Albin Michel
Écrit en : 2012

Daniel Picouly est un aujourd'hui un auteur reconnu et primé. Mais cela n'a pas toujours été le cas. 11e né d'une famille antillaise de 13 enfants, élevé en banlieue parisienne dans un quartier très populaire, il a subi de nombreuses humiliations lors de sa scolarité. Dans ce court roman écrit comme une pièce de théâtre, l'auteur revient sur cette période où un double zéro en dictée lui avait valu l'humiliation de sa vie par un professeur remplaçant. Il nous parle, à travers un dialogue fictif "élèves/écrivain", de son enfance, de ce qui l'a amené à lire, puis à écrire.

Une histoire sympathique, qui ne casse pas trois pattes à un canard, mais qui m'a fait sourire gentiment à plusieurs reprises. Daniel Picouly nous offre ici de belles tournures de phrases, de belles métaphores, et de bons sentiments enfantins. Mais rien de plus. Un livre vite lu, et agréablement, mais vite oublié également.


"Je me suis toujours demandé pourquoi on gâchait les récréations en mettant des cours autour. "

"Quand Proust respire un buisson d'aubépine,
il en fait trente pages.
Moi, je dis : ça sent bon !"


"Le soir, quand on lit son texte, c'est de la passion amoureuse.
Ce qu'on a écrit et ce qu'on voulait écrire sont au lit ensemble.
Deux corps mêlés de sueur.
On ne fait plus de différence entre le désir du texte et le texte.
Le lendemain matin, on tend la main et...les draps sont froids.
Il ne reste que le texte nu.
Et maintenant on doit le rhabiller.

Il faut écrire en amant et relire en mari."

 

jeudi 22 novembre 2012

49 - Lucile Rhodes

Auteur : Jean-Claude Mouëza
Éditeur : Oliane
Écrit en : 2012

Quelle belle invention que Babelio. Cette communauté nous invite à la découverte de nombreux ouvrages,  rapproche les lecteurs, mais également les auteurs. C'est ainsi que Jean-Claude Mouëza m'a contactée par ce biais, afin de me faire découvrir son roman : Lucile Rhodes. Après avoir été intriguée par un 1er chapitre plein de promesses (que vous pouvez télécharger ici), M. Mouëza m'a gentiment envoyé ce livre que je m'empresse de découvrir.

C'est une histoire riche et complexe que nous propose l'auteur. Pour essayer de faire simple, au début de la narration, il y a deux Lucile Rhodes.
La première que nous rencontrons suit son père pour un voyage en train qui sera le dernier avant la fin du Monde, et se met à la recherche d'une sphère d'emnobalt qu'elle doit protéger d'un homme malfaisant et très puissant : Jewel. L'emnobalt est un minerai qui possède un grand pouvoir, permettant entre autres de produire de l'électricité dans ce monde où tout est fait à base de charbon, matière première de plus en plus rare... ou, plus dangereusement, ce minerai permettrait de contrôler l'esprit des hommes et les asservir.
La seconde Lucile Rhodes vit une vie aisée de lycéenne, est curieuse, passionnée et intrépide. Jusqu'au jour où elle reçoit par courrier un manuscrit moyenâgeux et prophétique lui contant la vie de l'autre Lucile, sa propre vie en fait. Elle va vite se rendre compte que le monde dans lequel elle évolue est loin d'être celui qu'elle semblait connaître, et de nombreuses responsabilités vont bientôt reposer sur ses épaules...

Bon, c'est un peu brouillon comme présentation, mais je ne voudrais pas en dire trop, de peur de spoiler inutilement cette histoire. J'ai beaucoup aimé ce livre, que j'ai dévoré sans respirer, jusqu'à la fin. Les aventures, les révélations, les retournements de situation se succèdent à un rythme effréné, parfois trop rapidement pour laisser au lecteur le temps de comprendre ce qui se passe et de savourer cet univers particulier créé par Jean-Claude Mouëza. On a ici une véritable originalité, alors que l'originalité est de plus en plus rare en fantasy jeunesse.
Seul regret, j'ai souvent eu l'impression de ne faire que frôler la surface de l'histoire, et de ne pas aller au fond des choses. J'aurais par exemple aimé en savoir plus sur la relation entre Fred et Lucile avant l'accident, ou encore sur ce monde particulier dans lequel elle vit, un monde si semblable au nôtre, mais pourtant si différent. Sur les bateleurs également, qui par leur histoire ne peuvent que faire penser à ce qu'a subi la communauté Juive lors de la Seconde Guerre Mondiale. J'aurais bien aimé savoir comment ce monde en est arrivé là, et je n'ai pas très bien compris le rapport entre les rafles, la persécution et l'exil des bateleurs et l'épopée de Lucile et de l'emnobalt. Tous ces éléments auraient mérité d'être mieux approfondis pour faciliter la compréhension du lecteur.
Mais bon, tout ceci n'enlève rien au charme de cette histoire que j'ai beaucoup appréciée, et Jean-Claude Mouëza est un auteur que je relirai avec plaisir.



mercredi 21 novembre 2012

48 - Swamplandia

 
Auteur : Karen Russel
Éditeur : Albin Michel
Écrit en : 2011

Swamplandia est un roman étranger de la rentrée littéraire Albin Michel 2012, et c'est sa couverture particulière qui m'a en premier lieu attirée... Puis la 4e, car il faut avouer qu'une histoire sur un parc à thème plein d'alligators, ça n'a rien d'habituel, et donc forcément, ce livre a piqué ma curiosité.

Swamplandia est dirigé par la famille Bigtree dont Ava, notre narratrice, est l'une des filles. En pleine heure de gloire, sa vedette internationale, Hilola, la mère d'Ava, meurt subitement d'un cancer des ovaires. Tout s'enchaîne ensuite vers une descente infernale pour la famille Bigtree : les visiteurs qui ne veulent plus venir, le grand-père qui perd la tête et qu'on envoie dans une maison spécialisée, un grand parc concurrent qui s'ouvre au sein des agglomérations (alors que Swamplandia est perdu sur une île peu accessible)... Entre un père qui refuse de voir la vérité en face et de prendre ses responsabilités, une sœur qui se réfugie dans l'ésotérisme et tombe amoureuse d'un fantôme, un frère qui fugue vers le continent et se retrouve à bosser pour la concurrence, Ava a bien du mal à trouver sa place, du haut de ses 13 ans, et ne souhaite qu'une chose, que Swamplandia retrouve sa gloire d'antan.

Lire Swamplandia, c'est vivre un rêve exotique et passionnant, parfois à la limite du cauchemar et du fantastique. Le cadre est on ne peut plus original, avec des personnages vraiment hauts en couleurs. L'écriture est distrayante, les tournures de phrases sont souvent drôles et beaucoup m'ont arraché un sourire, alors que le thème en lui-même, quand on y pense, n'a rien de joyeux. Une chose est sûre, cette histoire m'a fait passer par toute une palette d'émotions diverses et variées... Je me suis pourtant demandé à plusieurs reprises où Karen Russel souhaitait amener son lecteur, l'intrigue pataugeant un peu à certains moments. Mais ma curiosité et les mots d'esprit de l'auteur nous facilitent grandement la lecture, et c'est avec plaisir qu'on découvre la fin de ce roman atypique. Un livre que je recommande chaudement.


"Les deux taches rouges sur ses joues mal rasées lui donnaient un peu l'air d'une Shirley Temple décatie."

"Ta connerie n'est même pas authentique. Tu plagies d'autres cons."

"L'Oiseleur massait les plis de son front. Pourquoi les adultes faisaient-ils toujours ça ? Un visage était-il comme un pantalon ? Pouvait-on lisser ses mauvaises pensées depuis l'extérieur ?"


 

vendredi 16 novembre 2012

47 - Nous avons tous peur

Auteur : B. R. Bruss
Éditeur : Baleine (collection Baleine noire)
Écrit en : 1956

Neil Gaiman a lancé l'idée d'offrir à un de ses amis pour Halloween un livre qui fait peur. Gaenaria et moi avons décidé sur notre blog CaroLire de suivre cette tradition, et c'est ainsi que j'ai reçu en cadeau le 31 octobre Nous avons tous peur.

L'intrigue de ce roman se situe dans une petite bourgade canadienne, Cockshill, dans laquelle un jeune journaliste, Jimmy, doit se rendre afin de faire un article sur un fait peu banal : les habitants sont de plus en plus nombreux à déserter la ville, sans raison apparente. Dès son arrivée, Jimmy découvre que Cockshill est une ville idéalement située dans un cadre naturel magnifique, au bord d'un grand lac comme on en trouve au Canada. C'est une ville prospère, avec une économie florissante, et en pleine expansion. Mais si cette ville est aussi agréable, pourquoi ses habitants déménagent-ils sans un mot, deviennent fous ou encore se suicident ? Pourquoi ont-ils l'air si effrayés et dorment-ils si peu ? Pourquoi se renferment-ils sur eux-mêmes dès que Jimmy essaie de comprendre ce mystère ? Le journaliste va malheureusement très rapidement comprendre et expérimenter ce que vivent ces gens au quotidien...

Nous avons tous peur est un excellent roman qui m'a tenue en haleine du début à la fin. Mais je n'ai pas eu peur. Est-ce une volonté de l'auteur, de faire de son lecteur un spectateur extérieur à cette peur ? Ou bien est-ce moi qui suis "imperméable" à la peur dans les livres ? Je l'ignore, et ça m'est égal, car j'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire. En suivant Jimmy, on découvre petit à petit avec les yeux d'un journaliste la raison de ce qui se passe à Cockshill. Car les gens ont plus que peur, ils sont terrorisés. On passe du scepticisme à l'inquiétude, et on se demande constamment si la raison de tout ça est d'ordre fantastique ou scientifique. Personnellement, même si je n'ai aucun problème à me pencher d'ordinaire vers le fantastique, j'ai eu l'impression tout au long de l'histoire qu'il y avait une raison rationnelle à cette peur collective. La fin nous dévoile tout, et les minces hypothèses que j'ai pu formuler au cours de l'histoire ont été balayées rapidement, j'avais tout faux !

Merci à Gaenaria de m'avoir permis de découvrir ce roman, cet auteur, et cet éditeur que je ne connaissais pas. Ce fut un très bon moment de lecture, et je recommande chaudement ce livre aux amateurs du genre.


mercredi 14 novembre 2012

Les Naufragés d'Ythaq T1 - Terra incognita

Auteur / illustrateur : Chistophe Arleston / Adrien Floch
Éditeur : Soleil
Paru en : 2005

Premier tome des Naufragés d'Ythaq, Terra incognita nous plonge dans un monde de fantasy et d'aventures dès les premières pages. Nous assistons au crash d'un luxueux vaisseau de croisière à la pointe de la technologie sur la planète d'Ythaq, peuplée de créatures bizarres et au premier abord moins évoluées. Trois rescapés vont essayer de retrouver d'autres survivants et le reste du vaisseau, afin d'envoyer un signal de détresse qui les sauvera tous de cette planète et de ses habitants pour la plupart hostiles. Car des mercenaires ont été lancés à leurs trousses par une mystérieuse femme qui cherche à s'approprier leur savoir technologique...

J'ai beaucoup aimé ce premier tome. Graphiquement, les dessins sont magnifiques et très bien réalisés, réalistes sans pour autant crouler sous les détails, avec des couleurs chaudes qui retranscrivent bien l'atmosphère générale qui règne sur Ythaq. Les créatures peuplant cette planète inconnue sont originales et rigolotes. Ces illustrations de qualité accompagnent une narration pleine d'aventures, d'action, d'humour, de magie aussi, avec une histoire qui se met bien en place et qui laisse le sujet ouvert sur une intrigue générale qui promet d'être passionnante.

A suivre !


46 - Le cimetière du diable

Auteur : Anonyme
Éditeur : Le Livre de Poche
Écrit en : 2010

Après Le Livre sans nom et L'Oeil de la Lune, j'étais pressée de me lancer dans le 3e volet des aventures du Bourbon Kid. Le cimetière du diable est un tome un peu à part, car il ne poursuit pas la trame principale engagée dans les deux premiers. Ce que ce cher auteur anonyme nous conte ici, c'est une histoire qui s'est passée avant les aventures du Livre sans nom, loin de la sinistre et dangereuse ville de Santa Mondega.

Cette nouvelle intrigue m'a tout d'abord un peu égarée dans l'histoire, mais une fois les choses bien en place, j'ai retrouvé tout le plaisir que j'avais ressenti lors de la lecture des deux premiers tomes. L'histoire met en scène des personnages que j'ai vus mourir dans la "trame principale" et que je regrettais un peu de ne pas avoir mieux connu. Et bien c'est chose faite ! Mais il y a aussi de nouveaux (et éphémères, comme souvent ici) personnages, tout aussi hauts en couleurs que notre cher Bourbon Kid. Et oui, il est là, lui aussi.

L'intrigue se situe le soir d'Halloween, à l'Hôtel Pasadena, situé en plein milieu du Cimetière du Diable. Un endroit que toute personne censée fuirait à cette période de l'année... Mais le propriétaire de l'hôtel organise tous les ans à la même période un concours de chant, "Back from the dead", opposant différents sosies de célébrités décédées. Pour l'occasion, il invite gracieusement de nombreuses personnes à passer le weekend dans son hôtel et à suivre ce concours annuel. Le gagnant touche 1 million de dollars et deviendra célèbre, de quoi attirer les foules, même dans ce sinistre Cimetière du Diable, bien plus dangereux qu'il n'y paraît...

De situations rocambolesques en quiproquos à "mourir" de rire, nous suivons avec jubilation tous ces personnages, dont le célèbre Bourbon Kid, qui pour une fois essaie de ne pas tuer quelqu'un, mais d'empêcher que cette personne se fasse tuer... Encore une fois, nous vivons avec cette histoire un pur divertissement diabolique, jouissif, complètement immoral, franchement cruel et sanguinaire, comme je les aime !

  

mardi 6 novembre 2012

45 - Contes à rebours

Auteur : Nick Flynn
Éditeur : Gallimard
Écrit en : 2010

L'opération Masse Critique de septembre sur Babelio m'a fait le joli cadeau que voici : Contes à rebours, de Nick Flynn. Tout d'abord, un grand merci à Babelio et à Gallimard pour cet ajout à ma bibliothèque.

Nick Flynn est un poète reconnu, ayant reçu plusieurs récompenses, et également professeur à l'université de Houston. Il est l'auteur d'un premier roman sur les sans-abris, qu'il a côtoyés pendant plusieurs années, son propre père ayant vécu dans la rue. Avec Contes à rebours, Nick Flynn reste dans l'autobiographie, mais d'une manière un peu particulière. Tout au long de son récit, on fait des va-et-vient dans le temps, à différentes périodes de sa vie, qui nous en apprennent un peu plus à chaque fois sur lui-même bien sûr, mais également sur sa famille, sur ses relations amoureuses, amicales, sur son travail... Ecrit peu avant la naissance de son premier enfant, ce texte est en fait une véritable interrogation sur la valeur de la vie, son importance et sa place dans ce monde régit par la peur et la terreur. Car Nick Flynn a été profondément marqué par le scandale d'Abou Ghraib, ces photos de prisonniers irakiens torturés et humiliés par des soldats américains, qui ont été dévoilées 2004, créant une polémique sans précédent. L'auteur s'est même rendu en Irak, afin d'interroger les victimes et savoir ce que ces prisonniers ont réellement vécu.

C'est ainsi que ce récit autobiographique mêle évènements personnels et intimes à ces éléments extérieurs de tortures, de violences, d'injustice, qui gouvernent ce monde dans lequel va bientôt naître la fille de Nick Flynn. Il nous livre ses peurs, ses doutes, ses espoirs également. On pourrait penser que ce genre de récit est forcément triste et ennuyeux, mais l'écriture du poète est très bien ressentie. Les choses sont dites, simplement, sans fioriture, l'essentiel étant de les dire. Les chapitres sont courts et variés, évoquant tour à tour sa vie, ses opinions, mais également sa vision d'un tableau de Giotto ou d'un film sur la Guerre d'Algérie. On ne s'ennuie pas, on s'attache à ce texte, en se demandant un peu où ça va nous mener, mais en prenant le temps de bien comprendre ce qui est dit.

Une lecture intéressante, qui nous pousse à réfléchir à certaines choses qui font malheureusement partie de notre quotidien. Une lecture que je ne regrette pas.

lundi 5 novembre 2012

44 - L'Amour fou

Auteur : Françoise Hardy
Éditeur : Albin Michel
Écrit en : 2012

Je ne connais Françoise Hardy qu'à travers ses chansons les plus populaires, et encore (ce n'est pas vraiment de mon époque) et lorsque j'ai découvert qu'elle écrivait aussi des romans, j'ai été curieuse (surtout au vu du grand succès de son autobiographie qui s'était très bien vendue en 2008). Son talent de parolière n'est plus à démontrer, elle a été une véritable icône des années 60. Reste à savoir si cette écriture se retrouve également en littérature... L'Amour fou est un court roman de 192 pages, qui accompagne la sortie de son prochain disque, du même nom.

Et bien j'avoue que je suis déçue. Je ne m'attendais pas forcément à de la grande littérature, mais au moins à quelque chose de lisible. Des les premières lignes, les phrases sont imbuvables, n'ont pas vraiment de sens, utilisent un vocabulaire trop recherché (à la limite du philosophique) pour une lecture distrayante. L'histoire en elle-même est on ne peut plus classique, c'est l'histoire d'une femme qui tombe amoureuse. Comment ça arrive, quels changements en elle font qu'elle s'en rend compte, tout ce qu'elle pense, l'évolution de ses sentiments et de sa relation et surtout, toutes ses prises de tête et son aveuglement face à la réalité... Le narrateur est extérieur, mais nous raconte en détails tout ce qu'elle pense, une vision du récit que je n'apprécie pas beaucoup. C'est comme si on nous empêchait d'entrer dans l'histoire. Et puis c'est du déjà vu, les personnages ne sont ni attachants, ni originaux. Je me suis royalement ennuyée. Enfin bref, heureusement que ce roman est court.




40 - Les Chroniques de Krondor - Tétralogie de La Guerre des Serpents





Auteur : Raymond E. Feist
Éditeur : Bragelonne
Écrit en : 2004-2005

De toutes les sagas de Fantasy que j'ai pu lire dans ma (courte) vie, je pense que celle que je préfère c'est Les Chroniques de Krondor. Je n'en ai heureusement pas encore fait le tour, et je découvre avec joie, à chaque nouvelle série que j'aborde, de nouveaux personnages, de nouveaux lieux, de nouveaux aspects de Midkemia et des mondes sortis de l'imaginaire de Raymond E. Feist.

La guerre des Serpents se place dans la continuité du Boucanier du Roi. Arutha est mort (avec le temps, ce sont des choses qui arrivent, mais c'est triste quand même), et le roi a choisi Nicholas pour la succession de son père. Nicholas, que nous avions appris à connaître dans Le Boucanier du Roi. Mais la tâche n'est pas facile, les Panthatians ont de grands projets d'invasion et de destruction du monde. Calis, l'elfe surnommé "l'Aigle de Krondor", prend les rennes de cette nouvelle histoire midkemienne. Il recrute et forme une petite armée d'hommes désespérés, officiellement morts, et dont le seul but à présent est de trouver le point faible qui permettra à Nicholas d'anéantir l'ennemi. C'est ainsi que nous suivons le chemin d'Erik, bâtard de feu le baron de la Lande-Noire, qui avait été condamné à mort pour le meurtre de son demi-frère (il le méritait !). Accompagné de son meilleur ami Roo, ils se font arrêter, pendre puis sauver de justesse afin de mettre leur vie et leur désespoir au service de Calis et de son projet fou.

La Guerre des Serpents est l'une des meilleurs suites des Chroniques de Krondor que j'ai lues jusqu'à présent. Je me suis laissée sans peine transporter dans toutes ces intrigues, dans ces guerres, dans ces paysages que je commence à bien connaître. Comme toujours, Raymond E. Feist capte notre intérêt en introduisant de nouveaux personnages principaux charismatiques, qui attirent d'emblée notre sympathie, tout en n'hésitant pas à mettre en jeu ou à nous donner des nouvelles de ceux qu'on avait suivis et aimés dans les aventures précédentes. On a ici encore notre lot d'aventures, de frissons, de rires, de larmes, de bons et mauvais sentiments, et bien sûr de magie... Un régal !

Mais cela n'est que la partie immergée de l'iceberg, et l'auteur nous offre ici une intrigue qui prendra une ampleur inimaginable tout au long des 4 tomes, pour un final qui nous ouvre la porte sur une suite tout aussi prometteuse.


vendredi 12 octobre 2012

39 - Humaine

Auteur : Rebecca Maizel
Éditeur : Albin Michel (Wiz)
Écrit en : 2012

J'avais lu l'année dernière Humaine, qui racontait l'histoire de Lenah, une vampire très ancienne et cruelle, qui, lassée de sa condition immortelle, souhaitait redevenir humaine et redécouvrir les goûts et sensations de la vie. J'avais beaucoup aimé cette histoire, originale et bien écrite. Me voici donc plongée dans le second tome, Âmes sœurs.

On retrouve donc Lenah, poursuivie par un puissant et dangereux vampire, Ava, qu'elle avait elle-même tuée et transformée lorsqu'elle était la reine des créatures de la nuit. Ava exige de Lenah qu'elle lui donne le sortilège qui lui a permis de redevenir humaine, afin de le détourner pour obtenir beaucoup plus de pouvoir et devenir pratiquement invincible. Et pour la contraindre à lui obéir, elle tue un par un les humains qui ont eu le malheur d'être proche de Lenah.

Ce 2e tome s'inscrit dans la continuité du 1er, mais l'histoire met beaucoup de temps à devenir intéressante. Il faut attendre le milieu de l'ouvrage pour y trouver un intérêt... J'ai d'ailleurs eu peur de ne pas retrouver dans ce tome l'originalité présente dans Humaine. Certains passages particulièrement fleur bleue, parlant de l'amour éternel m'ont beaucoup ennuyée. Mais heureusement, vers le milieu du livre (il était temps), tout s'est accéléré. L'histoire a pris tout son sens, il a commencé à y avoir du suspense, de l'action, une vraie intrigue et même des rebondissements ! La fin laisse clairement la porte ouverte à un troisième tome, que je ne manquerai pas de lire.
  

lundi 8 octobre 2012

A ne manquer sous aucun prétexte

Oyez, oyez braves gens !

Un post un peu particulier aujourd'hui, puisque, loin de mes habituels avis littéraires, je vous annonce l'ouverture d'un nouveau blog : CaroLire. Une autre Caroline (et pas des moindres, puisqu'il s'agit de Gaenaria) s'est jointe à moi pour créer le club de lecture des Caroline.

Les règles sont détaillées sur le blog, mais en gros à chaque session nous proposons chacune un ouvrage par catégorie littéraire, sur un thème choisi. Un tirage au sort effectué par une blanche main innocente choisit le livre final, que nous lirons et critiquerons sur le blog. Vous êtes grandement invités à vous joindre à nous ! Si le livre en question vous intéresse, n'hésitez pas à vous inscrire afin de pouvoir vous aussi publier votre critique le moment voulu.

L'intérêt ? Découvrir de nouvelles œuvres bien entendu ! Et bien sûr de pouvoir en discuter entre gens de bonne volonté.

Histoire de vous mettre un peu l'eau à la bouche, le premier roman sélectionné est une oeuvre de Neil Gaiman, Odd et les géants de glace, catégorie Fantasy.

Alors ne perdez plus de temps, rendez-vous sur notre nouveau blog, nous vous y attendons impatiemment !



jeudi 27 septembre 2012

38 - Shining

Auteur : Stephen King
Éditeur : J'ai Lu
Écrit en : 1977

Cela faisait longtemps que j'avais envie de découvrir le maître de l'épouvante, Stephen King, mais je n'avais jamais eu le courage d'ouvrir l'un de ses romans (peur de faire des cauchemars ?). Gaenaria m'a conseillé et prêté Shining, l'un des plus connus, me voilà donc lancée...

Bon, l'histoire tout le monde la connait, entre le livre et le film... En bref, Danny est un petit garçon de 5 ans qui possède le Don. Il perçoit des brides de passé et d'avenir, comprend les pensées des gens, voit des fantômes... Lorsque son père, Jack, trouve un travail de gardien d'hiver d'un grand hôtel, l'Overlook, toute la petite famille (Jack, Wendy et Danny) emménage pour de longs mois neigeux, isolés et coupés du monde. Mais l'Overlook a été le témoin de nombreux meurtres et crimes horribles depuis sa construction, qui ont transformé peu à peu l'hôtel en une puissance maléfique qui veut s'emparer de Danny.

Malgré quelques lenteurs qui m'ont empêché d'entrer dans l'histoire au début du livre, j'ai bien aimé Shining. Je ne m'attendais pas vraiment à ça, mais je ne sais pas non plus à quoi je m'attendais. Il y a beaucoup de suspense, les personnages ont une profondeur psychologique qui ne cesse de s'étoffer au fil des pages. Par contre je n'ai pas vraiment eu peur. Quelques passages à la fin sont assez flippants, mais je ne suis pas assez entrée dans l'histoire pour me sentir concernée par tout ce qui se passait dans le livre... Je pense qu'avec le film ce sera différent, je ne sais pas si je vais avoir le courage un jour de le regarder !

Une bonne expérience, un peu décevante cependant car à force d'entendre tout le monde encenser Stephen King je m'attendais à quelque chose de vraiment transcendant... Mais j'ai très envie de découvrir d'autres titres qui me donneront peut-être plus de frissons !

 

vendredi 7 septembre 2012

37 - Les Enfants de la Terre T6 - Le Pays des grottes sacrées

Auteur : Jean M. Auel
Éditeur : Les Presses de la Cité
Écrit en : 2011

Dernier tome tant attendu de la célèbre saga préhistorique Les Enfants de la Terre, c'est suite à quelques jours de vacances dans le Périgord que je me lance dans cet ouvrage (histoire de rester un peu dans l'ambiance)... J'ai en effet eu l'occasion de visiter entre autres Rouffignac et Lascaux, quoi de mieux que d'y mettre des personnages qu'on a déjà appris à connaître et à aimer tout au long des 5 premiers tomes ?

C'est donc avec un réel plaisir que je retrouve Ayla, tout juste mère, et son compagnon Jondalar, qui se sont bien habitués à la vie parmi les Zelandonii. Les multiples talents de la jeune femme ont piqué l'intérêt de la Première (grand chef spirituel), qui décide de la former afin qu'elle prenne sa succession plus tard. On va ainsi suivre Ayla tout au long d'une formation enrichissante, parfois pénible et au détriment de sa famille, mais qui va lui permettre de prendre conscience de beaucoup de choses et de faire évoluer son peuple à sa manière.

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire. La première moitié du roman est pleine de longs rappels à propos de faits, de coutumes, de techniques qui avaient déjà été expliquées en long, en large et en travers dans les tomes précédents, au détriment de l'histoire elle-même qui du coup a mis du temps à démarrer. Lorsqu'Ayla commence enfin son périple de doniate, ça devient plus intéressant, malgré quelques longueurs qui restent dans le texte... C'est principalement cette longue formation spirituelle d'Ayla au cœur des grottes préhistoriques qui nous est d'abord racontée, avec des descriptions très poussées et complètes des lieux qu'elle visite, des peintures, des ornements de ces grottes si représentatives aujourd'hui de la préhistoire. Heureusement vers le milieu du tome tout s'accélère et j'ai enfin pu entrer dans l'histoire et retrouver tout le plaisir que j'avais eu à suivre la jeune femme dans les tomes précédents. Malgré toutes ses longueurs et le fait que, de toute la saga, c'est le tome que j'ai le moins apprécié, Le Pays des grottes sacrées a le mérite d'offrir une fin digne de ce nom à cette magnifique saga préhistorique, Les Enfants de la Terre.



 

mercredi 22 août 2012

36 - Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel

Auteur : Marianne Rubinstein
Éditeur : Albin Michel
Écrit en : 2012

Autre roman de la rentrée littéraire Albin Michel, Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel se présente comme le journal intime de Yaël, une femme que son mari vient de quitter, et qui se retrouve à supporter à la fois le désespoir de cette séparation, et les difficultés de la garde partagée de leur enfant, Simon. A chaque journée son cours paragraphe, qui nous permet de vivre avec elle l'évolution de son ressenti, de ses émotions face à cette douleur.

Entre les périodes sans son fils où Yaël se plonge dans une apathie totale, avec un refus de vivre évident, et celles où Simon vient ranimer le peu d'espoir et de vie qu'il lui reste, c'est le portrait d'une femme dépressive qui se noie dans son malheur, mais qui va finalement, le temps aidant, reprendre le cours normal de sa vie. Déprime, laisser-aller, colère, jalousie, puis renouveau, petit à petit... Yaël va réapprendre à vivre, à relativiser son propre malheur en côtoyant celui de ses amies et de son entourage, et va finalement découvrir qu'à 40 ans passés, elle est libre.

Au final un roman sans grande originalité. J'ai eu du mal à y entrer au début, car je l'ai trouvé essoufflant par son rythme très saccadé de journal intime, succession de phrases courtes ne laissant aucun répit à l'histoire qui a du mal à se mettre réellement en place... Et puis j'ai trouvé beaucoup de longueurs, avec des paragraphes consacrés à la littérature ou à l'économie ou ceux où elle fait sa crise de la quarantaine, qui selon moi ne font pas avancer le schmilblik... Mais les pages se tournent quand même et finalement on prend goût à tout ça, et on se laisse prendre par cette histoire ordinaire qui pourrait arriver à n'importe qui... Un avis mitigé donc, une lecture qui ne m'a rien apporté mais que je ne regrette pas pour autant.

  

35 - Barbe Bleue

Auteur : Amélie Nothomb
Éditeur : Albin Michel
Écrit en : 2012

Le phénomène Amélie Nothomb m'a toujours beaucoup intriguée, d'autant plus que je suis loin d'être fan de ses œuvres. Cela ne m'empêche pourtant pas d'y retourner chaque année, comme beaucoup de lecteurs je suppose, afin de découvrir ce qu'elle va trouver comme idée cette fois pour nous surprendre. Car il faut admettre que ses textes ne manquent pas d'originalité, et c'est cette surprise que j'attends de leur lecture, non le plaisir...

Me voici donc à la découverte du Nothomb, cru 2012, Barbe Bleue. Comme toujours, pas de 4e, une simple accroche : "La colocataire est la femme idéale". Peu d'indices donc, avec ce titre énigmatique et cette phrase qui n'a rien à voir avec le mythe de Barbe Bleue. Mais dès les premières pages on comprend rapidement de quoi il s'agit, puisqu'on découvre notre protagoniste, Saturnine, dans une salle pleine de jeunes femmes ayant répondu à une annonce pour une colocation à Paris. En discutant avec sa voisine, elle apprend rapidement que le maître des lieux a déjà eu huit colocataires, toutes des femmes jeunes et belles, toutes ayant disparu à ce jour. Les femmes dans la pièce sont au courant, et se présentent poussées par la curiosité et l'envie de rencontrer ce mystérieux personnage, un richissime noble espagnol que l'on dit très séduisant. Saturnine, quant à elle, ne croit pas vraiment sa voisine et décide de rester car elle a désespérément besoin d'un logement le plus tôt possible. Étrangement, elle obtient cette chambre très facilement et emménage. L'intrigue est ainsi lancée, nous voici donc dans un Barbe Bleue contemporain au cœur de la capitale française.

Bon... Comme je m'y attendais, Amélie Nothomb m'a surprise, elle nous présente encore une histoire vraiment originale. Attention, ça ne veut pas dire que je l'ai aimée, car comme à chaque fois je ne sais pas du tout quoi en penser, mais j'admets tout à fait que les dialogues sont souvent drôles et bien trouvés, les personnages sont complexes et ne m'ont pas laissée indifférente. Mais il y a toujours cette atmosphère malsaine qui plane sur ses livres et qui me dérange beaucoup.

Dans l'ensemble rien de neuf à l'horizon, un nouveau roman d'Amélie Nothomb semblable aux précédents, vite lu, vite oublié, mais qui a ce petit quelque chose de surprenant qui fait qu'on y retourne chaque année.

 

lundi 20 août 2012

34 - L'Oeil de la Lune

Auteur : Anonyme
Éditeur : Le Livre de Poche
Écrit en : 2008

Et oui, il ne m'a pas fallu longtemps pour me jeter dans cette suite du Livre sans nom, qui était un ouvrage vraiment addictif. J'avais hâte de retrouver cette ambiance unique et d'en savoir plus sur les mystères non expliqués "dans l'épisode précédent" !

Et en effet, c'est avec beaucoup de plaisir (malsain, il faut l'avouer) que j'ai retrouvé ici tous les ingrédients qui m'avaient tant amusée : du gore, de l'humour noir, du gore, une histoire fantastique et encore du gore ! C'est gratuit et méchant, mais tellement jouissif ! Et puis l'histoire est loin de s'arrêter aux descriptions de meurtres particulièrement horribles... Il y a une véritable intrigue, bien ficelée et originale, avec des personnages charismatiques, parfois touchants. J'ai d'ailleurs mieux aimé L'Oeil de la Lune que Le livre sans nom, car on en apprend plus sur ce mystérieux personnage, le Bourbon Kid. On apprend qui il est, d'où il vient, et surtout pourquoi il est ce qu'il est et quel est son but.

Et la fin... Le genre de fin où on referme le livre en criant "Nooooooooooon, ça ne peut pas finir comme ça !!!!!!!!!". Alors il n'y a qu'une chose à faire, lire le tome 3 le plus tôt possible !!!

 

lundi 13 août 2012

33 - Pars vite et reviens tard

Auteur : Fred Vargas
Éditeur : Magnard
Écrit en : 2000

Fred Vargas est une auteure qui fait beaucoup parler d'elle depuis quelques temps, et que j'avais envie de découvrir. J'en ai enfin eu l'occasion avec Pars vite et reviens tard, une édition Magnard destinée aux collégiens/lycéens, avec tout ce que ce genre d'ouvrage comporte d'annotations, de pistes de réflexion et autres objets de compréhension du texte.

Joss Le Guern, ancien marin ayant dû quitter sa Bretagne natale, se retrouve à Paris, à exercer un métier en voie de disparition : il est Crieur sur la place publique. Tous les jours, le commun des mortels met anonymement des messages en tous genres dans une urne, et Joss les lit à voix haute, à l'attention de tous les badauds présents. Et il a son petit succès... Mais depuis quelques jours, il trouve dans son urne des messages très bizarres, écrits en vieux français ou en latin, et totalement incompréhensibles pour les non initiés...

Parallèlement à tout ça, la police (ici représentée par le fort sympathique commissaire Adamsberg), se retrouve face à une curiosité : des 4 à l'envers, peints tous de la même manière, sur toutes les portes de différents immeubles de Paris, sauf une porte, qui est à chaque fois épargnée. Le flair du flic lui dit que cette histoire sent vraiment très mauvais, et il décide de mener son enquête...

Il y a bien évidemment un rapport entre les textes bizarres et les 4 peints sur les portes, et nos protagonistes ne vont pas tarder à établir un lien qui, s'il est avéré, risque de causer des milliers de morts à Paris et en France.

Ayant quitté les bancs du lycée depuis quelques années déjà, il m'a fallu un peu de temps pour me réhabituer à ces lignes numérotées, à ces notes de bas de page, à ces fins de chapitre en questions... Je ne m'étais jamais autant rendue compte combien ces éléments pouvaient court-circuiter la fluidité d'une simple lecture pour le plaisir. Mais on s'y fait vite, et je me suis finalement très bien plongée dans cette histoire de Fred Vargas. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé ce livre. Les personnages sont vivants, profonds, ont chacun leur vécu, leur histoire... Et Fred Vargas nous les introduit naturellement dans cette intrigue qui prend forme très rapidement pour devenir vraiment addictive... La fin est surprenante, et j'ai refermé ce livre avec une pointe de regret, j'aurais aimé que ça continue !

Même si l'édition de Magnard n'est pas faite pour favoriser une lecture de loisir, les commentaires, notes sur l'auteur, sur l'histoire, les synonymes proposés m'ont donné une autre vision de ce texte, que j'ai beaucoup appréciée également... Allons, ça fait du bien des fois de ne pas lire passivement et de réfléchir un peu, non ?

Un très bon ouvrage donc, qui me donne envie d'en découvrir plus de cette historienne auteure de polars à succès !

vendredi 3 août 2012

32 - Le livre sans nom

Auteur : Anonyme
Éditeur : Le Livre de Poche
Écrit en : 2006


J'attendais avec impatience l'occasion de lire cette histoire que tout le monde encense depuis quelques temps. C'est donc avec beaucoup d'excitation, et en sachant à peu près à quel genre de scène m'attendre (du gore à la Tarentino) que je pars à la rencontre du Bourbon Kid.

L'histoire prend place à Santa Mondega, une ville tellement corrompue qu'on se demande rapidement s'il y existe des habitants honnêtes... Santa Mondega est quotidiennement le cadre de meurtres gratuits et tous plus horribles les uns que les autres, de vols, de viols et autres méfaits en tous genres. Mais un nom réussit à faire trembler même les plus durs à cuire de la ville, le Bourbon Kid. On raconte que lorsqu'il boit du bourbon, il devient fou et tue tous ceux qui se trouvent sur son passage, lui-même étant invincible bien sûr. Et ce n'est pas une légende.

L'intrigue du Livre sans nom gravite autour d'une pierre bleue, L’œil de la Lune, que tout le monde s'arrache tout au long de l'ouvrage, et qui aurait entres autres la capacité de rendre immortel celui qui la porte, mais elle possède bien plus de pouvoirs encore... On va donc assister sans répit à une succession de meurtres horribles, de magouilles, de poursuites, dans l'unique but de s'approprier cette pierre, également convoitée bien sûr par le Bourbon Kid.

Entre les crapules qui veulent en tirer le plus d'argent possible, ceux qui veulent l'utiliser pour eux-mêmes, les moines qui veulent récupérer cette pierre qui leur appartient de droit, les flics qui tentent d'élucider les nombreux (et c'est peu dire) meurtres disséminés tout au long de ces pages, c'est une épopée sanglante et jouissive, teintée de fantastique, que l'auteur nous offre dans ce 1er tome. Lire Le livre sans nom est un régal, un vrai défouloir, à savourer encore et encore ! D'ailleurs je vais me jeter d'ici peu de temps sur le 2e tome, L’œil de la Lune...


vendredi 27 juillet 2012

31 - La douce empoisonneuse

Auteur : Arto Paasilinna
Éditeur : Folio
Écrit en : 1988

" Une avenante petite vieille dans un paisible décor champêtre, quel aimable tableau."

L'histoire se déroule en Finlande. Une vieille femme, Linnea, vit dans une petite métairie proche d'Helsinski et touche tous les mois sa pension de retraite. Veuve d'un colonel, elle coule des jours en apparence paisible, entre l'entretien de sa propriété, les travaux quotidiens et son chat. Mais toutes les fins de mois, un grand moment de terreur vient frapper la pauvre Linnea. Son neveu, Kake, vient lui extorquer une bonne partie de sa pension ! Accompagné de deux de ses amis, ils mettent la métairie sens dessus dessous, buvant tout l'alcool qu'ils peuvent trouver, criant à tue-tête, saccageant les alentours et la demeure, le tout sous les yeux impuissants de la pauvre vieille dame...

Un beau jour, Linnea décide de réagir, et, après avoir été contrainte de signer un testament en faveur de Kake, la vieille dame appelle la police. Les voyous s'enfuient à leur arrivée, et Linnea quitte définitivement sa propriété pour se réfugier chez un vieil ami docteur habitant à Helsinki. Consciente que son malfrat de neveu veut sa mort, elle décide de prendre son destin en main et commence à se concocter un poison des plus mortels, afin de mettre elle-même fin à ses jours, au cas où... Mais l'étude de ces substances nocives va se révéler bien plus intéressante que prévu, et Linnea va peu à peu prendre goût à une vengeance un peu particulière...

Bon, a priori le sujet n'est pas très gai, mais dès la première phrase le ton est donné. On a tout de suite l'impression d'entrer dans un conte moderne, et l'auteur nous offre une histoire drôle, avec un humour noir, un comique de situation permanent et des propos totalement immoraux, entrecoupés de scènes rocambolesques. J'ai trouvé ce roman vraiment rafraîchissant, j'ai ri et j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre les péripéties de Linnea. L'écriture est agréable, et on suit avec beaucoup de fluidité les aventures de la petite vieille. Une belle lecture d'été !

mardi 24 juillet 2012

30 - Les Chants de la Terre T1 - La Chasse sauvage

Auteur : Elspeth Cooper
Éditeur : Bragelonne
Écrit en : 2011

J'ai déjà une série de fantasy en cours (Les Chroniques de Krondor), et en général je rechigne à en commencer une autre avant d'avoir fini. Mais ce roman, avec sa magnifique couverture "bragelonnienne" et sa 4e aguicheuse, me faisait de l’œil depuis trop longtemps pour que je résiste à la tentation.

Les Chants de la Terre relate l'histoire de Gair, un orphelin envoyé à 11 ans dans la Maison Mère de l’Église afin de devenir Chevalier, mais aussi et surtout car ses parents adoptifs ont découvert qu'il pouvait entendre le Chant, ce qui lui confère des pouvoirs interdits. Il grandit au sein de l’Église, apprend les armes, les textes bibliques, mais Gair ne renie pas ce qu'il est, et persiste dans sa découverte du Chant et de ce dont il est capable, jusqu'au jour où il se fait surprendre. Selon les textes sacrés, tout sorcier doit être puni de mort. C'est ainsi qu'au début de ce 1er tome, on rencontre un Gair condamné, attendant son jugement sous la torture des adorateurs de la Déesse. Mais les choses ne se passent pas comme l’Église l'avait prévu, et Gair se retrouve après maintes péripéties sur les routes avec un vieillard qui semble en savoir bien plus que lui sur les Chants de la Terre... C'est ainsi que commence réellement l'histoire. Nous allons suivre Gair dans son apprentissage de la magie, de l'amour, de la vie, dans ses combats, dans ses joies, ses peines, ses peurs... Une vraie quête initiatique.

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, et pourtant je n'ai rien à reprocher ni à l'intrigue, ni à l'auteur, qui a une plume vraiment agréable. Mais lorsque je me suis enfin laissée porter par cette magie, j'ai découvert un roman frais et entraînant, et surtout un univers où le fantastique et le sacré ont une place prépondérante. Pourtant l'histoire n'a rien de très original, on y retrouve tous les éléments d'un roman de fantasy, sans plus. Gair est sympathique, mais il n'a pas le charisme qu'on pourrait attendre du protagoniste d'une saga de fantasy. Pourtant il y a ce petit quelque chose qui fait qu'on s'y attache, qu'on veut y retourner pour se délecter de cette histoire, de ce monde, de toute cette magie. J'ai particulièrement aimé les descriptions de ses métamorphoses et les soins de guérison, qui sont vraiment très bien écrits et originaux. A la fin du roman tout s'accélère, mais, malheureusement, seul le 1er tome est paru pour l'instant en France, j'espère que nous aurons bientôt la suite !

lundi 23 juillet 2012

29 - Hate list

Auteur : Jennifer Brown
Éditeur : Albin Michel (Wiz)
Écrit en : 2009

Directement inspiré des tueries qui ont éclaté en milieu scolaire ces dernières années aux États-Unis, ce roman de Jennifer Brown nous relate l'histoire de Valérie, une lycéenne anéantie par le drame dont elle a été à la fois l'auteur et la victime. Son petit ami, Nick, a tué plusieurs personnes du lycée, avant qu'elle s'interpose en se prenant une balle dans la jambe, et que Nick se suicide. Les victimes n'ont pas été choisies au hasard, elles figuraient toutes sur une liste que Nick et Valérie avaient écrite, regroupant les personnes qui les martyrisaient au quotidien, et dont ils souhaitaient la mort. Sauf que pour Nick, tout cela était bien plus réel et sérieux que pour Valérie.

Considérée à la fois comme une meurtrière et héroïne, Valérie nous raconte son histoire. Deux histoires parallèles en fait. D'un côté, nous revivons au passé les événements qui ont précédé la tuerie. Les relations de Valérie et Nick avec leurs amis et leurs ennemis, leurs pensées, leurs peurs, leurs haines, leur amour bien sûr... Des sentiments bien banals pour deux lycéens. On cherche désespérément le moindre petit indice qui aurait pu alerter Valérie sur la véritable nature de son petit ami, on essaie nous-mêmes de comprendre ce qui a amené Nick à une telle extrémité. D'un autre côté, le présent nous montre une Valérie totalement anéantie, trahie, victime de ses sentiments, qui essaie de se reconstruire sous le regard à la fois accusateur et reconnaissant des élèves de son lycée. Valérie est coupable d'avoir écrit cette liste, d'avoir désigné les victimes, de ne pas avoir compris ce que Nick allait faire. Mais Valérie est également une héroïne, car en s'interposant entre Nick et sa prochaine victime, elle a sauvé la jeune fille (qu'elle détestait puisqu'elle était sur la liste) au risque de sa propre vie.

Une construction très pertinente qui nous amène tout doucement à revivre les événements et à comprendre le présent et les réactions de chacun. On découvre leur haine, leur colère, leur chagrin, leur pardon... J'ai trouvé cette histoire très juste dans les sentiments que les personnages éprouvent, on ne tombe jamais dans le mélodrame. Jennifer Brown a une belle plume, qui va à l'essentiel et on se laisse prendre par cette écriture et par cette histoire. Hate List est un roman d'actualité, qui touche, qui émeut, une belle lecture qui va droit au cœur et qui a même failli m'arracher une larme à la fin...